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Histoire De France 1618-1661 Volume 14

Histoire De France 1618-1661 Volume 14

Titel: Histoire De France 1618-1661 Volume 14 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules Michelet
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cette armée d'Attila.
    Que faisait la France pendant que les bandes allemandes occupaient Worms, Francfort, la Souabe, puis les environs de Strasbourg, puis même un fort dans l'évêché de Metz? La France désarmait. Richelieu, en août 1629, licencie trente régiments, faute d'argent apparemment.
    Il s'indigne de la démarche qu'on fit faire au roi près de l'Empereur, pour obtenir de sa bonne grâce l'investiture de Mantoue. Mais cette démarche n'était-elle pas conséquente, au moment où l'on désarmait?
    Qu'arriva-t-il? L'effet du Pas de Suse se trouva tellement perdu, que l'Empereur exigea que le roi, avant de savoir sa sentence, quittât l'enjeu d'abord, livrât ce qu'il tenait, Casal. Et, d'autre part, ceux qui voyaient nos misérables variations, qui voyaient Richelieu occupé de sa guerre intérieure contre sa vieille amante, Marie de Médicis, occupé d'apaiser Monsieur à force d'argent, enfin, le pauvre roi pleurant à chaudes larmes entre son ministre et sa mère, ceux, dis-je, qui voyaient ce tableau d'intérieur, n'avaient garde de s'avancer pour nous, pour être abandonnés demain. L'Italie n'osa rien. Le pape n'osa rien. La Bavière n'osa rien. Et pas même les Suisses, pour protéger leurs propres membres, les Grisons. Qui donc ralentissait les barbares en Italie? La peste seule.
    Je dis les barbares, et non les impériaux. Car, avec leur drapeau impérial, ces bons alliés et cousins de l'Espagne s'en allèrent tout droit piller la terre d'Espagne, le Milanais. De là, méthodiquement, ils devaient manger les États vénitiens, le Mantouan, s'assouvir sur Mantoue. Le duc et Venise, notre pauvre unique alliée, agonisaient de peur, et demandaient au roi du moins une parole, la promesse qu'il les défendrait. Le roi ne disait mot.
    Richelieu prétend avoir pris de grandes précautions, mais quelles? 1 o Menacer la Savoie pour qu'elle menaçât l'Espagne. Mais l'Espagne n'eût pu arrêter les barbares; 2 o Pousser la Bavière à organiser contre l'Empereur une résistance catholique. Mais qu'eût fait l'Empereur? Il n'eût pu arrêter ni Waldstein vers la France, ni les brigands qui allaient à Mantoue;3 o Ménager la paix au Suédois et le mettre en état d'agir . La Hollande y travaillait aussi, et une victoire de Gustave sur les Polonais y fit plus que nos négociations. Une trêve fut signée le 15 septembre 1629. Gustave put, dès lors, songer à intervenir dans les affaires d'Allemagne. Ses préparatifs prirent huit mois (jusqu'en juin 1630). Et, pour huit mois encore , il n'agit qu'au bord de la Baltique. Donc, les impériaux eurent plus d'un an pour inonder la France, saccager l'Italie.
    Quelles forces avait la France? Six régiments de recrues en Champagne (8,000 hommes), et neuf (12,000) de vieux soldats que Richelieu mena aux Alpes.
    Waldstein avait 160,000 hommes, les plus aguerris du monde; et cela seulement sous sa main. Mais toutes les bandes campées sur le Rhin, même en Pologne, même en Italie, lui seraient venues à coup sûr, s'il eût signalé une grosse proie, comme la France à ravager, le pillage de Paris.
    Aussi, cette fois, le roi resta au nord, et Richelieu, nommé son lieutenant, alla, connétable en soutane et généralissime, frapper encore un petit coup aux Alpes. Il en était comme dans ces éducations de prince où, chaque fois que le prince manquait, on fouettait son camarade. Si l'Espagne ou l'Empereur agissaient mal en Italie, on fouettait le Savoyard qu'on avait sous la main. On se gardait bien d'aller chercher en plaine des batailles de Pavie.
    Richelieu improvisa encore l'hiver cette campagne avec une activité, une vigueur admirables. Il y était intéressé.
    S'il eût pu cette fois, par quelque moyen indirect,et sans quitter les Alpes, faire rétrograder les barbares, le pape lui eût sans doute (il l'espérait, du moins) donné ce titre bienheureux de légat à vie, qui l'eût fait roi de l'église de France, et consolidé, éternisé dans les ministères. Aussi, son premier soin, en décembre, avant le départ, fut de forcer Richer, le célèbre doyen de l'Université, à se soumettre au pape et renier sa foi gallicane. Il était fort âgé. Le père Joseph alla, dit-on, pour terroriser le pauvre homme, jusqu'à la comédie de montrer des poignards, de dire qu'il fallait signer ou mourir.
    Richelieu emmenait, comme hommes d'exécution, des généraux qu'il croyait sûrs, Montmorency, Schomberg. Comme le vieux duc de Savoie, notre parent et ennemi,

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