Hannibal, Sous les remparts de Rome
lourdement sur le sol.
L’effet du poison avait été foudroyant et si rapide qu’il conservait encore le
sourire qui avait accompagné ses dernières paroles.
D’un pli
de sa tunique, s’échappa un morceau de papyrus. Aristée s’en empara et le lut
quelques heures plus tard, lorsque Prusias, honteux de son forfait, eut ordonné
à ses soldats de le remettre en liberté. C’était une lettre que, peu de temps
avant sa mort, Publius Cornélius Scipion avait envoyée à son vieil ennemi pour
l’avertir des dangers qui le menaçaient. Elle se terminait par ces mots :
« Je connais trop ceux qui accaparent le pouvoir dans ma ville pour
m’imaginer qu’ils te laisseront terminer tes jours en paix. Je te conseille
donc de prendre toutes tes dispositions pour ne pas tomber vivant entre leurs
mains. L’estime que je te porte me commande d’agir ainsi au risque de paraître
trahir ma cité. Mais je voudrais que tu saches de la sorte que certains Romains
sont fiers de t’avoir eu pour ennemi et auraient été heureux de te compter au
nombre de leurs amis. Ne me remercie pas : mes sentiments ne sont pas
aussi nobles que tu le penses. Car j’ai une ultime revanche à prendre sur toi
qui n’as jamais voulu reconnaître ta défaite, me privant ainsi de la joie de
savourer pleinement mon triomphe. En te prévenant, j’ai le dernier mot. C’est
du moins l’illusion dont je me berce. Bien à tort. Je sais qu’après ton trépas,
tu seras pleuré par des milliers et des milliers d’hommes et de femmes de
toutes origines, en Occident et en Orient. Ce ne seront point uniquement tes
derniers et timides partisans à Carthage mais tous ceux pour lesquels tu es la
personnification de l’héroïsme et de la générosité. Ce sera ta plus belle victoire
et tu l’auras remportée sur une Rome indigne de la gloire que je lui ai
procurée. »
Paris Le
Kram-Saint-Cyr-Les Lecques, 1999.
Remerciements
Ce livre
doit beaucoup à certaines personnes. Ma gratitude va tout d’abord à Martine,
Olivia et Anna Girard-Haddad qui m’ont soutenu de leur affection. Je voudrais
aussi mentionner Elias et Amal Nassar, « Phéniciens de Ouagadougou »,
dont l’amitié ne s’est jamais démentie. Ce deuxième volume a été rédigé au bord
de la Méditerranée où, l’espace d’un trop court moment, nous avons reconstitué,
avec Henri et Tatou Lévy ainsi qu’avec les différents membres de la famille
Bismuth (Maurice, Liliane, Maxo, Lulu, Michèle, Fabienne), la convivialité des
étés d’antan à l’Aéroport, près des ports puniques. Avec le ferme espoir que la
tradition en sera maintenue, sous d’autres cieux du fait de l’histoire, par nos
enfants, Olivia, Anna, Thierry, Nicolas, Julien, Aurore, Sacha et Léo. Merci
aussi à Jacqueline et Jacques Guessard, Albert Sebbag, Pierre Berge, Stéphane
et Olivia Benamou, Isabelle Ansos, Georges-Marc Benamou, Danielle Houssaye,
Monique Trégaro, Philippe Briançoulet, Benoît Rayski et André Pautard.
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