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Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Titel: Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Ferro
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de compte, avec 25 000 hommes, l’amiral Courbet remporta plusieurs succès, et la Chine signa le deuxième traité de T’ien-tsin (1885), promettant de retirer ses troupes du Tonkin.
    Mais, en voulant occuper Lang-sön, les troupes françaises durent refluer. C’est l’échec, la panique, l’affolement, et à Paris, la crise, et, sonné par Clemenceau, le hallali contre Jules Ferry. En vérité, la Chine avait cédé,mais, l’accord étant encore secret, Jules Ferry avait dû démissionner (1885). La Confédération indochinoise était pourtant née, comprenant ainsi une colonie, la Cochinchine et 4 protectorats, dont le Cambodge et le Laos.
    Si, pour les Vietnamiens, l’heure de la résistance avait sonné, il leur fallait encore quelques décennies pour pouvoir ouvertement le manifester.
    Les Anglais avaient riposté à l’annexion du Tonkin par la conquête de la Haute-Birmanie, son souverain ayant confisqué les biens de la Bombay Burma Company . En 1886, 10 000 hommes achevèrent la conquête du pays et se rapprochèrent du Siam qui, de son côté, s’opposait à la pénétration française au Laos — celle-là pacifique grâce à l’action d’Auguste Pavie, un employé des postes, qui redécouvrit la civilisation khmère. La rivalité franco-anglaise renaissait, une fois de plus, mais le traité de 1896 y mit fin, le Siam cédant au Cambodge la province d’Angkor.
    T HE   BREAK - UP OF   C HINA .
2 : L A   RIVALITÉ RUSSO - JAPONAISE
    Tandis qu’elle devait abandonner à l’Europe à la fois des concessions (Hong-kong, 11 ports, etc.) et la domination de ses États vassaux (Annam, Birmanie, Siam), la Chine entrait en conflit avec le Japon qui, dès 1894, prétendait à son tour se substituer à elle, en Corée cette fois. Vaincue militairement, la Chine renonçait à toute influence en Corée, qui passait sous protectorat japonais ; elle cédait Formose et la péninsule de Lia-toung avec Port-Arthur, débouché de la Mandchourie (paix de Shimonoseki, 1895). Cette paix inquiéta le gouvernement russe, interlocuteur privilégié de la cour de Pékin, et qui avait laissé l’Angleterre agir dans la région tant qu’il ne s’agissait que de bases commerciales. Mais les territoires annexés par le Japon menaçaient le projet du transsibérien, lequel devait précisément aboutir à Port-Arthur, pour éviter Vladivostok bloqué par les glaces durant quatre mois. Le tsar était prêt à intervenir, car il n’aimait pas les Japonais, « ces macaques », et, pour lui, agir contre eux n’était pas faire la guerre… Mais son ministre Witte le convainquit qu’iln’avait pas assez de troupes sur place — le transsibérien n’étant pas achevé — et qu’une intervention collective des puissances européennes serait plus impressionnante. Le Japon céda, abandonna Port-Arthur — ce qu’il ne devait pas oublier (1895).
    Constatant la faiblesse de la Chine, les puissances en profitèrent pour acquérir des avantages territoriaux et y établir des zones d’influence : tandis que l’Angleterre se faisait céder Wei-Haï-Wei, l’Allemagne Kiao-tcheou, la France Kouang-tcheou-Wan, la Russie obtenait de construire un chemin de fer en Mandchourie, et promettait en échange de défendre la Chine contre le Japon. Les Chinois avaient réagi contre cette pénétration de l’Europe, et, à la suite de l’insurrection des Boxers (1900), une expédition internationale était venue les « châtier ». Nicolas II avait dû suivre, pour freiner et contrôler son cousin Guillaume II, dont le ministre à Pékin avait été assassiné… Une fois l’expédition achevée, il pensait réaliser « son grand dessein » que le général Kouropatkine a dévoilé : s’emparer de la Mandchourie, de la Corée et du Tibet ; puis de la Perse, du Bosphore et des Dardanelles, enfin, devenir « l’Empereur du Pacifique ». Mais il croit que ses ministres, Witte surtout, s’opposent à la « vocation de la Sainte Russie », et il préfère se confier à « n’importe quel Bezo-brazov », homme d’affaires et chantre de l’expansion en Extrême-Orient.
    Après la guerre des Boxers, la Russie retira sa flotte, comme chacun. Mais elle maintint ses troupes en Mandchourie… « Voilà qui ressemble fort à un protectorat », commentait l’ambassadeur de France.
    Lorsque, en 1902, est conclue l’alliance anglo-japonaise, le tsar comprend qu’il faut reculer et abandonner, au moins

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