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Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
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Nation », portant hors de France les principes de la Révolution.
    Après avoir passé le Niémen, les soldats de la Grande Armée poursuivent leur avancée vers l'est. Le 28 juin, ils s'emparent de Vilna, mais à aucun moment Napoléon ne parvient à se saisir de l'ennemi qui se dérobe à chaque avancée. Un retard d'exécution de Jérôme permet ainsi à Bagration de s'échapper. Cette mésentente provoque le premier différend entre les généraux de Napoléon et le départ inopiné de Jérôme qui regagne la Westphalie.
    Fin juillet, la campagne apparaît donc mal engagée. Certes, Napoléon est victorieux sur le terrain, lorsqu'il parvient à affronter son adversaire, certes, il progresse vers l'intérieur de la Russie - il entre à Vitebsk le 28 juillet, avant de s'emparer de Smolensk le 18 août - mais il se heurte déjà à l'étendue russe et aux difficultés de communication avec ses arrières. C'est précisément parce que son armée est affaiblie que les Russes se décident à passer à l'offensive à la fin août. Le maréchal Koutouzov a alors remplacé Barclay de Tolly à la tête de l'armée russe ; il a la mission d'empêcher Napoléon d'entrer dans Moscou. Les troupes françaises poursuivent leur progression, mais elles sont déjà fortement diminuées. La bataille la plus importante depuis le début de la campagne de 364
     

    UN POUVOIR ÉBRANLÉ
    Russie se prépare. Elle a lieu aux abords de la ville de Borodino, le 7 septembre 1812. Bataille frontale, elle est extrêmement meurtrière. Les Russes abandonnent sur le terrain cinquante mille hommes, les Français vingtcinq mille. À l'issue de cette bataille dite aussi de la Moskowa, la Grande Armée est réduite à un peu plus de cent mille hommes. Ce combat n'a pas anéanti l'armée russe qui est parvenue à se replier en bon ordre, mais il a ouvert à Napoléon les portes de Moscou. L'Empereur y fait son entrée le 14 septembre. Le succès n'est qu'apparent. La ville a été abandonnée par une partie de ses habitants. Le lendemain, elle est livrée aux flammes. Spectacle de désolation, mais aussi menace de jours difficiles, bien que le problème du ravitaillement soit moins criant à Moscou que dans le reste de la Russie. L'armée impériale aurait pu y passer l'hiver, mais elle pâtit de ses mauvaises liaisons avec l'arrière. C'est l'une des clefs de l'insuccès de Napoléon. En outre, l'Empereur ne se résout pas à annoncer la suppression du servage qui aurait pu lui attirer les faveurs de la population. Encore aurait-il fallu que cet affranchissement s'accompagnât d'une redistribution des terres, mesure révolutionnaire qu'il ne pouvait envisager.
    Napoléon craint d'être prisonnier dans Moscou. Il est l'homme des victoires rapides. Moscou ne l'intéresse que comme monnaie d'échange. Il l'a conquise comme il avait conquis Vienne en 1809, espérant que l'adversaire consentirait à négocier pour recouvrer sa capitale. Alexandre s'y refuse.
    Dès lors, Napoléon se décide à la retraite, faisant reprendre à ses troupes le chemin de l'aller, alors qu'il a été dévasté par les pillages et la pratique de la terre brûlée. Le calvaire des survivants de la Grande Armée commence. Dans le froid, la neige et la boue, des dizaines de milliers d'hommes tentent désespérément de regagner le Niémen, sans cesse harcelés par les troupes russes ou des cohortes d'habitants affamés par leur premier passage. Le thermomètre tombe à moins 25 degrés lorsque Napoléon , quitte Smolensk où ses troupes étaient parvenues péniblement. A Krasnoé, à la minovembre, les Français parviennent encore à contenir les assauts russes, comme quelques jours plus tard, lors du passage de la Bérésina. Mais à chaque nouvelle offensive russe, les forces fran
    çaises sont réduites. Le froid et la faim continuent leur œuvre.
    Napoléon prend alors la décision de quitter son armée et de rentrer à Paris où il espère lever des troupes fraîches. Mais ce départ prive l'armée de chef, Murat, chargé du commandement se révélant incapable de diriger ses hommes. Parvenus à Vilna le 8 décembre, les débris de la Grande Armée en sont chassés, dans la panique, par une nouvelle offensive de Koutouzov. Six jours plus tard, les survivants repassent le Niémen, sous la protection du maréchal Ney. Ils parviennent à Kônigsberg le 20 décembre. L'abandon du territoire russe ne met pourtant pas un terme à la guerre. Le tsar entend au contraire pousser

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