Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Haute-savane

Haute-savane

Titel: Haute-savane Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
morceau après morceau, il lui arrachait sa magnifique robe nacrée, faisant rouler sur le parquet les perles qui la garnissaient. La robe partit en trois morceaux, puis les jupons, les paniers d’osier dont il coupa prestement les liens à l’aide d’un petit couteau trouvé sur la toilette, le corset dont les lacets subirent le même sort, le tout en maintenant d’une seule main la jeune femme à demi folle de fureur. Les petites mains de Judith, ses dents ne semblaient pas pouvoir trouver prise suffisante sur ces muscles durs comme de la pierre et elle avait l’impression de lutter contre une statue.
    Le dernier voile, une ravissante chemise de linon brodé, s’envola enfin sans que Judith cessât de cracher et de mordre. Les épaules de Gilles le brûlaient tant elles étaient zébrées de coups de griffes. Furieux d’avoir eu tant de mal à en venir à bout, il la traîna jusqu’à l’une des colonnes d’acajou qui soutenaient le grand baldaquin de mousseline au-dessus du lit, arracha l’une des embrasses des rideaux en passant et lia les poignets de Judith derrière la colonne puis, lui ouvrant les jambes d’un coup de genou, il entra en elle avec tant de violence qu’il la souleva de terre lui arrachant une longue plainte vite couverte par son propre râle. Le plaisir déferla en lui avec la violence d’une cataracte et le laissa haletant, le cœur cognant comme un battant de cloche. Alors il s’écarta, la regarda.
    Elle ressemblait à quelque jeune chrétienne liée au poteau du supplice, attendant les fauves. La masse somptueuse de ses cheveux ruisselait sur son visage, cachant en partie son corps dont la beauté le frappa. Les prémices de la maternité avaient épanoui ses seins qui, légèrement alourdis, ressemblaient à de beaux fruits. La taille était moins fine, bien sûr, mais le ventre, déjà doucement arrondi, avait des reflets de nacre. Et que ses longues cuisses couronnées d’or frisé avaient donc de grâce !
    Retrouvant au fond de son cœur un reflet de l’ancienne tendresse, il éprouva une légère honte de l’avoir ainsi brutalisée, mais la défense furieuse qu’elle lui avait opposée méritait au moins une leçon. S’approchant d’elle de nouveau, il releva le flot de ses cheveux, découvrant son visage inondé de larmes et, doucement, posa sa bouche sur celle de la jeune femme tout en l’entourant de ses bras.
    Comme si Judith n’avait attendu que cette caresse, elle s’amollit tout à coup et Gilles comprit qu’elle s’était évanouie en la sentant glisser contre la colonne. Se hâtant alors de la délivrer de ses liens il la souleva de terre, l’étendit sur le lit et posa son oreille contre le cœur de la jeune femme. Il battait régulièrement, peut-être un tout petit peu trop vite, mais il fut rassuré. Ce n’était qu’une faiblesse passagère. Alors, se glissant contre elle, il se mit à lui tapoter les joues puis, quand il l’entendit soupirer et vit battre ses longs cils dorés, il commença, très doucement, à la caresser.
    Grâce à Sitapanoki et à l’ardente comtesse de Balbi, il avait du corps féminin et de ses zones érogènes une connaissance parfaite que décuplait son instinct. À cette femme dont les yeux demeuraient obstinément clos encore qu’il fût absolument certain qu’elle était attentive à chacun de ses gestes, il prodigua un flot de savantes caresses. Ses doigts, ses lèvres étaient partout, des douces collines des seins aux ombres tendres du ventre, des lèvres gonflées aux aisselles soyeuses et Judith, peu à peu, se mit à vivre, à vibrer. Son souffle, léger d’abord, devint haletant, coupé de petites plaintes heureuses qu’il amena lentement, patiemment, jusqu’à un grand cri de joie animale. Le bel instrument d’amour qu’était Judith avait répondu merveilleusement au concerto voluptueux qu’il venait de jouer sur lui.
    Naturellement, au spectacle de ce corps ravissant auquel le plaisir imposait, sur ce lit dévasté, des poses impudiques et charmantes, continuellement changeantes, son propre désir renaissait mais, à présent que Judith reposait, inerte entre ses bras, il s’efforçait de le contenir encore pour lui laisser le temps de se remettre quand, soudain, il la sentit bouger contre lui. Une main douce s’empara de lui, l’attira et ce fut Judith elle-même qui, toujours sans ouvrir les yeux, le guida en elle, s’empara de sa bouche qu’elle mordit tandis que son bassin commençait

Weitere Kostenlose Bücher