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Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814

Titel: Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: François-Auguste-Marie-Alexis Mignet
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d’Espagne   ; Murat le remplace sur le trône de Naples. – Nouvel ordre d’événements   : insurrection nationale de la Péninsule   ; lutte religieuse du pape   ; opposition commerciale de la Hollande. – Cinquième coalition. – Victoire de Wagram   ; paix de Vienne   ; mariage de Napoléon avec l’archiduchesse Marie-Louise. – Le premier essai de résistance échoue   ; le pape est détrôné, la Hollande réunie à l’empire, et la guerre d’Espagne poursuivie avec vigueur. – La Russie renonce au système continental   ; campagne de 1812   ; prise de Moscow   ; désastreuse retraite. – Réaction contre la puissance de Napoléon   ; campagne de 1813   ; défection générale. – Coalition de toute l’Europe   ; fatigue de la France   ; merveilleuse campagne de 1814. – Les confédérés à Paris   ; abdication de Fontainebleau   ; caractère de Napoléon   ; son rôle dans la révolution française. – Conclusion.
     
    Depuis l’établissement de l’empire, le pouvoir devint plus arbitraire, et la société se reforma d’une manière aristocratique. Le grand mouvement de recomposition, qui avait commencé au 9 thermidor, allait toujours en croissant. La convention avait licencié les classes   ; le directoire, battu les partis   ; le consulat, gagné les hommes   ; l’empire les corrompit par des distinctions et des privilèges. Cette seconde période fut l’opposé de la première. Sous l’une, on vit le gouvernement des comités exercé par des hommes éligibles tous les trois mois, sans gardes, sans honoraires, sans représentation, vivant de quelques francs par jour, travaillant dix-huit heures sur de simples tables de noyer   ; sous l’autre, le gouvernement de l’empire avec tout son attirail d’administration, ses chambellans, ses gentilshommes, sa garde prétorienne, son hérédité, son immense liste civile, et sa bruyante ostentation. Il n’exista plus alors de l’activité nationale que le travail et la guerre. Tous les intérêts matériels, toutes les passions ambitieuses, s’arrangèrent hiérarchiquement sous un seul chef, qui, après avoir sacrifié la liberté par l’établissement du pouvoir absolu, détruisit l’égalité par la noblesse.
    Le directoire avait érigé tous les états environnants en républiques   ; Napoléon voulut les constituer sur le modèle de l’empire. Il commença par l’Italie. La consulte d’état de la république cisalpine décida qu’on rétablirait la monarchie héréditaire en faveur de Napoléon. Son vice-président, M. Melzy, vint à Paris lui transmettre cette décision. Le 26 ventose an XIII (17 mars 18o5), il fut reçu aux Tuileries en audience solennelle. Napoléon était sur son trône, environné de sa cour et de tout l’éclat du pouvoir souverain, dont il aimait la représentation. M. Melzy lui offrit la couronne au nom de ses concitoyens   : « Sire, lui dit-il en finissant, daignez combler le vœu de l’assemblée que j’ai l’honneur de présider. Interprète de tous les sentiments qui animent tous les cœurs italiens, elle vous en apporte l’hommage le plus sincère. Elle leur apprendra avec joie qu’en l’acceptant, vous avez redoublé la force des liens qui vous attachent à la conservation, à la défense, à la prospérité de la nation italienne. Oui, sire, vous voulûtes que la république italienne existât, et elle a existé. Veuillez que la monarchie italienne soit heureuse, et elle le sera.
    L’empereur alla prendre possession de ce royaume   ; et, le 26 mai 18o5, il reçut, à Milan, la couronne de fer des Lombards. Il nomma pour vice-roi d’Italie son fils adoptif, le prince Eugène de Beauharnais   ; et il se rendit à Gênes, qui renonça également à sa souveraineté. Le 4 juin 18o5, son territoire fut réuni à l’empire, et forma les trois départements de Gênes, de Montenotte, et des Apennins. La petite république de Lucques se trouva comprise dans cette révolution monarchique. Sur la demande de son gonfalonnier, elle fut donnée en apanage au prince et à la princesse de Piombino, l’une des sœurs de Napoléon. Celui-ci, après cette tournée royale, repassa les Alpes, et revint dans la capitale de son empire   ; il partit bientôt pour le camp de Boulogne, où se préparait une expédition maritime contre l’Angleterre.
    Ce projet de descente, que le directoire avait eu après la paix de Campo-Formio, et le premier consul après la paix de

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