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Il suffit d'un Amour Tome 2

Il suffit d'un Amour Tome 2

Titel: Il suffit d'un Amour Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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le pardon de Votre Altesse si mes lettres ne sont pas plus fréquentes, mais je la supplie de considérer que je n'ai, heureusement ou malheureusement, rien de bien intéressant à lui apprendre. La surveillance discrète que je fais exercer autour de la dame de Brazey... »
    — Tu y es ou bien est-ce que je dicte trop vite ?
    Sur son escalier, Catherine sentit la colère chatouiller sa gorge en même temps qu'une espèce de satisfaction d'avoir deviné si juste. « C'était donc bien lui ! pensa-t-elle. Oh, le petit misérable ! Surveillance discrète ?
    Vraiment ? Si toute la rue ne s'est pas aperçue qu'il me surveillait c'est que j'ai de la chance. Voyons la suite de cette belle épître. »
    — ... autour de la dame de Brazey, ânonnait l'invisible scribe.
    «... me paraît réellement sans objet. Elle mène la vie la plus régulière, la plus rangée, ne voit que sa mère, son oncle et la famille de Champdivers.
    Elle n'accepte ni ne lance aucune invitation et, hormis les visites aux personnes précitées, ne sort de chez elle que pour se rendre aux offices de l'église Notre- Dame... »
    Le capitaine en était déjà aux longues et minutieuses formules de politesse que Catherine n'était pas encore venue à bout de sa colère. Mais, peu à peu, un sourire remplaça sur ses lèvres le pli de contrariété tandis qu'une idée naissait dans sa tête. Pour une fois, elle allait s'amuser un peu.
    Sans faire le moindre bruit, empêchant à deux mains la soie de sa robe de froufrouter, elle redescendit quelques marches à pas de loup quand elle entendit le secrétaire de Jacques lui demander s'il n'avait plus besoin de lui.
    Puis, lâchant sa robe, elle toussota et remonta l'escalier sans se presser en faisant, cette fois, autant de bruit qu'elle pouvait. Le résultat fut qu'en arrivant en vue de la porte, ouverte comme elle l'avait bien pensé, de Jacques, elle trouva le jeune homme debout dans l'encadrement.
    Vous ? s'écria-t-il en rougissant jusqu'à la racine de ses cheveux blonds en désordre. Vous, chez moi ?
    Catherine lui offrit son plus gracieux sourire et s'avança la main tendue et arrondie en col de cygne pour qu'il y posât ses lèvres.
    — Pourquoi pas ? fit-elle d'un ton enjoué. Puisque vous ne venez pas me voir, il faut bien que ce soit moi qui vienne ! Savez-vous que je devrais vous en vouloir ? Nous faisons route ensemble pendant des jours, vous ne me quittez pas d'une semelle et, à peine sommes-nous arrivés, que vous disparaissez. Je ne vous vois même plus. Ce n'est pas gentil...
    Écarlate de confusion, Jacques ne savait plus où se mettre. Derrière lui un petit clerc dont le nez imposant s'ornait de lunettes tendait le cou pour voir au-delà des larges épaules du jeune homme.
    — Je ne vous dérange pas, au moins ? ajouta Catherine, s'avançant encore pour bien montrer qu'elle voulait entrer.
    Jacques s'effaça devant elle et le petit clerc se confondit en révérences, en déclarant qu'il se sauvait tout de suite.
    — Vous ne me dérangez pas du tout, bredouilla enfin le pauvre capitaine.
    Je... je... je viens d'écrire à ma mère et le père Augustin que voilà me prête sa plume, exercice auquel je ne suis pas très fort.
    — Je sais, fit Catherine avec un nouveau sourire. Vous êtes un vaillant, vous préférez l'épée. Mais c'est tout à fait charmant chez vous... tout à fait charmant !

    En fait, il y régnait un affreux désordre. Les meubles étaient beaux et les tentures fraîches, mais des vêtements, des armes et des flacons traînaient un peu partout. Sur la table, où le clerc avait dû écrire la lettre, il y avait des papiers voisinant avec des gobelets salis et un pichet de vin dont la terre poreuse, tout embuée de gouttelettes, disait qu'il était au puits peu de temps auparavant. Le lit, ouvert, n'avait pas été fait, mais Catherine détourna vertueusement son regard d'un spectacle aussi choquant. Et, malgré la petite fenêtre ouverte sur la cour des écuries, il faisait très, très chaud.
    — C'est tout à fait indigne de vous ! s'écria le jeune homme qui reprenait pied. Et ma tenue...
    — Laissez donc. Vous êtes très bien ainsi. Par cette chaleur...
    Le capitaine, en effet, n'était vêtu que de chausses vertes, collantes, et d'une chemise de fine toile ouverte sur sa poitrine jusqu'à la taille. Mais Catherine se dit qu'elle l'aimait mieux ainsi que sous ses uniformes de parade ou sous l'armure. Il avait dans cette tenue négligée l'air sain et

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