Inaccessible Étoile
Préface
Je feuilletais plusieurs romans, cherchant celui que j'avais envie de déguster pour le week-end lorsque je suis tombé en arrêt sur la photo d’ Inaccessible Étoile.
Ce petit visage d'enfant bien sage et tout propre m'interpellait. J'avais la nette impression qu'elle ne m'était pas inconnue. Le genre de photo que je n'étais pas prêt d'oublier car je la connaissais. Elle me rappelait mon enfance, accompagnée de ce genre de cliché, d'une manière tellement forte. Comme je me retrouvais dans ce petit visage lisse, bien coiffé et le regard triste.
C'était le visage que nos parents attendaient de nous, sans discuter, sans broncher, sage et poli à l'extrême. Ma curiosité fut attisée et je commençai ma lecture sans attendre. Dis bonjour à la dame... J'imaginais cet enfant qui n'en avait nulle envie et pourtant devait se plier aux formes de politesses que nos parents jugeaient élémentaires à l'époque.
À la deuxième page, j'eus envie de pleurer et je revis l'image de la photo. Je pleurais. Ainsi, lui aussi avait vécu une enfance perturbée. Lui aussi avait grandi dans l'enfer. Lui aussi, lui aussi ! Même si nos enfers ne se ressemblaient pas. Je me sentais plein de compassion et d'empathie pour cet auteur que je découvrais à peine. J'avais l'impression de revivre mon histoire sous un autre angle.
Nous n'avons pas vécu la même jeunesse, Claude et moi. Et pourtant, je me trouvais proche de lui. Son ouvrage était pour moi un
cadeau inestimable. Il avait osé le dire, l'écrire. Oui, il avait osé le dire et c'était, pour moi, un merveilleux cadeau que l'écriture de Claude.
Je vous laisse découvrir Claude, ses femmes, ses enfants, ses truands, ses amis, sa vie. Sobre, humoristique et décapant à la fois, il vous entraînera dans son monde. Ce petit monde où le mal de vivre côtoie cruellement les petits bonheurs au quotidien.
Certains d'entre vous se reconnaîtront, d'autres croiront à une fiction. Peu importe, laissez-vous chavirer par son histoire et dites-vous bien qu'il n'est pas le seul à avoir grandi de la sorte.
Tous mes remerciements, cher Claude, pour cet ouvrage qui a le mérite d'exprimer lucidement une grande partie de ta vie ; ton enfance.
Denis Nerincx
Les Cotard
Ça ne rigole pas chez les Cotard, en tout cas pas avec la discipline. C’est que les Cotard ont un rang, une réputation à tenir.
Il y a l’ancêtre Samuel, né sous la Restauration en 1819 et qui sera pasteur, imprimeur et libraire protestant et qui donnera naissance à Jules en 1840. Jules, fils de pasteur donc, sera élevé dans la plus rigide discipline et dans le plus grand respect de la parole écrite dans les évangiles.
C’est vous dire ! Il ne s’agit pas seulement de lire et de pouvoir citer les écritures par coeur, il faut les mettre en pratique sous peine de finir en enfer ou pire, subir les foudres du père.
Jules deviendra un neurologue et psychiatre français célèbre (syndrome de Cotard).
À la faculté de Médecine de Paris, il se liera notamment avec Adrien Proust (père de Marcel Proust). Adrien Proust et Jules sont des amis si proches qu’ils décident de donner tous les deux, à leurs fils, le même prénom, Marcel. Ce fut fait.
En 1864, Jules est nommé interne à la Salpêtrière où il travaillera sous la direction de Jean-Martin Charcot et d'Alfred Vulpian.
Il sert en qualité de chirurgien militaire dans un régiment d'infanterie pendant la guerre franco-prussienne de 1870.
En 1871, il rejoint à Paris la Clinique dirigée par le professeur Lasègue où il aura l'occasion d'étudier de nombreux cas psychiatriques. En 1874, il s'installe en pratique privée à Vanves. En psychiatrie, il est connu pour avoir décrit les troubles mentaux en relation avec l'hyperglycémie, mais surtout pour sa description des délires de négation d'organes dans certaines formes d'hypocondrie (syndrome de Cotard).
Dans les formes extrêmes de ce syndrome, les malades vont parfois jusqu'à nier leur propre existence.
Il rédigea le manuscrit d'un livre intitulé Lois de la formation et de l'association des idées, qui malheureusement fut perdu avant d'être publié.
Il mourut le 19 août 1889 d'une diphtérie contractée au chevet de sa fille à laquelle il avait prodigué ses soins dévoués pendant quinze jours.
Il laissera son nom dans l’histoire de la médecine avec le syndrome de Cotard, syndrome délirant observé au cours de dépressions graves, appelés syndromes mélancoliques.
La
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