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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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Unique pour entendre la musique ou les échos du simulacre guerrier, mais je m'imaginais le déroulement des événements. Je n'étais pas spécialement fier de mon rôle personnel, puisque je devais tuer quelqu'un en traître pour la première fois de ma vie. J'allai prendre une cruche d'octli dans la cuisine en espérant que ce breuvage endormirait les sursauts de ma conscience. Puis je m'assis dans la pénombre grandissante à attendre ce qui allait se passer.

    Soudain, j'entendis des bruits de pas dans la rue et de grands coups frappés à ma porte. J'allais ouvrir et je me trouvai face à quatre gardes du palais qui tenaient les coins d'une natte de roseau sur laquelle était allongé un corps gracile recouvert par un fin drap de coton.
    " Excusez notre intrusion, Seigneur Mixtli, dit l'un des gardes d'un ton désinvolte. On nous a donné l'ordre de venir vous demander de regarder le visage de cette morte.
    - Pas la peine, répondis-je, surpris qu'Alvarado et Motecuzoma aient deviné
    si rapidement qui était l'auteur de ce crime. Je suis capable d'identifier cette femelle coyote sans la voir.
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    - Il faut que vous la regardiez ", insista durement le garde.
    Je soulevai le drap en ajustant ma topaze et une exclamation involontaire m'échappa. C'était une jeune fille que je ne connaissais pas.
    " Elle s'appelle Laurier, me dit Malintzin. Ou plutôt, elle s'appelait Laurier. "
    Je n'avais pas remarqué qu'une chaise à porteurs s'était arrêtée au pied des escaliers. Malintzin en descendit et les gardes s'écartèrent pour la laisser passer.
    " Entrons ", me dit-elle. Puis, s'adressant aux gardes : " Attendez-moi ici. Si je vous appelle, accourez aussitôt. "
    Je lui ouvris la porte et la refermai au nez des gardes. Je cherchai en t
    ‚tonnant une lampe dans l'entrée, mais elle m'arrêta :
    " N'allumez pas. Autant ne pas nous voir, n'est-ce pas ? "
    Je la conduisis dans la salle du devant et nous nous assîmes en face l'un de l'autre. Elle n'était qu'une frêle silhouette ramassée dans la pénombre, mais quel danger elle représentait !
    " Laurier était une Texcalteca qu'on m'avait donnée comme servante.
    Aujourd'hui, c'était son jour de go˚ter à mon repas. C'est une petite précaution que je prends depuis quelque temps, mais les domestiques du palais ne le savent pas. Ne vous reprochez donc pas trop votre échec, Seigneur Mixtli, à moins que vous n'ayez quelques remords au sujet de cette pauvre innocente.
    - C'est une chose que je n'ai cessé de déplorer, fis-je avec une gravité
    d'ivrogne. C'est toujours les bons et les innocents qui meurent et jamais les méchants. "
    J'aurai aussi bien pu récriminer parce que les orages de grêle de Tlaloc détruisaient le bienfaisant maÔs et non les buissons d'épines. Cependant, dans un recoin encore sobre de mon esprit, je m'efforçais désespérément de penser. Cette tentative de meurtre avait sans doute empêcher Malintzin de remarquer ce qui se passait au Cour du Monde Unique. Mais si elle me tuait et qu'elle repartait aussitôt, elle s'en apercevrait et alerterait à temps ses maîtres blancs. Outre que je n'avais pas une envie folle 974
    de mourir pour rien, j'avais juré de mettre Malintzin hors d'état de nuire.
    Il fallait à tout prix la retenir ici jusqu'à ce qu'on entende la rumeur monter de la place. A ce moment, ses gardes se précipiteraient aux nouvelles et ils ne tiendraient plus aucun compte de ses ordres. Je devais absolument l'occuper pendant un certain temps. " Les orages de Tlaloc détruisent aussi les papillons, balbutiai-je, mais jamais la moindre sale mouche.
    - Arrêtez de dire des bêtises, comme si vous parliez à un enfant, coupa-t-elle sèchement. Je suis la femme que vous avez tenté d'empoisonner et je suis venue... "
    Pour l'empêcher de poursuivre sa phrase, j'aurais dit n'importe quoi.
    " C'est sans doute parce que je te vois toujours comme une enfant... comme ma petite Nochipa.
    - Pourtant, je suis assez ‚gée pour qu'on veuille me supprimer, Seigneur Mixtli. Si ma puissance est telle que vous me jugez dangereuse, pourquoi n'essayez-vous pas plutôt de vous en servir ? Pourquoi y mettre un terme alors que vous pouvez l'utiliser à votre avantage ? "
    Je fronçai les sourcils, mais sans l'interrompre pour lui demander ce qu'elle voulait dire. Il fallait qu'elle continue à parler le plus longtemps possible.
    " Vous êtes dans la même position vis-à-vis des Mexica que moi vis-à-vis des Blancs. Nous ne sommes pas

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