Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
Vom Netzwerk:
frappait de la gauche.
    Le souvenir de Durazo, qui m’avait délibérément piétiné le visage à l’occasion d’une mêlée générale trois ans plus tôt, était encore bien frais à ma mémoire. Mais pour l’instant, j’avais un match à préserver.
    Durazo s’est élancé sur quatre des cinq lancers auxquels il a fait face et il est rentré à l’abri avec son bâton sur l’épaule.
    En neuvième, j’ai retiré Matt Williams et Mark Grace sur des prises. Toutefois, le deuxième frappeur de la manche, Steve Finley, était parvenu à soulever un très faible ballon dans le champ droit alors que son compte était complet, et notre voltigeur de droite Shawn Green n’avait eu aucune chance de rejoindre la balle pour la capter.
    Le dernier retrait de la soirée s’annonçait donc être le frappeur d’urgence David Dellucci, un gaucher de 5 pieds 10 pouces qui présentait à ce moment-là une moyenne de ,234. Brenly avait misé sur Dellucci pour frapper à la place du lanceur Mike Koplove.
    Après cinq lancers, le compte de Dellucci s’élevait à trois balles, deux prises. Il y avait deux retraits au tableau et Finley allait évidemment décoller vers le deuxième dès que j’allais entreprendre mon prochain élan. Le vétéran Tony Womack, un frappeur droitier, attendait son tour dans le cercle d’attente.
    J’ai servi à Dellucci une excellente rapide qu’il a retroussée loin, hors de la portée de notre voltigeur de centre Dave Roberts. Dellucci s’est arrêté au deuxième pour un double. Finley a croisé le marbre pour créer l’égalité 3-3.
    Je venais de saboter mon quatrième match de la saison. Et deux de ces sabotages étaient survenus contre les Diamondbacks. Avant cette soirée du 26 août, les partisans des Dodgers m’avaient vu préserver 22 rencontres de suite au Dodger Stadium. Ils ne m’avaient jamais vu échouer sur mon terrain.
    J’ai retiré Womack sur un faible ballon pour boucler la neuvième et mettre fin à ma soirée de travail. Les Diamondbacks nous ont finalement vaincus au compte de 6 à 3 en 12 manches.
    Pour moi, il n’y avait pas de pire sensation que celle que je ressentais lorsque je gâchais le travail accompli par mes coéquipiers durant les sept ou huit manches précédant mon arrivée dans le match. Dans ma tête, un sabotage ne devait jamais survenir, point à la ligne.
    La confiance que je ressentais avait pris des proportions gigantesques. Au point où je savais la plupart du temps comment j’allais retirer chaque frappeur avant même qu’il quitte le cercle d’attente et qu’il entende l’annonceur-maison prononcer son nom. La maîtrise de mes lancers et mon niveau d’efficacité étaient si élevés qu’ils se situaient parmi les meilleurs de toute l’histoire du baseball.
    Mon rôle consistait à m’assurer que nos avances, aussi minces soient-elles, nous glissent le moins souvent possible entre les doigts. Mais dans l’état de grâce où je me trouvais, il était difficile d’envisager que l’échec puisse, même très occasionnellement, faire partie de l’équation.
    Nous avons finalement bouclé la saison 2002 au troisième rang de la division Ouest en vertu d’un dossier de 92 victoires et 70 défaites. Quand nous avons atteint le fil d’arrivée, nous accusions six matchs de retard sur les Diamondbacks, qui ont été couronnés champions de la division.
    John Smoltz a remporté le duel de closers qui nous opposait en sauvegardant 55 matchs, établissant ainsi un record de la Ligue nationale.
    Pour ma part, j’ai protégé les huit dernières avances qui m’ont été confiées après le fameux match du 26 août. J’ai terminé la saison avec 52 sauvetages et une moyenne de points mérités de 1,97, ce qui constituait tout de même à l’époque la cinquième meilleure performance de tous les temps.
    Valérie, qui m’avait réprimandé au début de la saison quand je lui avais révélé que je m’étais fixé un objectif de 48 sauvetages, n’en revenait tout simplement pas que je sois parvenu à surpasser cette marque. Je m’étais

Weitere Kostenlose Bücher