Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Hitler m'a dit

Hitler m'a dit

Titel: Hitler m'a dit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hermann Rauschning
Vom Netzwerk:
blanc, ils pensent noir et on en fait tout ce qu’on veut. ».
    J’avoue que j’étais un peu déçu de n’avoir pu faire entendre mes objections et mes inquiétudes. Mais il était visible que tout le problème des corporations avait cessé d’intéresser Hitler. Impossible d’obtenir de lui, sur ce chapitre, une décision dans un sens ou dans l’autre. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que lorsque des difficultés surgissaient, il laissait froidement tomber les plans qu’il avait lui-même lancés sans s’inquiéter des conséquences, parfois ruineuses de sa désinvolture. Il se dégageait de toutes les difficultés qui le gênaient et ne souffrait plus qu’on lui en reparlât. Il faut convenir que ce don de simplification dont il ne laissa pas de se vanter lui-même, était en effet le pouvoir caractéristique qui assurait sa supériorité sur tout son entourage.

XXXI
 
LE RÉALISATEUR DU MARXISME
    — « Je ne suis pas seulement le vainqueur du marxisme. Si l’on dépouillé cette doctrine de son dogmatisme judéo-talmudique, pour n’en garder que le but fanal, ce qu’elle contient de vues correctes et justes, on peut dire aussi que j’en suis le réalisateur. » Je venais demander à Hitler s’il ne croyait pas nécessaire, en Présence des efforts chaotiques vers une reconstruction de l’économie, de retenir comme premier moteur de l’activité économique le profit individuel. C’est un point que contestaient âprement, à ma connaissance, certains membres du parti qui rêvaient d’un bouleversement social beaucoup plus radical que tout ce que les marxistes modérés n'avaient jamais pu concevoir.
    — « J’ai beaucoup appris du marxisme, et je ne songe pas à m’en cacher. Non pas des fastidieux chapitres sur la théorie des classes sociales ou le matérialisme historique, ni de cette chose absurde qu’il nomme « la limite au profit » ou d’autres sornettes du même genre. Ce qui m’a intéressé chez les marxistes, ce sont leurs méthodes. J’ai tout bonnement pris au sérieux ce qu’avaient envisagé timidement ces âmes de petits boutiquiers et de dactylos. Tout le national-socialisme est contenu là-dedans. Regardez-y de près : les sociétés ouvrières de gymnastique, les cellules d’entreprises, les cortèges massifs, les brochures de propagande rédigées spécialement pour la compréhension des masses. Tous ces nouveaux moyens de la lutte politique ont été presque entièrement inventés par les marxistes. Je n’ai eu qu’à m’en emparer et à les développer et je me suis ainsi procuré l’instrument dont nous avions besoin. Je n’ai eu qu’à poursuivre logiquement les entreprises ou les socialistes allemands avaient dix fois échoue, parce qu’ils voulaient réaliser leur révolution dans les cadres de la démocratie. Le national-socialisme est ce que le marxisme aurait pu être s’il s’était libéré des entraves stupides et artificielles d’un soi-disant ordre démocratique » Je lui fis remarquer qu’on arrivait ainsi au bolchevisme et au communisme, comme en Russie.
    — « Mais non, mais non », répondit Hitler, « vous êtes victime d’un vieux sophisme dont il faut vous débarrasser. Ce qui reste du marxisme, c’est la volonté de construction révolutionnaire qui n’a plus besoin de s’appuyer sur des béquilles idéologiques et qui se forge un instrument de puissance implacable pour s’imposer aux masses populaires et au monde entier. D’une téléologie à base scientifique, il sort ainsi un vrai mouvement révolutionnaire, pourvu de tous les moyens nécessaires à la conquête du pouvoir. »
    — « Et le but de cette volonté révolutionnaire ?
    — « Il n’y a pas de but précis. Rien qui soit fixé une fois pour toutes Avez-vous tant de peine à comprendre cela ? »
    Je répondis qu’en effet j’étais un peu déconcerté par ces perspectives insolites.
    — « Nous sommes un mouvement. Voilà le mot qui dit tout. Le marxisme enseigne qu’un bouleversement gigantesque transformera le monde subitement. Le millenium va nous tomber du ciel comme la Jérusalem nouvelle. Après quoi, l’histoire du monde est close. Il n’y a plus de développement. Tout est désormais réglé. Le berger paît ses agneaux. Le monde est à sa fin. Mais nous savons, nous, qu’il n’y a pas d’état définitif, qu’il n’y a rien de durable, qu’il y a une évolution perpétuelle. Ce qui ne se transforme

Weitere Kostenlose Bücher