Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
Vom Netzwerk:
emmenant leurs prisonniers encore plus épuisés.
    124
    Cette première Guerre des Fleurs eut lieu au milieu de l'été, c'est-à-dire au milieu de la saison des pluies, mais dans ces Temps difficiles, ce ne fut en réalité qu'une interminable période chaude et sèche. Les chefs des six nations étaient également convenus qu'ils sacrifieraient tous les prisonniers le même jour. On en a oublié le chiffre exact, mais je crois bien que des milliers d'hommes furent immolés, ce jour-là, à Tenochtitlàn, à Tlacop‚n, à Texcala, à Cholula et à Huejotzingo, Vous allez dire que c'était une coÔncidence, mes révérends, puisque le Seigneur Dieu n'était pas encore dans le coup, mais ce jour-là les nuages crevèrent enfin et la pluie se mit à déferler sur le plateau tout entier, mettant fin ainsi aux Temps Difficiles.
    Ce jour-là aussi, dans ces six villes, beaucoup de monde eut enfin le ventre plein, pour la première fois depuis cinq ans, après s'être repus des restes des xochi-miqui sacrifiés. Les dieux se contentaient des cours arrachés et empilés sur les autels ; ils n'avaient que faire des dépouilles des victimes, mais ce n'était pas le cas du peuple rassemblé là. Au fur et à mesure que le corps d'un xochimiqui dévalait les marches raides des temples pyramides, des bouchers en découpaient les parties comestibles et les distribuaient aux personnes qui s'étaient massées sur les places.
    On brisait les cr‚nes pour en retirer le cerveau, on coupait bras et jambes en petits morceaux, on faisait des tranches avec les parties génitales et les postérieurs, on enlevait les foies et les reins. Ces rations n'étaient pas simplement jetées en p‚ture à une populace d'esclaves, elles étaient soigneusement partagées et la foule attendait avec une patience remarquable. Pour des raisons évidentes, les cerveaux étaient attribués aux prêtres et aux sages, les muscles des bras et des jambes aux guerriers, les parties génitales aux jeunes mariés, les postérieurs et les entrailles de moindre importance étaient donnés aux femmes enceintes, aux nourrices et aux familles nombreuses. Les restes des têtes, des mains, des pieds et des torses o˘ il y avait plus d'os que de chair, furent mis de côté pour fertiliser les cultures.
    Ce festin de chair fraîche avait-il ou non été prévu par 125
    auront pris un nombre suffisant de soldats pour les sacrifier à leurs dieux, ils le feront savoir aux commandements et on mettra fin au combat. "
    Cette proposition que vous jugez inimaginable, vous les Espagnols, fut agréée par toutes les parties en présence - y compris les guerriers que vous avez qualifiés de " stupides suicidaires ", parce qu'ils ne se battaient pour aucun but apparent, si ce n'est leur propre fin immédiate, presque assurée. Mais, dites-moi, est-il un seul de vos soldats de métier qui préférerait le train-train de la vie de garnison au feu de la bataille ? De plus, nos guerriers avaient l'avantage de savoir que s'ils périssaient au combat, ils s'attireraient la reconnaissance unanime pour avoir contenté les dieux, tout en méritant ce cadeau divin d'un autre monde paradisiaque. Dans ces Temps Difficiles, alors que tant de gens succombaient, sans gloire, aux privations, on avait encore plus de raisons de préférer mourir par l'épée ou par le couteau du sacrifice.
    C'est ainsi que fut organisée la première bataille qui se déroula comme prévu, bien que la plaine d'Acatzingo se trouv‚t loin de tout et que les six armées dussent se reposer de leur longue marche pendant deux ou trois jours, avant que f˚t donné le signal de commencer les hostilités.
    Contrairement à ce qu'on avait auguré, nombre de soldats périrent, par inadvertance, par hasard ou par accident, ou encore parce qu'ils se battaient avec trop d'ardeur. Il n'est pas facile, pour un guerrier habitué
    à tuer, de se retenir de tuer. Mais presque tous suivirent les consignes et frappèrent avec le plat de leur mac-quauitl et non avec le tranchant d'obsidienne. Les soldats assommés ne furent pas achevés par les Engloutisseurs, mais rapidement ficelés par les Ligo-teurs. Au bout de deux jours, les prêtres déclarèrent qu'il y avait assez de prisonniers pour satisfaire les dieux. L'un après l'autre, les chefs firent déployer les signaux convenus, les régiments qui combattaient encore dans la plaine se replièrent, les six armées se reformèrent, épuisées, et se remirent en marche, emmenant leurs

Weitere Kostenlose Bücher