Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
le voltigeur de centre des Braves fut lâun des frappeurs qui mâont donné le plus de fil à retordre au cours de ma carrière.
Jâai affronté Jones 16 fois en tout et il a réussi 7 coups sûrs (,438) et 4 circuits à mes dépens. Andruw Jones faisait partie dâune très rare catégorie de cogneurs dont je redoutais la présence dès quâils posaient le pied dans le cercle dâattente. Et à cause de leur présence, je modifiais souvent ma façon de lancer aux frappeurs qui les devançaient et qui les suivaient dans lâalignement.
Bonds était intimidant parce quâil ne donnait jamais de chance au lanceur et quâil ne sâélançait à peu près jamais sur de mauvais lancers. Vladimir Guerrero, par contre, constituait une énigme complètement différente.
On aurait dit que Vlad se présentait à la plaque sans avoir de stratégie précise. Pour les lanceurs, il était donc impossible dâidentifier ses tendances. Par exemple, il y a des frappeurs qui ne sâélancent pas lorsquâils ont un compte de deux balles, une prise. Tandis que dâautres ne sâélancent à peu près jamais sur les balles courbes.
Guerrero était unique en son genre parce quâil sâélançait sur nâimporte quoi, nâimporte quand. Il était tellement fort et son élan était tellement rapide quâil parvenait à improviser dans toutes les situations.
Je lâai affronté en seulement neuf occasions, au cours desquelles il a récolté trois coups sûrs (,333) à mes dépens, dont un coup de circuit.
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à la fin de mai, près de deux semaines après mon retour au jeu, jâai renoué avec mon rôle de closer .
Tracy se montrait extrêmement précautionneux avec mon bras. Il me confiait uniquement des missions dâune seule manche et il ne mâemployait à peu près jamais deux jours dâaffilée.
Entre le 26 mai et le 12 juin, jâai eu le temps de sauvegarder huit matchs et dâêtre crédité dâune victoire avant que les douleurs au coude réapparaissent. Le mal était insupportable tellement il était intense. à chaque lancer, on aurait dit que quelquâun enfonçait un couteau dans lâarticulation.
Je me suis rapidement soumis à une imagerie par résonance magnétique et quelques jours plus tard, le docteur Frank Jobe mâa examiné. Et il a conclu que jâétais en sérieuse difficulté.
â Ãric, le tendon que nous tâavons greffé il y a plusieurs années semble sâêtre déchiré et nous allons devoir procéder à une seconde greffe. Sinon, ta carrière est pas mal terminée.
Jâavais raconté aux journalistes que je mâétais préparé au pire. Mais jusquâau dernier instant jâavais espéré quâil sâagisse dâune blessure mineure. En 1997, jâavais tellement souffert à la suite de cette opération que jâavais dit à Claude Pelletier que jâallais quitter le baseball si je devais un jour être confronté à la possibilité de revivre un tel calvaire.
Ma saison était complètement foutue. Et en écoutant le docteur Jobe dresser le portrait de la situation, jâai réalisé que dans un sens comme dans lâautre, ma carrière était compromise. Le taux de succès des opérations à la Tommy John surpassait les 90% lorsque les patients subissaient cette intervention chirurgicale pour la première fois. Par contre, parmi les lanceurs qui avaient eu droit à un second passage sur la table dâopération, on ne recensait aucun cas de lanceur ayant pu retrouver son efficacité dâantan.
Le 24 juin, je suis donc retourné en salle dâopération en me disant que dans le meilleur des cas jâallais pouvoir rejouer dans un an et demi. Et que dans le pire des scénarios, ma carrière était finie.
Lorsque je me suis réveillé après lâintervention, le docteur Jobe est venu me voir, souriant.
â Nous nâavons pas eu besoin de procéder à une seconde greffe! mâa-t-il annoncé.
Le ligament nâétait pas aussi endommagé que prévu. Il commençait à peine à sâeffilocher et le chirurgien lâavait réparé en procédant à une petite cure de nettoyage
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