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Grands Zhéros de L'Histoire de France

Grands Zhéros de L'Histoire de France

Titel: Grands Zhéros de L'Histoire de France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Clémentine Portier-Kaltenbach
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longtemps le pouvoir, il n’eut pas le temps de décimer l’intégralité de son entourage, ou bien parce qu’il fut un inoffensif idiot ? Le bon roi Dagobert, bon candidat zhéro ?
    Par chance, la vie de Dagobert nous est assez bien connue grâce à Frédégaire, qui écrivit la chronique de son règne vingt ans après sa mort. Dès son accession au trône, vers 629, ce brave Dagobert poursuit la tradition mérovingienne du « dézingage familial » en faisant assassiner son frère Charibert. Obsédé sexuel sur les bords – dès l’âge de douze ans il viole une bergère au pied de la butte Montmartre –, il sera polygame, spécialiste de la répudiation éclair. Il aura cinq épouses, dont certaines simultanément : Gamatrude, qu’il épouse à quinze ans pour la répudier à trente, Nanthilde, Raintrude, Vulfégonde et Berthilde. Dieu merci, Dagobert compense ses vices par de précieuses qualités politiques et consacre son règne à restaurer l’unité du peuple franc et à le sauver du chaos. Il est vrai qu’il montrera une indéniable perspicacité, notamment dans le choix de ses subordonnés, puisque le principal d’entre eux fut considéré comme un saint par la voix populaire ; il s’agit bien sûr du « bon saint Éloi », maître royal des monnaies, devenu évêque de Noyon. Mais de temps à autre, le sang de sa grand-mère Frédégonde reprend le dessus : en 631, il fait égorger neuf mille Bulgares qui, fuyant le peuple des Avars, lui avaient demandé asile. Une autre fois, pour mater une révolte, il fait décapiter tous les Saxons dont la taille dépasse celle de son épée. Voilà ce qu’à l’époque mérovingienne on appelle un roi juste et sage ! Il est vrai que, succédant à des souverains dont la bestialité le disputait à l’inconsistance, il n’eut pas grand mal à passer pour un ange de douceur et de modération.
     
    Reste une question essentielle : Dagobert était-il aussi bête et tête en l’air que le laisse entendre la chanson ? Pour l’historien Laurent Theis, « ce nerveux, cet agité, cet insomniaque était d’une étourderie incroyable ; cuirassé, il prend sa canne au lieu de sa lance ; raccompagnant un noble visiteur, il met son bonnet sur son diadème ; cet inguérissable dysentérique a plus d’une fois remis sa culotte à l’envers (5) ». Cette fameuse histoire de culotte serait donc liée aux troubles gastriques dont souffrait Dagobert ? C’est fort possible puisque, toujours selon Frédégaire, il serait mort d’un « flux de ventre ». Quoi qu’il en soit, avec Dagobert, mort le 19 janvier 639 à l’âge de trente-six ans, disparaît le dernier des grands rois mérovingiens.
     
    Après lui, la dynastie s’effondre. Les douze rois qui lui succéderont ne régneront que de nom tandis que reprendront de plus belle crimes, rivalités, guerres civiles et assassinats. Dans la longue nuit de la barbarie mérovingienne, il n’est donc pas si étonnant que son règne ait été considéré comme une « parenthèse enchantée » !
    Conclusion : Dagobert est le seul souverain mérovingien qui sortît un peu du lot et s’il mit sa culotte à l’envers, ce fut tout autant par étourderie que par suite de problèmes intestinaux. À exclure par conséquent de notre palmarès de zhéros.
     
    Après toute une smalah de Mérovingiens aux patronymes à coucher dehors, nos investigations nous réservent quelques surprises d’ordre chronologique, puisque à la suite de Vercingétorix, du roi Dagobert et des rois fainéants, furent mentionnés Charles VII, Charles IX et Louis XVI. Chacun d’eux a été cité pour des raisons bien particulières que nous nous contenterons d’évoquer ici brièvement.
     
    Charles VII (1403-1461) a été mis en cause pour avoir laissé tomber Jeanne d’Arc à qui il devait sa couronne. Il était ce « gentil dauphin » un peu falot que Jeanne la Pucelle identifia à Chinon bien qu’il se soit déguisé en courtisan et qu’elle conduisit se faire sacrer à Reims après avoir libéré Orléans des Anglais. Ceux qui tiennent Charles VII pour un zhéro lui reprochent d’avoir abandonné Jeanne qui s’obstinait à guerroyer contre les Anglais. Jeanne prisonnière, Charles VII ne leva pas le petit doigt pour tenter de la sauver, se rendant ainsi indirectement complice de sa mort.
    Charles IX (1550-1574) a été cité comme principal responsable de la Saint-Barthélemy. On lui reproche d’avoir préféré les plaisirs de la chasse

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