Furia Azteca
également quelles en furent les lourdes conséquences pour nous, pour les Texcalteca et pour tout ce qui s'appelle maintenant la Nouvelle-Espagne.
" En ce moment même, me disait ce jour-là Maître Gourmand de Sang, nos armées sont engagées dans une
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désastreuse expédition contre une nation récalcitrante de l'ouest. Le tlatoani a essayé d'envahir Michoacan, le "lieu des pêcheurs", mais il a été honteusement repoussé. Axayacatl escomptait une victoire facile, car ces Purépecha n'ont jamais été armés que de lames de cuivre et pourtant ils ont complètement défait nos armées.
- Mais comment est-ce possible, Maître ? demandai-je. Une race si peu guerrière, équipée d'armes de cuivre mou ? Comment peut-elle nous résister, à nous les invincibles Mexica ? "
Le vieux soldat haussa les épaules. " Les Purépecha ne sont peut-être pas des guerriers, mais ils savent assez bien se battre pour défendre leur patrie de lacs, de rivières et de prairies bien arrosées. On dit aussi qu'ils auraient découvert un métal magique qu'ils mélangent au cuivre fondu, et que les lames forgées dans cet alliage sont si dures que nos armes d'obsidienne viennent se froisser contre elles comme du papier.
- Des pêcheurs et des fermiers, murmurai-je, vaincre les soldats professionnels d'Axayacatl...
- Oh, on essayera encore, tu peux en être s˚r, dit Gourmand de Sang. Cette fois-là Axayacatl voulait seulement s'approprier leurs eaux poissonneuses et leurs vallées fertiles, mais maintenant il va vouloir leur ravir le secret de ce métal magique. Il les mettra au défi à nouveau et, quand cela se produira, ses armées réquisitionneront tous les hommes en état de marcher. "
Le maître se tut un instant, puis il ajouta d'un ton ferme : " Même les vieux cuachic perclus, comme moi, même ceux qui ne peuvent servir que comme Engloutis-seurs et comme Ligoteurs, même les infirmes et ceux qui sont dans le brouillard. On aura tous intérêt à être prêts, entraînés et endurcis, mon garçon. "
Mais Axayacatl mourut avant de pouvoir lancer une autre expédition contre Michoacan, qui fait partie de ce que vous appelez la Nouvelle-Galicie. Sous les Uey tlatoani qui suivirent, les Mexica et les Purépecha s'arrangèrent pour vivre dans une sorte de respect armé mutuel. Du reste, je n'ai pas besoin de vous rappeler, mes révé-^ rends, que votre commandant le plus sanguinaire,
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Beltram de Guzman, est encore en ce moment en train d'essayer de réduire les bandes enragées de Purépecha autour du lac Chapala et dans d'autres coins éloignés de la Nouvelle-Galicie qui refuse toujours de se soumettre à
votre roi Charles et à votre Seigneur Dieu.
J'ai décrit nos expéditions punitives telles qu'elles étaient. Je suis s˚r que même votre sanguinaire Guzman comprend ce type de guerre, bien que je ne pense pas qu'il puisse concevoir un conflit o˘ le pays vaincu a le droit de survivre et d'être indépendant, comme c'était le cas chez nous la plupart du temps. Maintenant je vais vous parler de nos Guerres des Fleurs, parce que c'est une chose que vous, hommes blancs, ne pouvez pas comprendre. Je vous ai entendu demander : " Comment peut-il y avoir tant de guerres inutiles et sans raisons entre deux pays amis ? Des guerres qu'aucun des deux partis n'essaye de gagner ? "
Je vais faire de mon mieux pour vous l'expliquer.
Toutes les guerres étaient agréables à nos dieux, naturellement. Un guerrier mourant répand son sang, offrande la plus précieuse qu'un humain peut faire. Dans les guerres punitives, on recherche la victoire décisive et les deux parties combattent pour leur vie. Comme le disait mon vieux maître, les ennemis ne sont que de l'herbe à faucher. Les prisonniers ramenés pour les cérémonies sacrificielles étaient assez peu nombreux. Mais qu'un guerrier meure sur le champ de bataille ou sur l'autel du sacrifice, il avait droit à la Mort Fleurie qui l'honorait et qui satisfaisait les dieux. Le seul problème - si l'on prend le point de vue des dieux - était que les guerres punitives n'étaient pas assez fréquentes. Alors qu'elles procuraient aux dieux leur sang nourricier et qu'elles permettaient à de nombreux soldats de devenir leurs serviteurs dans un autre monde, ces guerres n'étaient que passagères. Les dieux auraient pu avoir à attendre, je˚ner et ne pas boire pendant des années. Ils n'étaient pas contents et au cours de l'année Un Lapin, ils nous le firent savoir.
Cela
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