Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
elles trouvaient la plupart du temps le moyen de gagner. Nous ne perdions presque jamais.
Vers la fin de la saison 1995 (la session hivernale) nous avions subi une défaite à Connors State, un collège qui était situé dans lâest de lâOklahoma, à une heure et demie de route de Seminole. En fait, ce nâétait pas notre équipe qui avait perdu, câétait le Junior Varsity Team.
Le JV Team, comme on lâappelait, était notre équipe de deuxième division. Elle était composée de joueurs plus jeunes ou moins expérimentés que le collège développait afin de les faire graduer au sein de notre équipe, le Varsity Team, la saison suivante. Le JV Team disputait moins de matchs que nous, mais son calendrier comprenait des matchs contre les Varsity Teams et les Junior Varsity Teams des autres collèges.
Dans ce voyage à Connors State, donc, notre JV Team avait été vaincu dans son second match de la journée. Nous étions sur le point de monter à bord du bus quand Coach Z sâest fait entendre.
â Fuck off! On sâen va directement au terrain! Ne touchez pas à la nourriture!
Le trajet de retour sâest fait dans le silence. Après une journée complète passée sur le terrain, nous nâavions pas obtenu la permission de manger ou de nous changer et lâair climatisé avait été coupé. Nous étions assis dans de ce vieil autobus puant, avec une heure et demie de route à faire, et nous savions que notre journée était loin dâêtre terminée.
Il était 19 h ou 19 h 30 lorsque le bus sâest arrêté dans le stationnement du stade de Seminole. Il commençait à pleuvoir. Nous nous sommes déployés sur le terrain et nous avons couru sur place pendant des heures sous une pluie battante.
Câétait un dimanche soir. Nous avions des cours le lendemain. Lâissue de la rencontre sâétait décidée sur un amorti raté. Et Lloyd Simmons criait:
â Nous nâavons pas remporté le match! Nous avons perdu!
à ses yeux, perdre un match pour avoir mal exécuté un jeu de base était impensable et impardonnable. à lâentraînement, nous consacrions dâinterminables heures à passer en revue et à répéter ces jeux jusquâà ce quâils soient exécutés parfaitement.
Coach Z était un grand apôtre des jeux de base. Déposer lâamorti, constamment faire avancer les coureurs qui atteignaient les sentiers, câétait son pain et son beurre. Ceux qui nâexécutaient pas correctement les jeux demandés obtenaient un billet, aller seulement, pour lâenfer.
Durant notre session automnale, dans le cadre dâun match préparatoire, le coach Simmons avait aussi pété les plombs à cause dâune histoire dâamorti mal déposé. Lors du match suivant, pendant les trois premières manches, il avait ordonné à tous les joueurs de déposer lâamorti!
â I donât give a fuck. Everybody bunts! Everybody! Until I tell you to swing the bat .
Pendant les trois premières manches, chaque joueur avait donc déposé un amorti. Et malgré tout, après la quatrième manche, nous détenions une avance insurmontable sur nos adversaires. Tout le monde avait saisi le message. Lâentraîneur avait gagné son point.
Câétait donc ça la philosophie de Lloyd Simmons: sâil y en avait un qui sâécartait de la ligne quâil avait tracée, tout le monde payait. Tout le temps, et dans tous les aspects de la vie en équipe. Ãa créait un esprit de groupe extrêmement fort mais je ne sais pas si des entraîneurs pourraient encore agir de cette façon aujourdâhui. Il y aurait probablement des joueurs qui chercheraient des épaules compatissantes pour se plaindre et se prétendre victimes dâabus.
Moi, le petit rebelle de Mascouche, jâavais un respect sans limite pour lui. Parce quâil faisait ce quâil demandait.
Au cours des six ou sept premières semaines, je me suis fort bien adapté au régime dâentraînement de Simmons. Au point où je me suis mis à en faire plus que le client en demandait!
Lors des sessions de morning weights , par exemple, jâessayais tout le temps dâêtre le premier à terminer le circuit dâentraînement.
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