Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
fixé une cible aussi ambitieuse simplement parce que jâétais convaincu dâavoir été placé dans mon élément.
Mes statistiques personnelles de 2002 indiquaient aussi que jâavais maintenu une moyenne de 12,46 retraits au bâton par tranche de neuf manches. Dans lâhistoire du baseball, seulement trois releveurs ayant participé à 70 matchs ou plus (Armando Benitez, John Rocker et Rob Dibble) étaient parvenus à faire mieux.
Jâavais par ailleurs maintenu un ratio de 7,13 retraits au bâton pour chaque but sur balles accordé. Il sâagissait de la troisième meilleure performance de tous les temps, toujours chez les lanceurs ayant pris part à un minimum de 70 rencontres au cours dâune même saison.
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Au terme de la saison, les dirigeants de la MLB mâont invité à me joindre à une équipe dâétoiles qui allait se rendre au Japon au début de novembre afin dây disputer une série de matchs contre des vedettes des ligues majeures nipponnes. Jâai accepté. Mais auparavant jâavais un autre important engagement à remplir. Valérie et moi devions rentrer au Québec pour nous marierâ¦
Comme tant dâautres couples québécois, nous nâavions pas vraiment envisagé le mariage au début de notre relation. Nous nous aimions et ça nous suffisait amplement. Toutefois, le fait de ne pas avoir officialisé notre union nous avait causé quelques ennuis à mes premières saisons chez les Dodgers.
à lâépoque, les femmes des joueurs pouvaient monter à bord de lâavion de lâéquipe chaque fois que nous nous rendions disputer une série de matchs à lâétranger. Il nây avait aucune restriction quant au nombre de voyages que les conjointes pouvaient effectuer au cours de la saison. Il y avait toutefois une règle dâor à respecter: pour monter à bord de lâavion de lâéquipe, les femmes devaient être mariées.
Ce règlement avait été mis de lâavant pour assurer une certaine discipline et un certain décorum dans la vie que nous menions en équipe. On évitait ainsi que des joueurs célibataires emmènent une petite amie différente à chaque envolée. Ou encore, comme cela sâétait déjà produit au sein dâautres organisations dans le passé, pour éviter que des joueurs un peu plus volages sâoffrent une escapade avec une copine à bord de lâavion du club pendant que leur épouse restait à la maison.
Lors de la saison 2000, Val était enceinte de notre premier enfant, Faye. Et je lâavais invitée à mâaccompagner durant un voyage de lâéquipe afin de lui faire découvrir une autre facette de ma carrière dans le baseball majeur.
Les dirigeants des Dodgers sâétaient toutefois objectés à ce quâelle fasse le voyage parce que nous nâétions pas mariés. Et cette situation mâavait grandement irrité.
â Come on! Si câest vraiment une question de mariage votre affaire, allez me chercher un prêtre! Je vais la marier sur-le-champ, elle montera à bord de lâavion et on nâen parlera plus.
Les entraîneurs savaient que Val et moi étions sérieux et que nous vivions ensemble depuis quelques années. Ils avaient finalement décidé de faire une entorse au règlement. Non sans prendre soin de me rappeler quâaucune autre femme que Val ne pourrait mâaccompagner à bord.
La saison suivante, en 2001, alors que jâavais été rétrogradé au niveau AAA à Las Vegas, Valérie et moi avions tenté de nous marier dans lâune de ces chapelles qui offrent le «mariage au volant». Deux couples dâamis étaient en visite à Las Vegas à ce moment-là et lâidée de nous marier à lâimproviste nous avait séduits.
Il faut dire toutefois que notre situation familiale nous avait incités à réfléchir à cette question au cours des mois précédents. Nous avions lâintention éventuellement dâobtenir la Carte verte afin de pouvoir résider aux Ãtats-Unis en permanence. Et le fait dâêtre mariés semblait pouvoir faciliter nos démarches. Par ailleurs, nous avions désormais un enfant et nous désirions en avoir plusieurs autres. Et le statut de
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