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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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peuple avant qu'il ne meure de faim, ironisa Motecuzoma. Les gens sont si h‚ves et si dessé-122
    chés qu'on ne recueillerait même pas un verre de sang dans le pays tout entier.
    - Vous avez raison, Seigneur Orateur. De plus, ce serait un geste si mesquin que les dieux ne l'accepteraient probablement pas. Non, Seigneur, ce qu'il faut, c'est une guerre, mais une guerre différente... "
    Voilà ce qui fut à l'origine, paraît-il, des Guerres Fleuries et voici comment la première fut organisée.

    Les puissances les plus importantes et les plus centrales de la vallée formaient une Triple Alliance : nous, les Mexica, avec notre capitale sur l'île de Tenochtitl‚n ; les Acolhua dont la capitale était Texcoco, sur la rive est du lac et les Tecpaneca qui avaient la leur à Tlacopan, sur la rive ouest. Il y avait trois pays de moindre importance au sud-est : les Texcalteca, dont j'ai déjà parlé avec leur capitale : Texcala ; les Huexotin avec leur capitale à Huejotzingo et enfin les Tya-Nuii ou comme nous les nommons, les Mixteca, qui furent jadis puissants et dont le territoire s'était rétréci au point de n'être guère plus étendu que leur capitale de Cholula. Le premier était notre ennemi et les deux autres nous payaient un tribut depuis longtemps et, que cela leur pl˚t ou non, ils étaient des alliés occasionnels. Ces trois pays, comme les trois pays de l'Alliance, avaient été ruinés par les Temps Difficiles. Après avoir conféré avec son Conseil, Motecuzoma réunit les chefs de Texcoco et de Tlacopan. Ils rédigèrent tous trois une proposition qu'ils envoyèrent aux chefs des trois autres villes. Voici à peu près ce qu'elle disait :
    " Faisons tous la guerre, afin de pouvoir tous survivre. Nos peuples sont différents, mais ils p‚tissent des mêmes Temps Difficiles. Les sages ont dit qu'il n'y avait qu'un seul moyen de nous sauver : apaiser et assouvir les dieux avec des sacrifices humains. C'est pourquoi nous proposons que nos trois armées rencontrent les trois vôtres, en terrain neutre, sur la plaine d'Acatzingo qui est suffisamment éloignée de nos trois pays, vers le sud-est. Nous ne nous battrons ni pour un territoire, ni pour un gouvernement, ni pour le massacre, ni pour le pillage, mais uniquement dans le but de capturer des prisonniers pour la Mort Fleurie. quand les

participants
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    auront pris un nombre suffisant de soldats pour les sacrifier à leurs dieux, ils le feront savoir aux commandements et on mettra fin au combat. "
    Cette proposition que vous jugez inimaginable, vous les Espagnols, fut agréée par toutes les parties en présence - y compris les guerriers que vous avez qualifiés de " stupides suicidaires ", parce qu'ils ne se battaient pour aucun but apparent, si ce n'est leur propre fin immédiate, presque assurée. Mais, dites-moi, est-il un seul de vos soldats de métier qui préférerait le train-train de la vie de garnison au feu de la bataille ? De plus, nos guerriers avaient l'avantage de savoir que s'ils périssaient au combat, ils s'attireraient la reconnaissance unanime pour avoir contenté les dieux, tout en méritant ce cadeau divin d'un autre monde paradisiaque. Dans ces Temps Difficiles, alors que tant de gens succombaient, sans gloire, aux privations, on avait encore plus de raisons de préférer mourir par l'épée ou par le couteau du sacrifice.
    C'est ainsi que fut organisée la première bataille qui se déroula comme prévu, bien que la plaine d'Acatzingo se trouv‚t loin de tout et que les six armées dussent se reposer de leur longue marche pendant deux ou trois jours, avant que f˚t donné le signal de commencer les hostilités.
    Contrairement à ce qu'on avait auguré, nombre de soldats périrent, par inadvertance, par hasard ou par accident, ou encore parce qu'ils se battaient avec trop d'ardeur. Il n'est pas facile, pour un guerrier habitué
    à tuer, de se retenir de tuer. Mais presque tous suivirent les consignes et frappèrent avec le plat de leur mac-quauitl et non avec le tranchant d'obsidienne. Les soldats assommés ne furent pas achevés par les Engloutisseurs, mais rapidement ficelés par les Ligo-teurs. Au bout de deux jours, les prêtres déclarèrent qu'il y avait assez de prisonniers pour satisfaire les dieux. L'un après l'autre, les chefs firent déployer les signaux convenus, les régiments qui combattaient encore dans la plaine se replièrent, les six armées se reformèrent, épuisées, et se remirent en marche,

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