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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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remerciez pas, Mixtzin ? Mes gardes et 979
    moi pourrons témoigner que vous étiez chez vous et que vous n'avez pas pris part au soulèvement.
    - Tu étais au courant, lui répondis-je d'un ton glacé.
    - Pedro m'a ordonné de me mettre à l'abri et j'ai choisi de venir ici. Vous avez essayé de m'empêcher d'assister à vos préparatifs et moi, je voulais vous empêcher de voir que nous avions déplacé les canons sur le toit. Mais reconnaissez, Mixtzin, que nous ne nous sommes pas ennuyés et nous avons conclu un pacte, n'est-ce pas ? " Elle riait de bon cour. " Vous ne pourrez plus vous attaquer à moi maintenant. "
    Je ne compris rien à ces paroles avant que Béu ne m'ait tout raconté. Le médecin vint soigner sa main blessée par un éclat de mitraille et quand il fut parti, je restai assis près d'elle sur le lit. Elle ne me regardait pas. Son visage était p‚le et défait et une larme coulait le long de sa joue. Après un long silence, je parvins à lui murmurer que j'étais désolé
    et elle me répondit, toujours sans me
    regarder :
    " Tu n'as jamais été un mari pour moi, Z‚a, aussi ne parlons pas de loyauté
    à mon égard. Mais je croyais que tu étais fidèle à certains principes personnels. Si tu n'avais fait que coucher avec une femme vendue aux Blancs, ce ne serait rien, mais ce n'est même pas ça que tu as fait.
    J'étais là, j'ai tout vu... ce que tu as fait, il n'y a pas de nom pour le qualifier. Pendant que tu étais en elle... tu la caressais et tu murmurais : "Zyanya, mon amour" et puis tu as dit aussi : "Nochipa, ma bien-aimée" et encore "Zyanya, ma chérie". " Elle eut un haut-le-cour.
    " Comme ces deux noms signifient la même chose, je ne sais pas si tu as fait l'amour avec ta femme ou avec ta fille, ou encore avec les deux, mais tout ce que je sais, c'est qu'elles sont mortes toutes les deux. Tu as fait l'amour avec des mortes, Z‚a. "
    Je suis peiné de vous voir détourner la tête, mes révérends, comme l'avait fait alors Béu. Je voulais simplement vous expliquer pourquoi Malintzin est encore en vie aujourd'hui, bien qu'après ce soir-là, je l'aie haÔe plus que jamais. Cette haine fut attisée par la répulsion
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    que j'avais lue dans les yeux de Béu et par le dégo˚t que j'avais de moi-même. Néanmoins, je n'ai jamais plus essayé d'attenter à la vie de cette femme bien que j'en aie eu plusieurs fois l'occasion. Elle, de son côté, n'a jamais cherché à me nuire et, s'étant élevée très haut dans la noblesse de la Nouvelle-Espagne, elle m'a complètement oublié. J'ai dit qu'il était possible que Cortés ait aimé Malintzin, car il l'a gardée près de lui pendant des années et il n'essaya pas de la cacher quand Dona Catarina, son épouse depuis longtemps délaissée, arriva de Cuba à l'improviste. Elle mourut en quelques mois, de chagrin, ont dit certains et pour une cause bien moins romantique, ont prétendu les autres. Cependant, Cortés fit procéder à une enquête minutieuse qui le lava entièrement de tout soupçon.
    Peu de temps après, Malintzin donna naissance à Martin, le fils de Cortés.
    Il a maintenant huit ans et il paraît qu'il va bientôt partir en Espagne pour y faire ses études. Cortés ne se sépara de Malintzin qu'après son séjour à la cour du roi Carlos, quand il fut promu marqués del Valle et qu'il revint avec une nouvelle marquesa Juana à son bras. Il veilla à ce que son ancienne maîtresse f˚t bien pourvue, il lui fit don d'une propriété
    importante et la maria très chrétiennement à un capitaine de vaisseau, un certain Juan Jaramillo qui disparut en mer peu de temps après. Aussi, maintenant, tout le monde, Son Excellence compris, la traite avec beaucoup de respect et l'appelle Dona Senora Marina, Viuda de Jaramillo, propriétaire de la grande île de Tacamichapa, près de la ville d'Espiritu Santo, qui se nommait autrefois Coatza-coalcos.
    Tout cela pour vous dire que si Dona Marina vit toujours, c'est parce que je l'ai laissée vivre, parce qu'une seule courte nuit, je l'ai aimée.
    Il ne faisait pas encore tout à fait noir quand les Espagnols pointèrent leurs canons sur la foule massée sur la place, puis la chargèrent à l'épée, à la lance et à l'arquebuse. Ils tuèrent ou blessèrent grièvement un millier de femmes et d'enfants. A ce moment, très peu d'hommes s'étaient encore infiltrés et moins de vingt succombè-981
    rent, parmi lesquels il n'y avait aucun des chevaliers et des nobles qui avaient

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