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Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Titel: Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Ferro
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de construction du chemin de fer de Bagdad, le B.B.B ., une initiative allemande, le Kaiser obtenait de régénérer l’armée du Sultan, tandis que les Anglais contrôlaient plus ou moins les douanes, et que les Français « aidaient » à la gestion des finances…
    Une sorte d’équilibre s’était établie entre les puissances, mais il était instable, et la guerre de 1914-1918 y mit fin.
    Les Alliés préméditèrent alors ouvertement un dépeçage qui devait assurer aux Arabes une sorte d’autonomie sous leur égide, et les accords conclus en 1916 (Sykes-Picot) et1917 (Saint-Jean-de-Maurienne) prévoyaient une « part » à réserver à l’Italie. En outre, la déclaration de Balfour, du 2 novembre 1917, promettait aux Juifs l’établissement d’un Foyer en Palestine auquel le Chérif de La Mecque, Hussein, donna son accord.
    Le partage de l’Empire ottoman selon les accords passés entre les puissances alliées

Source : Jacques Thobie, Ali et les 40 voleurs , Paris, Messidor, 1985.
    « Nous avons tous partagé allégrement la Turquie », déclarait le colonel House, conseiller du président Wilson. Outre la Grèce, l’Italie, etc., les principaux bénéficiaires devaient en être les Arabes, avec la bénédiction de la France et de la Grande-Bretagne.
    L’âme de la régénération arabe avait été Hussein Ben Ali, descendant du Prophète, qui déclencha l’insurrection de 1916. Mais un double malentendu se manifesta sur les frontières que contrôleraient la France et l’Angleterre et sur le Foyer juif de Palestine aussi. A cette date, il ne venait pas à l’esprit du Chérif Hussein ni du roi Fayçal que la Palestine ferait partie du futur Royaume arabe : un accord fut même signé entre le roi Fayçal et le D r  Weizmann, représentant l’organisation sioniste, où il était entendu que les lieux saints musulmans demeureraient sous le contrôle de l’Islam.
    Mais le dépècement de l’Empire turc, à Lausanne, suscita une réaction qui aboutit à l’abandon des clauses du traité de Sèvres : à la suite d’une guerre, les Turcs d’Ataturk récupérèrent Smyrne, et il ne fut plus question de l’indépendance de l’Arménie. Quant aux territoires « arabes » — Syrie, Liban, Irak —, pour l’essentiel passés sous la domination de la France et de la Grande-Bretagne, ils se soulevaient dès 1920 contre l’occupation étrangère ; comme en Arabie Saoudite, la découverte du pétrole y exaspérait les appétits.
    F RANÇAIS ET   A NGLAIS AU   M OYEN - O RIENT
    Il est sûr qu’au Moyen-Orient ce fut sa rivalité avec la Grande-Bretagne qui aveugla la diplomatie française et lui fit sous-estimer le nationalisme arabe.
    Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Arabes du Moyen-Orient tournaient naturellement leur regard vers les Allemands, qui, depuis le voyage de Guillaume II àTanger, en 1905, avaient su jouer les chantres de la liberté des Arabes. Lorsque, en 1941, les armées hitlériennes remportent succès sur succès, la nature du régime de Berlin ne gêne en rien, au contraire, le Grand Mufti de Jérusalem, Sayid Amil el-Husseini : « Les Allemands et nous avons tous deux des ennemis communs, les Anglais, les Juifs et les communistes. » Car, à cette date, les Français n’existent plus. Ils ne sont même plus honnis mais méprisés, parce qu’en 1936 le gouvernement de Léon Blum avait signé un accord promettant la fin du mandat et l’indépendance pour la Syrie et le Liban dans les trois années à venir, et que cet accord n’avait jamais été ratifié. La France vaincue, le gouvernement de Londres décide de ne pas prendre en charge les revendications arabes en Syrie et au Liban, mais de ne pas laisser pour autant l’Axe s’y installer. Le haut-commissaire français, Gabriel Puaux, suivit d’abord avec sympathie cette ligne, mais bientôt, sur les instructions de Vichy, il accuse les Britanniques de gêner les échanges économiques avec Damas, et surtout de favoriser un « coup » des gaullistes de Catroux, pour faire passer la Syrie et le Liban du côté de la France libre. En réalité, Catroux ne peut rien faire, et le général Dentz, qui remplace Puaux, manifeste son hostilité envers les Britanniques. Pourtant, ceux-ci jugent qu’il faut s’entendre avec les Français de Syrie et du Liban — quels qu’ils soient, vichystes ou gaullistes — pour prévenir un mouvement issu des milieux nationalistes arabes, ce qui

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