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Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
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Napoléon. De plus, le duc d'Orléans est éloigné du théâtre des opérations. Il débarque à Gênes le 6 mai, et n'arrive à Paris que le 16. À cette date, le sort du trône est joué. Louis XVIII a été rappelé à la tête du pays. Pourtant, le rétablissement des Bourbons sur le trône de France n'était pas acquis en mars 1814.
    Lorsque Louis XVIII rentre en France, il met un terme à de 402
     

    LA CHUTE FINALE
    longues années d'émigration. Après avoir séjourné à Mittau, sous la protection du tsar, il était arrivé en Angleterre en 1807, rejoignant ainsi son frère, le comte d'Artois. En 1809, le comte de Provence s'est installé à Hartwell House, dans le Buckinghamshire, où il a organisé une petite cour. Pendant toute la période de la Révolution et de l'Empire, en effet, la Maison du Roi a conservé ses cadres, laissant se développer l'impression d'une monarchie toujours vivante. Le prétendant prend même un soin jaloux à choisir ses collaborateurs. Ainsi, à la mort du cardinal de Montmorency-Laval, en 1808, Louis XVIII désigne pour le remplacer comme grand aumônier Mgr de Talleyrand-Périgord qui était, avant la Révolution, archevêque de Reims, la ville du sacre. Il conservera cette charge au début de la Restauration, devenant en outre archevêque de Paris.
    Au-delà du respect d'un rituel de cour très codifié, cette Maison est un vivier de conseillers du prince. Louis XVIII s'entoure de fidèles serviteurs de la cause monarchiste, plutôt que de courtisans. Ainsi, en 1809, il nomme à la charge de grand maître de sa garde-robe le comte de Blacas, l'un de ses principaux conseillers. Le comte d'Avaray est également une des figures marquantes de l'entourage de Louis XVIII. C'est dans ce milieu que se prépare, au début de 1814, la prochaine restauration. Elle est également fort discutée à Londres où résident le comte d'Artois et son fils, le duc de Berry.
    Leur résidence est l'un des principaux lieux d'élaboration des plans de rétablissement de la monarchie. Des contacts fréquents se nouent avec les évêques d'Ancien Régime qui ont refusé de donner leur démission au pape en 1801. Ce parti de l'émigration partage pour l'essentiel les idées des penseurs traditionalistes qui voient dans la Révolution un châtiment divin, rendant nécessaire la régénération du pays par la restauration d'une monarchie véritablement chrétienne, c'est-à-dire dont les lois s'inspirent des principes chrétiens. Louis XVIII a lu dans l'exil les Considérations sur la France, publiées en 1797 par Joseph de Maistre, devenu ensuite le représentant du prétendant à la cour du tsar. Les royalistes en émigration maintiennent également le contact avec les monarchistes de l'intérieur. Ils comptent sur une insurrection qui permettrait de restaurer le roi et fondent beaucoup d'espoirs sur la persistance du sentiment monarchiste dans l'Ouest ainsi que sur la réorganisation d'un « parti royaliste ».
    En France, les réseaux royalistes n'ont en fait jamais cessé d'exister sous l'Empire, même si la répression du complot Cadoudal
    Pichegru, en 1804, puis la traque menée contre les chouans ont contribué à éradiquer le mouvement. Pour s'être aventuré sur le sol français, un cousin de Chateaubriand, prénommé Armand, est passé par les armes en 1809. En 1810, pourtant, la fondation de l'association des Chevaliers de la foi atteste de la vitalité retrouvée du sentiment royaliste. Cette association, on l'a vu, a été créée par Ferdinand et Bénigne de Bertier dont le père, intendant de Paris sous l'Ancien 403
     

    L'ÉCHEC DU SURSAUT DYNASTIQUE (1810-1815)
    Régime, avait été tué aux premières heures de la Révolution, en juillet 1789. S'inspirant du modèle de la francmaçonnerie dans laquelle les deux frères sont entrés pour mieux en étudier les rouages, l'association présente une organisation très hiérarchisée et cloisonnée. Dirigée par un « Conseil suprême », placé sous la direction d'un grand maître de l'ordre, l'association des Chevaliers de la foi repose sur des « bannières », cellules de base de l'organisation, qui accueillent trois types de membres : les associés dont les fonctions sont essentiellement charitables, les écuyers qui forment le groupe intermédiaire, enfin les chevaliers, adoubés pour aller combattre au nom de la foi. Cette association s'inspire naturellement des ordres de chevalerie fondés à l'époque des croisades. Son idéal

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