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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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avec les autres peuples ;
mais l'effroi causé par notre arrivée avait déterminé les Bretons à
lui donner le commandement suprême.
    12. L'intérieur de la Bretagne est peuplé
d'habitants qui se disent, en vertu d'une tradition orale,
autochtones ; sur la côte vivent des peuplades qui étaient
venues de Belgique pour piller et faire la guerre (presque toutes
portent les noms des cités d'où elles sont issues) ; ces
hommes, après la guerre, restèrent dans le pays et y devinrent
colons. La population de l'île est extrêmement dense, les maisons
s'y pressent, presque entièrement semblables à celles des Gaulois,
le bétail abonde. Pour monnaie on se sert de cuivre, de pièces d'or
ou de lingots de fer d'un poids déterminée. Le centre de l'île
produit de l'étain, la région côtière du fer, mais en petite
quantité ; le cuivre vient du dehors. Il y a des arbres de
toute espèce, comme en Gaule, sauf le hêtre et le sapin. Le lièvre,
la poule et l'oie sont à leurs yeux nourriture interdite ; ils
en élèvent cependant, pour le plaisir. Le climat est plus tempéré
que celui de la Gaule, les froids y étant moins rigoureux.
    13. L'île a la forme d'un triangle, dont un
côté fait face à la Gaule. Des deux angles de ce côté, l'un, vers
le Cantium, où abordent à peu près tous les navires venant de
Gaule, regarde l'orient ; l'autre, plus bas, est au midi. Ce
côté se développe sur environ cinq cents milles. Le deuxième
regarde l'Espagne et le couchant dans ces parages est l'Hibernie,
qu'on estime deux fois plus petite que la Bretagne ; elle est
à la même distance de la Bretagne que celle-ci de la Gaule. A
mi-chemin est l'île qu'on appelle Mona ; il y a aussi, dit-on,
plusieurs autres îles plus petites, voisines de la Bretagne, à
propos desquelles certains auteurs affirment que la nuit y règne
pendant trente jours de suite, au moment du solstice d'hiver. Pour
nous, nos enquêtes ne nous ont rien révélé de semblable ; nous
constations toutefois, par nos clepsydres, que les nuits étaient
plus courtes que sur le continent. La longueur de ce côté du
triangle, d'après l'opinion desdits auteurs, est de sept cents
milles. Le troisième fait face au nord ; il n'y a aucune terre
devant lui, sauf, à son extrémité, la Germanie. La longueur de
cette côte est évaluée à huit cents milles. Ainsi l'ensemble de
l'île a deux mille milles de tour.
    14. De tous les habitants de la Bretagne, les
plus civilisés, de beaucoup, sont ceux qui peuplent le Cantium,
région tout entière maritime ; leurs mœurs ne diffèrent guère
de celles des Gaulois. Ceux de l'intérieur, en général, ne sèment
pas de blé ; ils vivent de lait et de viande, et sont vêtus de
peaux. Mais c'est un usage commun à tous les Bretons de se teindre
le corps au pastel, qui donne une couleur bleue, et cela rend leur
aspect particulièrement terrible dans les combats. Ils portent de
longues chevelures, et se rasent toutes les parties du corps à
l'exception de la tête et de la lèvre supérieure. Leurs femmes sont
en commun entre dix ou douze, particulièrement entre frères et
entre pères et fils ; mais les enfants qui naissent de cette
promiscuité sont réputés appartenir à celui qui a été le premier
époux.
    15. La cavalerie et les chars ennemis eurent
un vif engagement avec notre cavalerie pendant que nous étions en
marche ; néanmoins nous eûmes partout le dessus et les Bretons
furent repoussés vers des forêts et des collines ; nous en
tuâmes beaucoup, mais une poursuite trop ardente nous causa
quelques pertes. Les ennemis attendirent un certain temps ;
puis, tandis que nos soldats étaient sans méfiance et tout occupés
à fortifier le camp, ils firent soudain irruption hors des forêts
et, tombant sur ceux qui étaient de garde en avant du camp,
livrèrent un violent combat ; César envoya en soutien deux
cohortes, et il choisit les premières de deux légions ; elles
prirent position en ne laissant entre elles qu'un très petit
intervalle ; mais l'ennemi, profitant du trouble que causait
chez les nôtres ce nouveau genre de combat, eut l'audace de se
précipiter entre les deux cohortes et se dégagea sans pertes. Ce
jour-là Quintus Labérius Durus, tribun militaire, est tué. L'envoi
de nouvelles cohortes permet de repousser l'ennemi.
    16. L'affaire, avec tous ses incidents, fut
instructive : comme elle se déroulait sous les yeux de tous et
devant le camp, on put se rendre compte que

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