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Hannibal, Sous les remparts de Rome

Hannibal, Sous les remparts de Rome

Titel: Hannibal, Sous les remparts de Rome Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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trois cents cavaliers
romains, assistés d’auxiliaires gaulois, de patrouiller le long du fleuve, leur
interdisant toutefois d’engager le combat avec l’ennemi. Ils devaient seulement
l’observer et surveiller ses mouvements, le consul étant persuadé que ses
adversaires finiraient par infléchir leur route vers le sud.
    Pendant ce
temps, Hannibal déployait une énergie sans pareille. Plusieurs milliers de
fantassins avaient troqué leurs lances et leurs glaives pour la hache et
abattirent des centaines et des centaines d’arbres des forêts environnantes
pour confectionner radeaux et barques. À chaque instant de la journée, l’on
entendait le bruit sourd des arbres s’écrasant sur le sol pour y être
dépouillés de leurs branches et de leurs feuillages. Les troncs, traînés
jusqu’au bord du fleuve, étaient tantôt attachés, dix par dix, par de solides
cordages, tantôt creusés avec des torches. En une semaine, une véritable
flottille de radeaux et de frêles esquifs fut constituée.
    De l’autre
côté du fleuve, les Volsques partisans des Romains observaient ces préparatifs tout
en poussant des cris hostiles et en multipliant les gestes menaçants. Chaque
jour, ils étaient rejoints par de nouveaux contingents de cavaliers et de
fantassins, bien décidés à en découdre avec l’ennemi. Hannibal se rendit compte
qu’à moins de les écraser par la ruse les Volsques risquaient d’infliger à ses
troupes de lourdes pertes lors du passage du fleuve. Dans le plus grand secret,
il confia à l’un de ses officiers, Hannon, fils du suffète Bomilcar, le soin de
remonter la berge du fleuve sur une distance de deux cents stades [20] .
Selon les guides gaulois, il devait trouver là une île située à mi-chemin de
l’une et l’autre rive, ce qui lui permettrait de faire traverser sans risque
plusieurs milliers de mercenaires ibères, habitués aux longues marches forcées
de jour et de nuit. Ils n’auraient alors plus qu’à revenir sur leurs pas et à
prévenir, par des feux, le fils d’Hamilcar de leur arrivée afin que les
Volsques hostiles soient pris en tenailles et massacrés sans pitié.
    Les guides
gaulois n’avaient pas menti. Hannon trouva le fameux passage et ses troupes le
franchirent à bord de radeaux fabriqués en toute hâte. Certains mercenaires
préférèrent bourrer quelques outres de peau avec leurs vêtements et, plaçant
au-dessus leurs longs boucliers, traversèrent le fleuve à la nage sous les
hourras joyeux de leurs compagnons. Quatre jours après leur départ, Hannon et
ses soldats étaient à la hauteur du camp carthaginois mais de l’autre côté du
fleuve, bien cachés dans la forêt. Les signaux convenus furent échangés et, au
petit matin, Hannibal donna l’ordre à son armée de s’ébranler. En avant du
fleuve, une rangée de radeaux avait été disposée pour briser la force du
courant. Les fantassins s’entassèrent sur les barques cependant que les
cavaliers se lançaient à l’eau avec leurs montures qui faisaient des efforts
désespérés pour maintenir la tête hors des flots et progresser vers l’autre
rive. Les Volsques alliés des Romains avaient observé ces opérations, l’air
narquois. Ils s’étaient tous rassemblés sur une vaste esplanade bordant le
fleuve, prêts à repousser leurs assaillants. Ils avaient entonné leurs chants
de guerre, aux rauques sonorités, et brandissaient au-dessus de leurs têtes
leurs glaives et leurs boucliers, les entrechoquant pour couvrir les cris des soldats
carthaginois. Leurs sentinelles avaient abandonné leurs postes si bien que nul
ne put donner l’alerte quand les troupes d’Hannon sortirent de la forêt.
    Elles
prirent à revers les Gaulois, contraints bientôt de reculer jusqu’aux rives du
Rhône où les premiers soldats d’Hannibal avaient déjà débarqué. Cernés de
toutes parts, les guerriers se battirent comme des lions, maniant avec habileté
leurs longues épées. Le torse nu ruisselant de sueur, ils s’élançaient sur
l’adversaire en poussant des cris terrifiants. Leurs rangs s’éclaircirent quand
les frondeurs baléares entrèrent en action. Leurs balles d’argile, projetées
dans les airs, firent éclater le crâne des combattants dépourvus de casques.
Ils cédèrent rapidement la place aux archers carthaginois qui criblèrent de
flèches l’ennemi. Les derniers survivants jetèrent leurs armes et, à genoux,
implorèrent mais en vain la clémence du vainqueur.

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