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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Theodor Mommsen
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se poursuit jusqu’à la plus extrême rigueur : chez les Grecs, au
contraire, les faits et la loi apportant de bonne heure des adoucissements à la
condition servile, le mariage conclu avec une esclave fut reconnu comme légitime.
    La famille ou l’association formée de tous les descendants
du père commun, a sa base dans la maison commune : et à son tour, en Grèce
comme en Italie, c’est de la famille que naît l’État. Mais chez les Grecs, où l’organisation
politique se développe, moins puissante, le pouvoir familial persiste fort tard
à l’égal d’un véritable corps constitué en face même de l’État ; en Italie,
au contraire, l’État surgit immédiatement, et prédomine. Neutralisant
complètement l’influence politique de la famille, il ne représente plus l’association
des familles réunies, mais seulement la communauté de tous les citoyens. Aussi
l’individu lui-même atteint-il bien plus vite, en Grèce à la pleine
indépendance de sa condition et de ses actes : il se développe librement
en dehors même de la famille. Et ce fait si important se reflète jusque dans le
système des noms propres, lequel, semblable à l’origine chez les deux peuples, s’est
diversifié singulièrement plus tard : les Grecs dans les anciens temps, soudent
fréquemment, et comme un adjectif, le nom de la famille à celui de l’individu :
les lettrés romains au contraire, attestent que, chez leurs ancêtres, on ne
portait qu’un nom, celui qui devint ensuite le prénom. Puis, tandis qu’en Grèce
le nom de famille adjectif est abandonné de bonne heure, à Rome et aussi chez
tous les Italiotes il devient l’appellation principale à laquelle se subordonne
le nom individuel, le prénom. Ici, le prénom perd son importance, et on le retrouve
chaque jour moins souvent accolé à l’autre : là, au contraire, il se
produit plein et poétique dans son sens et dans sa résonance, nous faisant
ainsi voir comme dans une image palpable, à Rome et dans l’Italie, le niveau
social passé sur toutes les têtes ; en Grèce, les franchises entières
laissées à l’individu. On se peut figurer par la pensée les communautés
patriarcales de la période hélléno-italique : appliqué aux systèmes
ultérieurs des sociétés grecque et italienne une fois séparées, ce tableau ne
serait plus, suffisant, sans doute, mais il contiendrait encore les linéaments
premiers des institutions édifiées en quelque sorte nécessairement chez l’un et
l’autre peuple. Les prétendues «  lois du roi Italus » restées
en vigueur au temps d’Aristote contenaient des prescriptions qui étaient au
fond communes. La paix et l’ordre légal au dedans de la cité, la guerre et le
droit de la guerre au dehors, le gouvernement domestique du chef de la famille,
le Conseil des anciens, l’assemblée des hommes libres et pouvant porter les
armes, la même constitution primitive enfin, s’étaient à la fois établis en
Grèce et en Italie. L’accusation ( crimen , xρίθείν ),
la peine ( pœna , ποίνη ), la réparation ( talio , ταλάω, τλήναι ) dérivent
de notions communes. Le droit si rigoureux appartenant au créancier qui s’en
prend au corps même du débiteur en cas de non payement de la dette est en
vigueur à la fois chez les Italiques et chez les Tarentins d’Héraclée. S’il en
faut croire les détails fournis par Aristote sur l’ancienne constitution de la
cité, le sénat, l’assemblée du peuple, maîtresse de rejeter ou d’accepter les
propositions émanées du sénat et du roi, toutes ces institutions, si
exclusivement romaines, se rencontrent aussi chez les Crétois, puissantes et
vivaces autant que nulle part. Chez les Latins et les Grecs on distingue à un
degré égal la tendance à former de grandes fédérations d’États ; ils
affichent entre eux la fraternité politique et s’efforcent de fondre en un même
corps les races voisines jusque-là indépendantes ( symmachies , synœcisme , συνοιxισμός ), tendances
communes d’autant plus remarquables qu’elles ne se révèlent pas, chez les
autres peuplés indo-germaniques ! C’est ainsi, par exemple, que la commune
germanique ne ressemble en rien à la cité gréco-italique avec son roi électif
au sommet. Mais pour reposer sur les mêmes bases, les institutions politiques n’en
différaient pas moins beaucoup chez les Grecs et, les Italiens : avec les
progrès et les perfectionnements dus au

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