Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Theodor Mommsen
Vom Netzwerk:
tandis que les Grecs, au contraire, les
gardent toutes ( θ , φ , χ ),
à l’exception de l’ ƒ , les Étrusques abandonnent la plus douce et
la plus agréable à l’oreille, le f (sauf à la maintenir dans
quelques mots d’emprunt, seulement), et, quant aux trois autres ( θ , χ , ƒ ) ils en font un emploi continuel, là même
où elles n’ont rien à faire ; pour eux, Telephus devient Θclaphe  ; Odysseus , Utuze ou Uthuze . Le peu de mots ou
de terminaisons dont le sens nous soit connu, n’a pas la moindre analogie avec
les idiomes grecs ou italiques. La finale al indique la
descendance, celle maternelle d’ordinaire : ainsi Canial , dans
une inscription bilingue de Chiusi, est traduit par ces mots Cainia natus .
La finale sa , dans les noms des femmes, indique la famille à
laquelle elles sont alliées par le mariage. Ainsi l’épouse d’un certain Licinius s’appelle Leenesa . Citons quelques mots : cela ou clan ,
faisant clensi dans les cas déclinés, veut dire fils ; sex ,
veut dire fille ; ril , année . Le Dieu Hermès s’appelle Turms  ; Aphrodite, Turan  ; Hephæstos, Sethlans  ;
Bacchus, Fufluns  : ce sont là autant de formes et de sons
étrangers. A côté d’eux pourtant se rencontrent quelques analogies non
méconnaissables avec les langues italiques. Les noms propres sont formés
en général de la même manière que dans ces dernières. Ainsi, de même qu’on
trouve chez celles-ci la terminaison enas ou ena [104] indicative de la
famille et correspondant avec l’ enus sabellique ; de même
les noms étrusques Vibenna , Spurinna , correspondent
exactement aux Vibius , Vibienus , Spurius des Romains. On lit fréquemment sur les monuments de noms de dieux ; on en
rencontre aussi chez les auteurs, qui sont donnés comme étrusques, et qui
semblent, soit par leur radical, soit souvent par leur terminaison même, d’autre
formation évidemment identique au latin ; au point que s’ils étaient réellement
et originairement étrusques il faudrait en conclure l’étroite affinité des deux
langues : citons usil (le soleil et l’aurore , cf.
avec aurum , aurora , sol ) ; Minerva ( menervare ) ; Lasa ( lascivus ) ; Neptunus  ; Voltumna .
Hâtons-nous de dire que ces analogies remarquables s’expliquent très bien par
les contacts politiques et religieux, si fréquents plus tard entre les
Étrusques et les Latins : d’où ces emprunts et ces accommodements partiels
entres les deux idiomes. Mais tout cela ne contredit en rien les résultats
auxquels la philologie a été décidément conduite. Bien certainement la langue
étrusque s’éloigne des langues gréco-italiques autant que le celte ou le slave.
L’oreille des Romains ne les avait pas trompés à cet égard. Pour eux le toscan
et le gaulois sont des idiomes barbares ; tandis que l’osque
et le volsque ne sont que des patois latins rustiques . Étranger
à la famille gréco-italique, à quel rameau connu l’étrusque pourra-t-il donc se
rattacher ? Nul ne le peut dire. Les archéologues se sont mis à la torture,
ils l’ont rapproché de tous les idiomes possibles, toujours sans le moindre
succès. On avait cru d’abord, se fondant tout naturellement sur quelques
rapports géographiques, lui trouver des analogies dans la langue basque ; les
chercheurs ont perdu leur peine. On a tenté, également en vain, un
rapprochement avec quelques noms de lieux et d’hommes, avec les faibles
vestiges qui nous sont restés de la langue ligurienne. Il n’a pas été non plus
possible de rattacher l’étrusque au peuple éteint qui a érigé par milliers dans
les îles toscanes, et surtout dans la Sardaigne, ces étranges tours sépulcrales,
appelées nouraghes  ; mais aucun édifice de ce genre ne se
trouve en Étrurie [105] .
Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’à en juger par quelques indices assez
décisifs, les Étrusques doivent être rangés dans la grande famille
indo-germanique. Ainsi, le mot mi qui se lit au commencement d’un
grand nombre d’inscriptions fort anciennes, n’est évidemment pas autre que έμί , έίμί et le génitif, dans certains radicaux
consonnants, veneruƒ , raƒuvuƒ , se trouve aussi dans
le latin archaïque, et répond à la finale sanscrite en as . De
même le nom du Jupiter étrusque, Tina où Tinia ressemble au sanscrit dina ( jour ), comme záv (étr.) correspond à diwan (sanscr.), qui a le même sens. Quoi qu’il
en soit, les Étrusques n’en demeurent pas

Weitere Kostenlose Bücher