Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
voyant notre équipe offrir du jeu aussi peu inspiré.
â Je vais te le dire franchement: nous avons trompé nos partisans cette année. Au baseball, on ne gagne pas avec des statistiques, on gagne avec une attitude, lui ai-je lancé.
Quand notre rencontre a pris fin, Frank McCourt a insisté sur le fait quâil tenait aussi à perpétuer la tradition dâexcellence des Dodgers.
â Tu sais, Ãric, jâai quand même déboursé 500 millions pour acheter cette équipe. Moi aussi je veux que ça fonctionne.
Le samedi 29 octobre, trois semaines plus tard, le propriétaire des Dodgers convoquait une conférence de presse au Dodger Stadium pour annoncer que Paul DePodesta venait dâêtre relevé de ses fonctions.
â Nous sommes à la croisée de chemins. Je suis très conscient de la grandeur et de la tradition gagnante de cette franchise historique, a-t-il souligné alors quâil sâadressait aux journalistes.
Quand jâai appris cette nouvelle, je me suis senti affreusement mal. Je me sens encore mal aujourdâhui, dâailleurs. Je nâavais pas voulu obtenir la tête du directeur général. Et quand jâavais quitté McCourt, je nâavais pas imaginé un seul instant que DePodesta était susceptible de perdre son poste.
Je croyais que le propriétaire allait tout bonnement sâasseoir avec son jeune directeur général et lui demander de tenir compte de la réalité des Dodgers dans sa manière dâassembler lâéquipe.
Jâai plus tard appris que dans le laps de temps qui sâest écoulé entre notre rendez-vous et le congédiement de DePodesta, McCourt avait aussi eu des entretiens avec plusieurs autres personnes, dont Orel Hershiser et son conseiller spécial Tommy Lasorda, pour tenter de faire le point sur la situation de lâéquipe et la façon dont elle était dirigée.
Jâimagine que câest la somme des avis quâil avait sollicités qui a fini par le convaincre que le temps était venu de confier les destinées des Dodgers à quelquâun dâautre.
à la mi-novembre, les Dodgers ont annoncé la nomination de Ned Colletti à titre de dixième directeur général de lâhistoire des Dodgers. Ce dernier avait fait sa marque dans lâorganisation des Cubs de Chicago avant de devenir directeur général adjoint chez les Giants de San Francisco.
â Les statistiques ne jouent pas un rôle majeur lorsque je dois prendre une décision au sujet dâun joueur. Câest un facteur parmi tant dâautres, a tenu à spécifier Colletti lorsquâil a été présenté aux représentants des médias.
chapitre 11
La grande coupure
Un grand vent de changement soufflait sur les Dodgers quand je me suis présenté à Vero Beach pour le camp dâentraînement du printemps 2006.
Peu après son entrée en fonctions, le nouveau directeur général, Ned Colletti, avait annoncé lâembauche de Grady Little à titre de gérant.
Originaire de Charlotte en Caroline du Nord, Little nâavait jamais joué dans les majeures. Ancien receveur des ligues mineures, où il avait été utilisé assez sporadiquement, Little était par la suite devenu un entraîneur de carrière. Et il avait dirigé des équipes des ligues mineures pendant 16 saisons avant de se retrouver à la barre des Red Sox de Boston en 2002 et en 2003.
Apprécié de ses joueurs, Little avait connu de beaux succès à «Beantown» en menant les Red Sox à des saisons de 93 et 95 victoires.
Il avait toutefois quitté Boston dans la disgrâce au terme de la série de championnat de la Ligue américaine de 2003. Dans le septième match opposant les Red Sox aux Yankees, en huitième manche, alors que son équipe détenait une avance de trois points, Little avait décidé de persister avec son partant Pedro Martinez (qui semblait épuisé) au lieu de faire appel à ses releveurs.
Martinez sâétait écroulé et ce sont les Yankees qui avaient finalement obtenu leur laissez-passer pour la Série mondiale en lâemportant au compte de 6-5 en 11 manches.
Little, malgré tout, sâamenait à Los Angeles avec une assez bonne réputation.
La première phase du camp dâentraînement sâest très
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