Il fut un jour à Gorée

de Sécession, d’autres pays ont officiellement aboli l’esclavage : Porto Rico, la Turquie, Cuba…
    En France, plus récemment, le 21 mai 2001, l’Assemblée nationale a adopté une loi proposée par Christiane Taubira, députée de Guyane, pour perpétuer et défendre la mémoire des esclaves et l’honneur de leurs descendants : « La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XV e siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité. »
    Par ailleurs, le président de la République Jacques Chirac a institué le 10 mai comme journée de commémoration de l’esclavage.
    Mais est-on vraiment certain que cette pratique a été définitivement rayée de la carte du monde ? N’est-ce vraiment qu’une histoire ancienne dont il faut se souvenir ?
    Songez que le dernier pays ouvertement esclavagiste, la République islamique de Mauritanie, n’a mis fin officiellement à cette pratique qu’en juillet 1980.
    « Officiellement ». Mais officieusement, c’est-à-dire en marge de la loi, que se passe-t-il ? On sait que dans de nombreux pays d’Afrique et d’Orient, des dizaines de milliers d’êtres humains font encore l’objet d’un odieux trafic. Il est des contrées où des caravanes conduisent des hommes et des femmes aux mains liées, bétail asservi qui s’en va silencieusement vers son destin…
    Ailleurs, toutefois, les temps ont bien changé. Un peu partout sur la planète, des Noirs et des Blancs vivent en bonne intelligence, travaillent ensemble, s’amusent ensemble, se marient parfois. L’esprit d’égalité a fait son chemin, et c’est sur ce chemin difficile que j’ai voulu vous emmener, pour que vous n’oubliiez jamais la fragilité des relations humaines.
    Mon intention n’est pas, en effet, de perpétuer des rancunes et encore moins la haine, mais de vous expliquer, à vous les enfants du monde, qu’il faut toujours rester vigilants.
    Les combats pour la liberté humaine n’ont pas de fin.

PETITE BIBLIOTHÈQUE
    B OUYER Christian,
Au temps des isles,
Éditions Tallandier, 2005.
     
    C AMARA Abdoulaye et DE B ENOIST Joseph Roger,
Histoire de Gorée,
Éditions Maisonneuve et Larose, 2003.
     
    F AUQUE Claude et T HIEL Marie-Josée,
Les Routes de l’esclavage,
Éditions Hermé, 2004.
     
    G ISLE R Antoine,
L’Esclavage aux Antilles françaises,
Éditions Karthala, 1981.
     
    H ATT Christine,
L’Esclave de l’Afrique aux Amériques,
Éditions Gamma École Active, 1997.
     
    M EYER Jean,
Esclaves et négriers,
Éditions Découvertes Gallimard, 1986.

 
    Ouvrage réalisé avec la coopération intellectuelle et financière du Bureau de Dakar, du Département Afrique et de la Division des politiques culturelles et du dialogue interculturel de l’UNESCO.
     
    Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
     
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