Hitler m'a dit
suspects ! Ce n’est d’ailleurs pas mon affaire de réformer l’humanité. Je me contente de profiter de ses faiblesses. Je ne tiens d’ailleurs en aucune manière à ce qu’on me fasse la réputation d’un ennemi de toute moralité, d’un protecteur du crime. Pourquoi ferais-je la part si belle à mes adversaires ? Il ne me sera pas difficile de donner à ma politique une apparence de moralité et de démasquer les mobiles des autres. Pour les masses, les lieux communs de la morale courante sont indispensables, et rien n’est plus maladroit pour un homme politique que de vouloir se faire passer pour un scélérat sans scrupules. À quoi bon ces vantardises stupides ? Je les laisse aux petits jeunes gens, fils de bourgeois bien nantis, qui veulent faire passer leur dégénérescence pour de la force. Évidemment je ne m’appliquerai pas à bousculer la morale, au sens bourgeois du mot. Mais je ferai ce qui me paraîtra utile, sans craindre aucune conséquence. »
Hitler parla encore de la nécessité de la terreur et de la cruauté. Il ne prenait, disait-il, aucun plaisir à ce qu’on appelait les atrocités des camps de concentration ou les brutalités de la police secrète ; mais c’étaient là des choses nécessaires et inévitables. « Si l’on n’a point la volonté d’être cruel, oh n’arrive à rien. D’ailleurs cette volonté ne fait défaut à nos adversaires que parce qu’ils sont trop pusillanimes et non parce qu’ils sont trop humains. De tous temps le pouvoir s’est fondé sur ce que les bourgeois appellent le crime. Les bolcheviks ont agi à la manière russe. Ils ont supprimé totalement l’ancienne classe dirigeante. C’est là le vieux moyen classique. Si je me souviens bien, Machiavel aussi le recommande. Mais il conseille de gagner d’abord, par la bienveillance, la deuxième classe de la société, celle qui vient immédiatement après la classe dirigeante. Moi, je vais plus loin. Je me sers de l’ancienne classe dirigeante, je la maintiens dans la dépendance et dans la crainte. Je suis persuadé que je n’aurai pas d’auxiliaires plus zélés. Et si, par hasard, elle tentait de se révolter, j’ai toujours à ma disposition le vieux moyen classique. L’excès de cruauté ne vaut rien. Je rends les masses apathiques. Il y a un moyen plus efficace que la terreur : c’est la transformation méthodique de la mentalité et de la sensibilité des foules. C’est une sorte de propagande, plus facile à notre époque, parce que nous avons la radio. »
Je reconnus que la technique moderne permettait de faire croire aux foules tout ce qu’on voulait, mais cette toute-puissance que nous avions entraînait une lourde responsabilité.
Hitler répondit qu’il avait avant tout, devant la postérité, la responsabilité d’accomplir sa mission, et par conséquent de garder le pouvoir. – « Oui, notre route est boueuse. Mais, je ne connais personne qui ne se soit sali les pieds sur le chemin de la gloire. Nous laissons à nos successeurs le souci de ne pas salir leurs plastrons de chemises et leurs gilets blancs. »
XLVI
LE TESTAMENT D’ADOLPH HITLER
L’horoscope d’Hitler annonçait une ascension foudroyante, victoires sur victoires. Puis il s’embrouillait, prenait un sens ambigu et obscur. Certains signes laissaient prévoir un désastre ou une défaite militaire, de dimensions inouïes, sans précédent. Il était question d’un bouleau dans le champ, ou d’un champ de bouleaux ( Birkenjeld ). Il y a un Birkenfeld tout en haut de la carte, au Nord de l’Allemagne, en Westphalie. Mais n’y en a-t-il pas un autre dans la Sarre ? Une vieille prophétie brandebourgeoise, toujours confirmée jusqu’à présent, se termine par la fin de l’Allemagne.
Dans cette Allemagne inquiète, les esprits se troublent et s’effarent. On se sent ramené au moyen âge. Les comètes, les grimoires des astrologues révéleront peut-être la vérité, là où d’autres moyens d’expression sont interdits et ne servent qu’à la lutte politique. L’angoisse et l’appréhension de toute une nation frappée d’ignorance cherchent à s’orienter par ces signes. La secte des « Chercheurs de la Bible » scrute l’Histoire Sainte et découvre dans le livre de Daniel le jugement du tyran. « C’est lui, chuchotent les « Chercheurs », dont il est écrit : Il n’aura de révérence ni pour l’amour des femmes ni pour aucun dieu, car il se révoltera
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