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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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complotaient. On expliquait cette attitude par des motifs
vraisemblables : tous les Gaulois s'étaient rendu compte
qu'avec les troupes les plus nombreuses, si elles étaient
concentrées en un seul lieu, on ne pouvait résister aux Romains,
mais que si plusieurs peuples les attaquaient en même temps sur
divers points, l'armée romaine n'aurait pas assez de ressources, ni
de temps, ni d'effectifs, pour faire face à tout ; dût quelque
cité en souffrir, il lui fallait accepter l'épreuve, si en retenant
ainsi l'ennemi elle permettait aux autres de reconquérir leur
indépendance.
    2. César ne voulut pas laisser les Gaulois se
fortifier dans cette idée : confiant à son questeur Marcus
Antonius le commandement de ses quartiers d'hiver, il quitte
Bibracte, la veille des calendes de janvier, avec une escorte de
cavaliers, pour rejoindre la treizième légion, qu'il avait placée à
proximité de la frontière héduenne, dans le pays des
Bituriges ; il lui adjoint la onzième, qui était la plus
voisine. Laissant deux cohortes de chacune à la garde des bagages,
il emmène le reste des troupes dans les plus fertiles campagnes des
Bituriges : ce peuple avait un vaste territoire, où les villes
étaient nombreuses, et l'hivernage d'une seule légion n'avait pu
suffire à l'empêcher de préparer la guerre et de former des
complots.
    3. L'arrivée soudaine de César produisit
l'effet qu'elle devait nécessairement produire sur des gens surpris
et dispersés tandis que, très tranquilles, ils cultivaient leurs
champs, la cavalerie tomba sur eux avant qu'ils pussent se réfugier
dans les villes. Car même l'indice qui signale communément une
incursion ennemie, un ordre de César l'avait supprimé : il
avait interdit qu'on mît le feu aux constructions, pour ne pas
manquer de fourrage et de blé, au cas où il voudrait avancer plus
loin, et pour éviter que la vue des incendies ne donnât l'alarme.
On avait fait plusieurs milliers de prisonniers, et la terreur
s'était répandue chez les Bituriges : ceux qui avaient pu
échapper à la première approche des Romains s'étaient réfugiés chez
les voisins, se fiant à des liens d'hospitalité privée ou à
l'alliance qui unissait les peuples. Vainement car César, par des
marches forcées, se montre partout, et ne donne à aucune cité le
temps de penser au salut d'autrui plutôt qu'au sien ; par
cette promptitude, il retenait dans le devoir les peuples amis, et
ceux qui hésitaient, il les amenait par la terreur à accepter la
paix. Devant une telle situation, voyant que la clémence de César
leur rendait possible de redevenir ses amis et que les cités
voisines, sans être aucunement punies, avaient été admises à donner
des otages et à se soumettre, les Bituriges suivirent leur
exemple.
    4. Pour récompenser ses soldats d'avoir
supporté avec tant de patience une campagne si dure, d'avoir montré
la plus parfaite persévérance dans la saison des jours courts, dans
des étapes très difficiles, par des froids intolérables, César leur
promet, comme gratification tenant lieu de butin, deux cents
sesterces par tête, mille pour les centurions ; puis il
renvoie les légions dans leurs quartiers et regagne Bibracte après
une absence de quarante jours. Comme il y rendait la justice, les
Bituriges lui envoient une ambassade pour demander secours contre
les Carnutes, qui, se plaignaient-ils, leur avaient déclaré la
guerre. A cette nouvelle, bien qu'il n'eût séjourné que dix-huit
jours à Bibracte, il tire de leurs quartiers d'hiver, sur la Saône,
les quatorzième et sixième légions, qui avaient été placées là,
comme on l'a vu au livre précédent, pour assurer le ravitaillement,
et il part ainsi avec deux légions pour aller châtier les
Carnutes.
    5. Quand ceux-ci entendent parler de
l'approche d'une armée, ils se souviennent des malheurs des autres
et, abandonnant leurs villages et leurs villes, où ils habitaient
dans d'étroites constructions de fortune qu'ils avaient bâties
rapidement pour pouvoir passer l'hiver (car leur récente défaite
leur avait coûté un grand nombre de villes), ils s'enfuient dans
toutes les directions. César, ne voulant pas exposer les soldats
aux rigueurs de la mauvaise saison qui était alors dans son plein,
campe dans la capitale des Carnutes, Cénabum, où il entassa ses
troupes partie dans les maisons des Gaulois, partie dans les abris
qu'on avait formés en jetant rapidement du chaume sur les tentes.
Toutefois,

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