Histoire Romaine
portes.]
[1207] [Pompée quittant Rome avait préposé Cicéron à la garde
des côtes campaniennes ( ad fam ., 16, 11. – ad Att ., 7, 7). A
Formies, où il va d’abord, celui-ci voit Lentulus, le consul, et se répand en
plaintes, en gémissements sur la situation. Il ne sait s’il doit persister dans
le parti de Pompée, dont la cause, mal conduite, lui semble désespérée. – A
Minturnes, il s’entretient avec Lucius Cœsar, porteur de paroles pour l’Imperator.
– Puis, quand il apprend, en Campanie, que Pompée a battu en retraite sur
Brindes, ses incertitudes redoublent. Il ne veut pas se donner à César, qui
cherche à le gagner par mille moyens : il hésite à suivre au-delà des mers
le déplorable général de la République ! En attendant il ne fait rien, ne
bouge pas, et vit tranquille à Formies : voilà la seule réponse que
Trébatius rapportera de lui à César ( ad Att ., 7, 17). César alors de lui
écrire lui-même : pareille réponse évasive ( ad Att ., 8, 9). Enfin
César quitte le camp de Brindes et part pour Rome. Il adresse à Cicéron une
invitation nouvelle, et plus pressante en même temps qu’amicale : il a
besoin de lui, de son conseil, de son crédit (v. sa lettre relatée dans celle ad
Att ., 9, 6). Il lui fait écrire encore par Oppius et Balbus ( ad Att .,
9, 7). Rien ne fait. Comment aller à César ? plus de lois ! plus
de tribunaux, ni de Sénat ! Il n’y a que passion, audace, dépense folle et
besoins énormes, chez tous ces affamés ! Comment voulez-vous que la
fortune des particuliers, que celle de la République y suffise ! ( ibid .).
– Il ne croit pas à la clémence, à l’amour de l’ordre chez César, et il revient
souvent sur ce sujet ( ad Att ., 9, 9). Comme si Pompée n’avait pas lui
aussi fait de sanglantes menaces ! ( Gnœus noster sullani regni
similitudinem concupivit ). Comme s’il ne voulait pas, lui aussi, affamer
Rome et l’Italie, ravager, brûler les champs, ravir l’argent des riches ( ad
Att ., 9, 9) !
Le 27 mars, César est à Sinuessa. Nouvelle lettre à
Cicéron ; nouvelles instances rassurantes ( ad Att ., 9, 16). Cicéron
ne va pas au rendez-vous : César alors va le trouver chez lui, à Formies (28
mars). Ici le grand orateur retrouve quelque fermeté, et la dignité du
caractère. – Il ne lui sied pas de s’employer pour la paix, en obéissant aux
intentions de César, à l’encontre de la volonté du Sénat. Je ne veux point
être là : ou je tiendrais ce langage, et je dirais bien d’autres choses
encore que je ne puis taire, ou il me faut ne pas y aller ! ( ad Att .,
9, 18). On se sépare là-dessus, et en froid. Mais Cicéron est content de
lui-même ( At ego me amavi, quod mihi jam pridem usu non venit ). Je l’ai
offensé ; raison de plus pour agir prudemment !
A quelque temps de là César lui écrit encore de Rome :
il lui pardonne son abstention, mais pendant ce temps, soit affection pour
Pompée, soit plutôt affection pour la République légitime et aristocratique, Cicéron
a enfin pris son parti, et malgré les incitations de Curion qui le visite, en
se rendant en Sicile, malgré les assurances qui lui sont données, il quitte l’Italie,
s’embarque à Cajeta, le 11 juin, avec douleur, mais avec sa conscience pour
compagne ( ad Att ., 10, 4).]
[1208] [ Adjuvat etiam Piso, quod ab urbe, discedit, et
condemnat generum suum ( ad fam ., 14, 14).]
[1209] [Consul en 703 [51 av. J.-C.] avec M. Claudius
Marcellus. Servius Sulpicius Lemonia Rufus fut l’ami de Cicéron, qui
le vante comme un orateur et un jurisconsulte réputé (Brutus, 41). Il fut l’un
des accusateurs de Muréna ; consul élu pour 691 [-63]. – C’est lui qui, interroi
en 702 [-52], avait nommé Pompée consul sans collègue . – Plus tard, après
Pharsale, César le fit proconsul en Achaïe ( ad fam ., d, 3). Il mourut (711
[-43]) au camp d’Antoine, sous Modane, où le Sénat l’avait envoyé en mission.]
[1210] [Il y prit (selon Orose, 6, 15), 4. 135 livres d’or, et
90. 000 livres d’argent (environ 8. 000. 000 fr.) ; plus encore selon
Pline (33, 17, 3). – Metellus le menaça des malédictions divines – Il
violait le trésor destiné à repousser les Gaulois ! – Les Gaulois
ne sont plus à craindre, répondit César : je les ai domptés (Appien, 2,
42). – V. aussi toute cette scène dans Plutarque, César , 35. Après la
guerre , dit-il à Marcellus, tu pourras jouer à l’orateur ! Et
comme
Weitere Kostenlose Bücher