Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Hamilcar, Le lion des sables

Hamilcar, Le lion des sables

Titel: Hamilcar, Le lion des sables Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
Vom Netzwerk:
enrageait de rester
sans nouvelles de lui. Finalement, un soir, alors qu’il revenait d’une longue
promenade en compagnie de Juba, Épicide avait couru à sa rencontre :
    — Ton
père t’a fait chercher il y a quelques instants de cela. Il t’attend dans ses
appartements. Je te conseille de te rendre auprès de lui sur-le-champ.
    Hamilcar
suivit les conseils de son ancien précepteur. Il trouva Adonibaal entouré de
quatre autres sénateurs à l’air grave et soucieux.
    — Mon
fils, je te présente mes collègues Himilkat, Abdlai, Bodtanit et Baalnawas.
Comme tu le sais, au Sénat, certaines affaires sont suivies par des comités
restreints de cinq membres et nous sommes chargés de tout ce qui a trait aux
affaires militaires et à la guerre avec Rome. Nous avons apprécié ta conduite à
Messine ainsi que la précision de tes rapports sur la situation en Sicile. Tu
es jeune mais tu sais faire preuve d’une grande sûreté de jugement. Aussi nous
avons décidé de te confier une lourde charge : celle d’être le représentant
du Sénat et du Conseil des Cent Quatre auprès du général commandant de nos
forces dans cette île. Nous avons nommé à ce poste Hannibal le prudent. C’est
un homme intelligent et un soldat aguerri. Attache-toi à ses pas et observe
tant ce qu’il fait que ce qu’il ne fait pas. Questionne les soldats et les
officiers, prends note de tout ce qui te semble important et fais-nous parvenir
régulièrement des rapports. Tu dois être l’œil et le bras du Sénat de Carthage
et du Conseil des Cent Quatre.
    — Je
vous remercie, illustres membres du Conseil, de me confier cette mission. Mais
mon vœu le plus cher n’est pas d’être un scribe. Je désire pouvoir me battre et
faire mordre la poussière à ces damnés Romains.
    — Il
se peut que tu sois amené à te battre. Hannibal le prudent n’est pas réputé
pour demeurer en arrière de ses soldats lorsque ceux-ci passent à l’attaque.
Ton glaive ne restera pas éternellement dans son fourreau. Mais cesse de te
comparer à un scribe. Ces récriminations larmoyantes sont celles d’un enfant
capricieux. Elles ne sont pas de mise devant nous. Tu n’as pas à te plaindre,
bien au contraire. Le Conseil te charge de lourdes responsabilités
qu’envieraient bon nombre de tes compagnons. Nous pensons que c’est là que tu
seras le plus utile à Carthage et c’est la seule chose qui compte. J’ajoute
que, sur la proposition d’Himilkat ici présent, le Sénat a décidé de te
conférer le grade de capitaine. Tu es un officier désormais et tu dois te plier
aux ordres de tes supérieurs. J’ai dit.
    — Himilkat,
dit Hamilcar, je suis sensible aux marques d’honneur que tu veux bien me
prodiguer et je m’efforcerai de m’en montrer digne. Illustres membres du
Conseil et toi, mon père vénéré, j’agirai comme vous le souhaitez. J’attends
vos instructions.
    — Tu
te présenteras ce soir au port militaire où Hannibal le prudent t’attend. Vous
vous embarquerez pour la Sicile afin de venir en aide à notre ami Hiéron, roi
de Syracuse, dont les troupes marchent sur Messine. Occupez la ville et
chassez-en les Romains.
     
    ***
     
    Sur sa
quinquérème, Hannibal le prudent attendait avec impatience de rencontrer
l’envoyé du Grand Conseil, le fils d’Adonibaal. Il pestait intérieurement
contre ces maudits sénateurs qui, plutôt que de recruter de nouveaux
mercenaires, lui flanquaient dans les jambes un jeune blanc-bec dont le seul
mérite était d’appartenir à la famille Barca. Il se promettait de se méfier de
cet espion et de ne jamais lui révéler ses véritables intentions. De la sorte,
ce gamin ne tarderait pas à être rappelé à Carthage après avoir fait preuve de
son inutilité. Et lui, Hannibal le prudent, pourrait mener la guerre comme il
l’entendait. Il était plongé dans ses pensées quand un officier interrompit sa
méditation :
    — Général,
Hamilcar Barca est arrivé et souhaite te rencontrer.
    — Est-il
seul ?
    — Non,
il est avec l’un de ses esclaves, un Grec, et avec son aide de camp, un Numide.
    — Ce
freluquet a une suite ! Il se prend véritablement pour un grand
personnage. Bon, fais-le entrer mais dis à ses séides d’attendre dehors. Il me
suffit d’avoir à faire des grâces à l’espion chargé par le Sénat de me
surveiller sans m’encombrer des deux autres.
    Le fils
d’Adonibaal pénétra dans la pièce et salua le général :
    — Hannibal
le

Weitere Kostenlose Bücher