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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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qu'elle a une signification funeste en elle-même, comme je vous l'expliquerai plus tard.
    Cette fois, l'Orateur Vénéré était seul, mais je remarquai deux nouveautés.
    De chaque côté de son trône, pendait une grande roue de métal fixée par des chaînes dans un cadre de bois sculpté. L'une était en or et l'autre en argent et leur diamètre faisait deux ou trois fois celui d'un bouclier. Ces deux disques étaient gravés de scènes de victoire de Motecuzoma et ils avaient une valeur incalculable, ne serait-ce que par le poids du métal précieux et le travail de l'artiste leur en donnait encore davantage.
    J'appris plus tard qu'ils n'étaient pas uniquement décoratifs. Lorsque l'Orateur Vénéré frappait du poing dessus, ces disques résonnaient dans tout le palais. Ils rendaient chacun un son différent ; celui d'argent suscitait l'apparition instantanée de l'intendant du palais et le grondement de la roue d'or, celle d'une troupe entière de gardes en armes.
    Sans m'adresser la moindre parole de bienvenue, mais avec beaucoup moins de froideur que de coutume, Motecuzoma me demanda :
    " Chevalier Mixtli, tu connais bien le pays des Maya ?
    - Oui, Seigneur Orateur.
    - Penses-tu que c'est un peuple particulièrement prompt à s'exciter ?
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    - Pas du tout, Seigneur. Au contraire, la plupart de ces gens sont aussi mous que des tapirs ou des lamantins.

    - Comme beaucoup de prêtres. Mais cela ne les empêche pas d'avoir des visions de mauvais augure. En est-il de même chez les Maya ?
    - D'avoir des visions ? Les dieux en accordent parfois aux mortels les plus apathiques. Surtout quand ils se sont drogués avec des champignons. Mais ces misérables descendants des Maya se rendent à peine compte de ce qui se passe autour d'eux, à moins d'un événement tout à fait extraordinaire. Si mon Seigneur veut bien m'en dire davantage...
    - Un messager maya vient de traverser la ville au pas de course - il n'était pas du tout apathique - et il s'est arrêté juste le temps de confier en haletant un message aux gardes du palais. Ensuite, il a pris en toute h‚te la direction de Tlacopan, avant que j'aie pu donner l'ordre de le retenir pour le questionner. Il paraît que les Maya dépêchent ainsi des messagers dans tous les pays pour leur annoncer une chose extraordinaire.
    Tu connais la péninsule d'Uluiimil Kutz qui s'avance dans l'océan du Nord ?
    Eh bien, les Maya qui y vivent ont vu au large deux apparitions effrayantes. " II ne put résister au plaisir de me tenir un moment en haleine. " Une sorte de maison gigantesque qui flottait sur la mer et quelque chose qui avançait avec de grandes ailes déployées. " Je ne pus m'empêcher de sourire et il grogna : " Est-ce que tu vas me répondre que les Maya sont des fous visionnaires ?
    - Non, Seigneur, fis-je, souriant toujours. Mais je crois savoir de quoi il s'agit. Puis-je vous poser une question ? " II hocha sèchement la tête. " Y
    avait-il une ou deux choses ?
    - Le messager est parti avant qu'on puisse lui demander des détails, gronda Motecuzoma. Il a dit qu'on avait vu deux choses. Je suppose que l'une était la maison flottante et l'autre l'objet ailé. En tout cas, il paraît qu'ils étaient très loin, aussi on ne peut pas en avoir une description détaillée.
    Pourquoi souris-tu ainsi ?
    - Ces gens n'ont pas eu des visions, Seigneur, mais 736
    ils sont trop paresseux pour chercher à savoir ce que c'est. S'ils avaient eu l'idée ou le courage de s'en approcher, ils se seraient rendu compte qu'il ne s'agissait que de créatures marines et ils ne seraient pas allés répandre partout ces nouvelles alarmantes.
    - Veux-tu dire que tu en as déjà vu ? me demanda Motecuzoma, impressionné.
    Des maisons qui flottent ?
    - Non, pas une maison, Seigneur, mais un poisson plus gros qu'une maison.
    Les pêcheurs l'appellent le yeyemichi. " Après lui avoir fait le récit de mon aventure, j'ajoutai : " L'Orateur Vénéré aura peut-être du mal à me croire, mais si un yeyemichi venait mettre sa tête contre la fenêtre qui est là, sa queue irait battre contre les ruines du palais du regretté
    Orateur Ahuizotl, de l'autre côté de la place.
    - Vraiment ! " Motecuzoma regarda par la fenêtre d'un air rêveur. " As-tu rencontré également des créatures marines ailées ?
    - Oui Seigneur. Des essaims entiers. J'ai d'abord cru que c'étaient des insectes, mais j'en ai attrapé un et je l'ai mangé ; c'était indiscutablement un poisson qui volait.

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