Indomptable
naissance. »
Juste au moment où Dominic repérait Meg attachée au
gros chêne, un cri fut poussé par les hommes rassemblés
près de la porte d’entrée.
— Aux armes ! Le bâtard est parmi nous !
Les mercenaires s’emparèrent de leurs épées et de leurs
boucliers et attaquèrent sans réfléchir et sans recevoir d’or-
dres. Duncan, Simon et Dominic furent les premiers tou-
chés par l’attaque désordonnée tout en maintenant la porte
ouverte pendant que d’autres chevaliers l’écartaient d’un
mouvement d’épaule et pénétraient dans le camp.
Bientôt, l’acier claqua contre l’acier, et le sang se mit à
luire sombrement sous la lune qui se levait. Des cris, des
jurons, des bruits de coups : la bataille faisait des allers-
retours sur la terre battue, faisant penser à une bête folle et
en sang.
Meg observait, sidérée et effrayée, et finit par com-
prendre comment Dominic avait gagné son surnom. Si des
gens avaient remis en question le courage du Sabre après
qu’il eut montré de la clémence dans l’église et encore une
fois lors des jeux, personne ne pouvait le mettre en doute en
cet instant. Dominic tailladait les mercenaires comme une
faux dans un pré en été. Il n’y avait pas de clémence en lui
pour les hommes qui avaient enlevé son épouse.
510
INDOMPTABLE
Soudain, Meg sentit quelqu’un venir derrière elle. Elle
s’écarta juste à temps pour apercevoir une hache de guerre
décrire un arc dans le crépuscule. La lame s’abattit sur la
longue chaîne qui était enroulée autour du tronc du chêne.
La force du coup fut tellement puissante que la lame s’en-
fonça pratiquement à moitié dans le bois. Une main gantée
s’enroula autour de son poignet et la tira pour la mettre
debout.
— Vite, madame. Vous n’êtes pas en sécurité…
Les paroles du chevalier s’interrompirent sur un cri
choqué tandis que le carreau d’une arbalète cogna son
heaume et ricocha. Sans un autre mot, il s’effondra.
Meg s’agenouilla, vit qu’il n’y avait plus rien à faire et se
remit rapidement debout, entraînant une chaîne de deux
mètres derrière elle. Avec une peur grandissante, elle
chercha Dominic dans le brouillard de la bataille ensan-
glantée. Aucun des hommes allongés sur le sol n’avait sa
taille, pourtant elle avait la certitude de plus en plus forte
que le Loup des Druides de la Vallée pourrait être perdu
presque dans le même souffle que celui de sa découverte.
« Non ! Nous l’avons attendu trop longtemps ! »
Frénétiquement, Meg chercha à apercevoir son époux
dans l’obscurité. Les chevaliers bien entraînés de Dominic
venaient rapidement à bout des mercenaires. Peu d’entre
eux étaient encore capables de se battre, mais ils ne man-
quaient pas de courage, considérant toutes leurs blessures.
Ils tailladaient l’ennemi à l’aide de leurs épées comme des
hommes pris de folie et tentaient, par l’intermédiaire
des chevaliers, d’abattre le bâtard normand qui, une fois de
plus, avait contrecarré leurs ambitions.
511
ELIZABETH LOWELL
Rufus n’était en vue nulle part. Dominic non plus.
Finalement, l’éclat du cristal des Druides de la Vallée dans
les yeux du loup attira l’attention de Meg. Dominic se trou-
vait de l’autre côté du camp et courait vers elle. Même si son
épée était encore tirée, il ignora les derniers tourbillons de
la bataille autour de lui.
« Danger. »
Avec une mystérieuse certitude, Meg regarda sur
sa droite. Seulement à quelques centimètres d’elle, Rufus
contournait le chêne qui avait été sa prison. Tandis qu’elle le
regardait, horrifiée, il leva son arbalète afin de tuer le Loup
des Druides de la Vallée.
— Non ! cria Meg.
Avec la force du désespoir, elle balança ses mains
menottées en une courbe sauvage. Deux mètres de chaîne
se déployèrent et s’emmêlèrent avec l’arbalète, secouant
brutalement Meg lorsque Rufus tira. La flèche mortelle de
l’arbalète bourdonna de manière inoffensive dans la nuit.
Rufus se débarrassa de l’arbalète emmêlée dans la
chaîne. Lorsqu’il dégaina son épée de la main droite, il s’en
prit, de la main gauche, à la jeune femme qui avait mis fin à
son ambition. Un poing ganté de cotte de mailles fit un bruit
sourd contre la chair seulement protégée par les vêtements.
Meg pivota, vacilla et tendit ses mains enchaînées en direc-
tion de son
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