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Hitler m'a dit

Hitler m'a dit

Titel: Hitler m'a dit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hermann Rauschning
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pas, c’est ce qui est mort. Le présent est déjà passé. Mais l’avenir est le fleuve inépuisable des possibilités infinies d’une création toujours nouvelle. »
    J’observai que je n’avais pas vu les choses d’un point de vue aussi élevé.
    — « C’est le seul point de vue d’où l’on puisse les voir », poursuivit Hitler. « Dans ma jeunesse et dans les premières années que j’ai passées à Munich après la guerre, je n’ai pas hésité à entrer en contact avec les marxistes de toutes nuances. Je pensais qu’il y avait quelque chose à faire avec les uns ou les autres. Ils avaient, en vérité, la route libre devant eux. Mais ils étaient et ils sont restés de pauvres hères. Ce qui était grand chez eux n’arrivait pas à percer. Ils ne voulaient pas avoir de Saül qui dépassât même d’une tête la moyenne. Il n’en avait que plus de coupeurs de cheveux en quatre. C’est alors que je me suis mis à chercher ma propre voie. Mais on aurait pu faire du mouvement socialiste allemand de cette époque ce que nous sommes actuellement. Peut-être aurait-il mieux valu pour l’Allemagne qu’on pût éviter une rupture entre les marxistes et nous. Croyez-le bien, il fallait peu de chose pour débarrasser les ouvriers allemands de leurs idées fausses, pour les décider à jeter au ruisseau la défroque démocratique. Mais c’est à nous que la Providence avait réservé de faire ce pas décisif, qui change l’histoire du monde. »
    « Vous me demandez ce que je pense du profit individuel et s’il faut le supprimer », continua Hitler après un court moment de réflexion. « Bien entendu, je pense que non. Ai-je jamais dit chose pareille ou l’aurais-je fait dire ? Ce serait aussi bête que si je voulais supprimer, par une loi, le désir sexuel. L’instinct du gain et celui de la propriété ne peuvent pas être supprimés. La nature s’impose toujours. Nous sommes les derniers qui voudrions la contraindre. Comment nous allons régler ces désirs naturels et les satisfaire, telle est, en effet, la question essentielle. Quelle sera la limite des profits individuels et de l’initiative privée ? Comment les accorder avec les besoins vitaux du peuple, avec les nécessités de l’État ? À cette question, je réponds, sans me soucier des opinions doctrinaires et scholastiques, qu’il n’est pas possible de tracer des limites qui soient valables d’une façon générale et suivant un principe définitif. Seuls les besoins de l’État, suivant l’époque et les circonstances, traceront cette ligne de partage. Ce qui est nécessaire aujourd’hui peut ne plus l’être demain. Cette délimitation sera essentiellement variable. Il n’y a pas là de système idéal, valable une fois pour toutes. Celui qui veut fixer les besoins de l’économie et de la société dans une espèce de code intangible est un fou. L’égalité, la suppression de la propriété, le salaire équitable, tout cela n’existe pas. Quant aux recettes infaillibles pour déterminer besoins et profits, ce ne sont que sornettes bonnes à occuper provisoirement les cerveaux des oisifs et des brouillons. »
    — « Et les points du programme qui annoncent une réforme agraire, la suppression du salariat et l’étatisation des banques ? »
    — « Vous aussi, vous allez me parler du programme ! » répliqua-t-il avec impatience. « Faut-il que je vous explique la signification de ce programme ? Êtes-vous assez simple pour le prendre à la lettre, pour ne pas voir qu’il n’est qu’un trompe-l’œil, un décor de notre théâtre ? Je ne changerai jamais rien à ce programme, qui est établi pour la masse. Il indique simplement l’orientation de quelques-uns de nos efforts. Ni plus, ni moins. Il est comme le dogme de l’Église. Est-ce que la signification de l’Église s’épuise dans ses dogmes ? N’est-elle pas plutôt dans la liaison de son activité avec ses rites ? La masse a besoin, pour nourrir ses espoirs, qu’on lui fixe des étapes visibles. Mais les initiés savent qu’il n’y a rien de stable, que tout se transforme constamment. C’est pourquoi je vous dis que le national-socialisme est un socialisme en devenir, qui ne s’achève jamais parce que son idéal se déplace sans cesse. »

XXXII
 
LE TRIANGLE MYSTIQUE
    Quand un homme comme Hjalmar Schacht, le grand magicien de l’économie, déclare qu’il n’est jamais sorti d’une conversation avec Hitler sans

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