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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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homme qui me
    toucherait.
    — Je vous ai touchée.
    — En plus, vous vous plaigniez de devoir vous vêtir du
    linge de lit, comme un Sarrasin… dit-elle en changeant de
    sujet.
    Duncan jura dans la langue qu’il avait apprise en Terre
    sainte.
    — Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda-t-elle, curieuse.
    — Vous ne voulez pas le savoir.
    — Oh, soupira-t-elle. Quoi qu’il en soit, je voulais m’as-
    surer que tous les effets de l’orage s’étaient dissipés avant de
    vous laisser sortir.
    — Tous ? rétorqua Duncan.
    — Presque tous, dit-elle aigrement. Si je devais attendre
    que vous soyez de bonne humeur… eh bien, aussi bien
    attendre qu’on m’enveloppe dans un linceul et qu’on me
    conduise à ma tombe !
    Duncan la regarda de ses yeux couleur noisette avec
    défiance, mais il eut la décence de reconnaître qu’elle avait
    raison. Il avait été d’humeur massacrante depuis le matin,
    depuis qu’il était sorti de ses rêves qui foisonnaient d’om-
    bres et de sensualité.
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    INTERDIT
    — Je suis désolé, dit-il. C’est assez pénible comme ça de
    ne pas me souvenir de mon passé. Mais qu’il se mette en
    travers de mon présent et de mon futur, c’est plus que je ne
    peux supporter.
    — Vous avez un avenir ici, si vous le souhaitez.
    — En tant que propriétaire foncier ou écuyer ?
    Elle hocha la tête.
    — C’est généreux de votre part, dit-il.
    — Je n’y suis pour rien. C’est Erik. Il est le seigneur du
    château de Stone Ring.
    Duncan fronça les sourcils. Il n’avait pas encore ren-
    contré le jeune seigneur, mais il doutait de bien s’entendre
    avec lui. Ambre l’aimait un peu trop à son goût.
    Comme toujours, l’intensité de sa possessivité envers
    Ambre tracassa Duncan, mais il ne pouvait rien y faire. Tout
    comme il était incapable de savoir pourquoi il se sentait
    ainsi.
    « Nous devions être amants. Ou bien nous voulions
    l’être. »
    Il attendit, étudiant sa propre réaction à cette pensée.
    Prudemment. Implacablement.
    Mais il ne se passa rien. Absolument rien.
    Il ne ressentait aucune sensation, ni notion de bien ou
    de mal, comme cela avait été le cas quand il avait constaté
    qu’il n’avait pas d’épée. Ou quand il avait eu la certitude que
    jamais il n’avait éprouvé auparavant pour une femme ce
    qu’il ressentait si fortement pour Ambre.
    — Duncan ? demanda-t-elle doucement.
    Il cligna des yeux et sortit de ses pensées.
    — Je ne pense pas que je serais heureux ici en tant que
    propriétaire foncier ou écuyer, dit-il lentement.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Alors que voulez-vous ?
    — Ce que j’ai perdu. Quoi que ce soit.
    — Sombre guerrier… murmura-t-elle. Vous devez vous
    défaire du passé.
    — Ce serait comme mourir.
    L’air malheureux, Ambre se détourna de lui et enchape-
    ronna l’émerillon. L’oiseau toléra le capuchon avec calme,
    satisfait de son vol et d’avoir goûté au sang.
    — Même le plus farouche des faucons accepte d’être
    retenu sans se plaindre, dit-elle.
    — Il sait qu’il sera relâché tôt ou tard, rétorqua Duncan.
    Ambre se dirigea vers les écuries qui bordaient la chau-
    mière. L’écuyer, Egbert, qui était plus un garçon qu’un
    homme, se leva lentement, s’étira, puis lui ouvrit la porte
    afin qu’elle entre. Une fois l’émerillon à l’intérieur, elle ferma
    la porte derrière elle et renvoya le rouquin Egbert à son oisif
    décompte de moutons.
    Dès que Duncan et elle furent hors de la vue de l’écuyer,
    Ambre se tourna vers son compagnon. Elle posa délicate-
    ment sa main sur la sienne.
    — Si vous ne pouvez avoir le passé, dit-elle à voix basse,
    que désirez-vous le plus au monde ?
    La réponse fut immédiate.
    — Vous.
    Ambre s’immobilisa. La joie et la peur luttaient en elle à
    armes égales, la déstabilisant.
    — Mais cela ne sera pas, continua-t-il posément. Tant
    que je ne saurai pas si je me suis engagé auprès d’une autre,
    je ne vous prendrai pas.
    — Je ne crois pas que vous soyez uni à une autre.
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    INTERDIT
    — Moi non plus. Mais je suis né d’une union adultère,
    dit-il expressément. Je ne laisserai pas derrière moi de fils
    bâtard qui devrait toujours supplier pour se faire une place
    dans ce monde, ni de fille bâtarde qui serait condamnée
    à devenir la putain d’un noble.
    — Duncan, murmura-t-elle, comment le savez-vous ?
    — Quoi donc ?
    — Que vous êtes un bâtard. Que l’un de vos parents a
    commis

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