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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Theodor Mommsen
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les jours, et
la Latinité absorba de bonne heure et les Sabins et les Volsques.
    Le rameau principal de la souche ombrienne s’établit dans
les Abruzzes, à l’est de la Sabine, et dans le pays montueux qui lui fait suite
au midi. Là encore, les Ombriens occupèrent les crêtes, dans une région dont
les habitants disséminés leur cédèrent la place ou se soumirent à leur joug. Il
en fut autrement de la côte Apulienne, où ils trouvèrent devant eux les Japyges,
qui luttèrent sur leur frontière du Nord, autour de Luceria et d’Arpi [99] , et se maintinrent
jusqu’au bout sur leur propre territoire. Nous ignorons l’époque de ces
migrations : elles eurent lieu, vraisemblablement, au temps des rois
romains. La légende rapporte que les Sabins, pressés par les Ombriens, vouèrent
un printemps ( ver sacrum ), c’est-à-dire jurèrent d’expulser
hors de leurs frontières, une fois qu’ils seraient parvenus à l’âge adulte, tous
leurs fils et filles nés dans l’année de la guerre, pour que les dieux en
fissent à leur volonté, soit en les laissant périr, soit en leur donnant une
nouvelle patrie. L’une des bandes partit avec le taureau de Mars à sa
tête, elle donna naissance aux Safines ou Samnites ,
qui s’établirent dans la montagne et aux bords du Sagrus ( Sangro ),
et de là conquirent les belles plaines situées à l’est du Monte Matese , et
aux sources du Tifernus ( Biferno ) ; nommant dans l’une et l’autre
région, là près d’ Agnone , ici près de Bojano [100] , le lieu de
leurs assemblées populaires d’après le taureau qui leur avait servi de guide ( Bovianum ).
Une autre bande suivit le Pic oiseau de Mars , et fonda les Picentins ,
ou le peuple du Pic , lesquels occupèrent le pays actuel d’ Ancône  ;
une troisième suivit le loup ( hirpus ) et fonda les Hirpins ,
dans le pays de Bénévent . C’est aussi de cette même souche commune que
descendirent d’autres petits peuples, les Prœtuttiens , non loin d’ Interamne [101] , les Vestins ,
au pied du Gran-Sasso  ; les Marucins , près de Chieti  ;
les Frentrans , le long de la frontière Apulienne  ; les Pœligniens , près du Monte Majella , et enfin, autour du lac Fucin , les Marses , qui touchaient aux Latins et aux
Volsques. Chez tous, le sentiment d’une commune origine et d’une parenté
rapprochée demeura fort et vivace, et la légende s’en est fait l’éloquente interprète.
Tandis que les Ombriens succombaient dans une lutte inégale ; que les rameaux
occidentaux de la nation allaient se noyer dans le flot des populations latines
et helléniques, les peuples Sabelliques demeurant enfermés dans l’amphithéâtre
reculé de leurs montagnes se dérobèrent longtemps aux coups des Étrusques, des
Latins et des Grecs. Ils continuèrent à habiter en rase campagne : chez
eux, point ou peu de villes fermées : leur position géographique les
tenait éloignés de tout courant commercial : les pics des monts, les
réduits bâtis sur les sommets suffisaient aux besoins de leur défense : les
paysans résidaient dans les bourgs ouverts, ou s’établissaient, selon leur bon
plaisir, partout où les appelait une source vive, un bois, une prairie. Leurs
institutions étaient comme eux, immobiles : pareilles à celles des Arcadiens,
de ce peuple grec placé dans des conditions semblables, elles n’engendrèrent
jamais la cité, par l’incorporation des communautés réunies. Tout au plus, se
prêtèrent-elles à la formation de petites fédérations, sans lien étroit et
suffisamment fort. Dans les Abruzzes surtout, les hautes montagnes qui
séparaient les vallées, séparaient complètement aussi les diverses peuplades, éloignées
entre elles autant qu’elles l’étaient de l’étranger. Aussi nulles relations
mutuelles. Vis-à-vis le reste de l’Italie, l’isolement est complet. En dépit de
son incontestable bravoure, ce peuple exercera moins que tout autre une
influence quelconque sur le mouvement historique de la Péninsule. Mais parmi
les Ombriens de la région orientale, les Samnites sont les plus avancés dans la
vie politique, de même que les Latins marchent au premier rang dans l’Ouest. De
temps immémorial, peut-être même dès l’époque de leur immigration, ils vivent
sous la loi d’une organisation politique égalitaire, et relativement puissante.
Elle les fera assez forts pour disputer un jour la première place à Rome. Nous
ne savons ni quand, ni comment, ni dans

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