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Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
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de rendre tout le groupe responsable des performances individuelles à l’entraînement. Un certain temps nous était alloué pour compléter notre circuit d’entraînement. Et si un seul d’entre nous ne parvenait pas à s’y conformer, le groupe en entier devait tout reprendre à zéro.
    Personne ne voulait être responsable d’une autre ronde d’entraînement. La première était déjà suffisamment difficile!
    Au sein de l’équipe, il y avait un gars que nous avions surnommé Buddy. C’était un Autochtone grand, gros et vraiment fort. Une méchante pièce d’homme. Il évoluait au premier but et il cognait des circuits à des distances vraiment ahurissantes. Un vrai bon gars que tout le monde affectionnait. Une véritable force de la nature.
    Malheureusement, ce que la nature lui avait donné en format, elle lui avait aussi enlevé en vitesse. Et il n’y a rien que nous pouvions faire pour changer cette réalité.
    Et notre Buddy, bien entendu, ne finissait à peu près jamais dans les temps prescrits par l’entraîneur. Toute l’équipe le poussait. Nous ralentissions derrière lui et nous tentions de lui venir en aide. Il y avait un réel esprit d’équipe (et de survie) au sein du groupe. Mais nos efforts ne parvenaient pas à rendre Buddy plus rapide. Il nous en a fait baver, celui-là!
    Mais il ne fallait surtout pas protester quand un coéquipier faillait à la tâche et nous forçait à recommencer un exercice. Ceux qui protestaient étaient aussitôt identifiés comme de mauvais joueurs d’équipe. Et Coach Z les enguirlandait vigoureusement pour leur faire savoir.
    Parfois, à la fin de ces entraînements, le coach Simmons nous soumettait à une petite séance de chaise romaine. Cela consistait à s’adosser à un mur et à plier les genoux à 90 degrés, un peu comme si nous étions assis sur une chaise. Nous devions parfois tenir pendant près de dix minutes, jusqu’à ce que nos jambes se mettent à trembler et que la souffrance nous fasse crier toute notre douleur et notre combativité. Vers la fin de cet exercice, Coach Z se mettait généralement à nous encourager de sa grosse voix:
    â€”  Let’s go! Push yourself, you fuckin’ pussies! If you can’t finish here, how are you gonna finish the job on the field?
    Lloyd Simmons ne tolérait pas les demi-mesures. Il était intraitable là-dessus.
    Une fois, durant un entraînement de la session d’automne, nous étions couchés sur le dos et nous faisions des «six pouces», un exercice qui consistait à soulever les pieds à six pouces du sol et à garder cette position le plus longtemps possible.
    L’entraîneur nous encourageait:
    â€”  Stay up! Stay up! Stay up! criait-il.
    Les joueurs étaient exténués et il restait encore une minute à écouler quand un lanceur, qui était destiné à occuper le rôle de releveur numéro un durant la saison régulière (la session d’hiver), a tout simplement abandonné et posé les pieds au sol.
    Simmons s’est approché de lui. Il était furieux.
    â€” Tu es notre lanceur responsable de la neuvième manche! Si tu n’es pas capable de finir un exercice ici, comment pourras-tu finir le travail sur le terrain? Get the fuck out of here! Take your shit and go home! I don’t want to see you again!
    Je crois qu’il y avait eu d’autres litiges entre ce joueur et le coach Simmons. En tous cas, cet incident semblait avoir fait déborder le vase. Ce lanceur, notre closer , venait de s’entraîner pour la dernière fois avec nous. Nous ne l’avons jamais revu par la suite.
    Coach Z ne niaisait pas avec le puck .
    En ce qui concernait l’exécution des jeux sur le terrain, il était tout aussi exigeant et pointilleux. La défaite? Elle le rendait fou. Il était inconcevable pour lui de perdre un match de baseball, peu importe les circonstances.
    Je ne dirais pas qu’il était un grand stratège ou un génie du baseball. Mais il savait comment pousser ses joueurs. Il répétait tout le temps:
    â€”  If you do it harder, you’ll win! Whatever you do, do it harder!
    Même si ses équipes se retrouvaient parfois en déficit de talent par rapport à leurs adversaires,

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