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Hamilcar, Le lion des sables

Hamilcar, Le lion des sables

Titel: Hamilcar, Le lion des sables Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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mots me rassurent et me comblent de joie, Hiéron. J’attendrai donc que
tu veuilles bien m’accorder une nouvelle audience.
    Pendant
trois longues semaines, Hamilcar, Épicide et Juba demeurèrent enfermés dans le
palais. Le fils d’Adonibaal ne voulait pas sortir, craignant d’être appelé à
tout moment par le roi. Chaque jour, son humeur devenait de plus en plus
exécrable et même Juba ne parvenait pas à le dérider lorsque la nuit leur
fournissait quelques moments d’intimité.
    Un matin,
Magon, qui semblait avoir disparu, se présenta dans leurs appartements, l’air
soucieux.
    — Hiéron
t’attend. Suis-moi.
    Durant
tout le trajet à travers les jardins du palais, l’officier ne dit pas un mot
mais son visage semblait indiquer qu’il était porteur d’un lourd secret.
Hamilcar, à plusieurs reprises, tenta de le questionner mais se heurta à son
mutisme. Lorsque la porte de la salle du trône s’ouvrit, le fils d’Adonibaal
eut la surprise d’apercevoir dans le lointain, aux côtés de Hiéron revêtu d’une
armure, Hannon, le commandant de la garnison carthaginoise de Messine.
    — Hamilcar
Barca, je sais que tu attends depuis trop longtemps que je te reçoive en
audience. J’aurais préféré le faire dans d’autres circonstances. Aujourd’hui
est un triste jour pour Carthage et pour Syracuse.
    — Pourquoi ?
Que s’est-il passé ?
    — Hannon
va te l’expliquer.
    — Hamilcar,
dit l’amiral, à la voix brisée par le chagrin, tes craintes étaient justifiées.
Deux jours après ton départ, les chefs mamertins en qui j’avais placé ma
confiance ont trahi. Ils ont massacré nos partisans et ont envoyé une ambassade
auprès des Romains pour demander à être admis en tant qu’alliés au sein de la
Confédération italique. Ces derniers ont, bien entendu, dit oui et ont donné
aux Mamertins la qualité d’Italiens transmaritimes faisant d’eux leurs
protégés. Ces maudits brigands les ont invités à débarquer dans la ville. Ils
ont franchi le détroit de nuit et, au petit matin, je me suis retrouvé bloqué
dans la citadelle.
    — Tu
pouvais y soutenir un long siège en attendant l’arrivée des troupes de Hiéron.
Ce dernier m’avait promis qu’il viendrait à votre secours.
    — Hamilcar
dit vrai. Depuis deux jours, mes troupes étaient prêtes et je comptais partir
demain.
    — Hannon,
reprit Hamilcar, pourquoi as-tu abandonné la citadelle ?
    — J’ai
commis une erreur impardonnable. À leur arrivée dans la ville, les Romains ont
réuni le peuple et l’un de leurs officiers s’est présenté à la porte de la
citadelle, porteur d’un message d’Appius Claudius. Celui-ci m’invitait à le
rencontrer et à exposer le point de vue de Carthage aux Mamertins.
    — Et
tu l’as cru ?
    — Nos
deux cités sont, enfin étaient alliées. Il n’y a pas eu de déclaration de
guerre officielle de la part de Rome. J’ai cru que je pourrais retourner la
situation en notre faveur en parlant sincèrement aux Mamertins et en leur
montrant le caractère exceptionnel de l’événement. Pour la première fois de
leur histoire, les Romains se sont aventurés hors d’Italie et cela est de
sinistre augure.
    — Visiblement,
ton discours n’a pas fait d’effet.
    — Je
n’ai même pas pu le prononcer. Trahissant sa parole, Appius Claudius m’a fait
prisonnier et j’ai dû, sous la menace, demander à mes hommes d’évacuer la
citadelle. J’ai longuement discuté avec le consul les conditions de leur
reddition afin que rien ne soit contraire à leur honneur de soldats. Les
Romains les ont autorisés à conserver leurs armes et nous nous sommes embarqués
à bord de nos navires pour gagner Syracuse. Maintenant, avec l’aide de Hiéron,
j’espère que nous reprendrons Messine sous peu.
    — Hiéron,
tu le sais, dit Hamilcar, la voix tremblante de rage, je suis ici en tant
qu’envoyé du Conseil des Cent Quatre. La conduite d’Hannon est indigne d’un
officier carthaginois et il devra répondre de son forfait devant le Sénat. Je
me propose de partir dès ce soir pour Carthage avec lui afin de le livrer aux
autorités. Pendant ce temps, Magon prendra le commandement des troupes de
Hannon et celles-ci combattront à côté de ton armée le temps que je revienne de
notre patrie avec d’autres détachements.
    — Hamilcar,
tu es un sage, fit Hiéron. Il en sera fait ainsi que tu le souhaites. Mais ne
tarde pas car je crains que les Romains ne fassent venir

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