Interdit
désir ardent. Pourtant, son baiser était léger, c’était un
souffle de chaleur, une pression fragile qui allait et venait
comme une douce flamme.
Sans le savoir, Ambre poussa un doux gémissement et
entrouvrit sa bouche davantage. Elle voulait plus que ce que
Duncan avait offert. Ses mains durcies par la guerre bou-
geaient délicatement sur son corps, l’attirant de plus en plus
près, l’invitant à se rapprocher du feu qui brûlait dans ses
reins.
— Duncan, murmura-t-elle.
— Oui ?
— Vous avez le goût du soleil et de l’orage à la fois.
Il retint son souffle tandis que son cœur s’emballait.
— Vous avez le goût du miel épicé, dit-il. Je veux en
savourer chaque goutte.
— Et je veux que vous le fassiez, avoua-t-elle.
Le souffle de Duncan se fit rauque. Sa bouche s’empara
de la sienne avec plus de fougue, à la recherche d’une union
plus profonde. Ses bras enserrèrent sa chair souple contre
son corps jusqu’à ce qu’elle sente chaque soupçon de sa
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INTERDIT
force. Ses mains puissantes berçaient ses hanches sur un
rythme aussi ancien que le désir et aussi nouveau pour elle
que l’aube d’un nouveau jour.
Après un long moment, Duncan releva la tête et respira
profondément.
— Mon corps vous connaît. Il vous répond comme à
personne d’autre.
Ambre trembla et lutta contre les torrents de passion
qui se mêlaient en elle, celui de Duncan et le sien. Leurs
désirs s’alliaient jusqu’à devenir une rivière en crue, et elle
se tenait sur les rives qui menaçaient de s’effondrer, prête à
tomber à tout moment.
— Combien de fois sommes-nous restés allongés dans
le noir, côte à côte, nos corps joints et suants de désir ?
demanda-t-il.
Elle voulut parler, mais la sensation des mains de
Duncan sur ses seins lui vola ses pensées.
— Combien de fois vous ai-je déshabillée, combien de
fois ai-je embrassé vos seins, votre ventre, la douceur lai-
teuse de vos cuisses ?
Un gémissement de désir fut sa seule réponse.
— Combien de fois ai-je écarté vos jambes pour m’in-
sérer dans votre chaleur impatiente ?
— Duncan, dit-elle, fourbue. Nous ne devons pas.
— Non, jeune dame. Pourquoi ne pas refaire ce que
nous devons avoir fait tant de fois auparavant ?
— Nous n’avons…
Son souffle se fractionna.
— Jamais.
— Toujours, riposta Duncan.
— Mais…
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ELIZABETH LOWELL
Il attrapa délicatement la lèvre inférieure d’Ambre avec
les dents, la faisant taire. Lorsqu’il glissa sa main sous sa
cape, et que, du bout des doigts, il tourmenta ses tétons, qui
durcissaient sous sa caresse, ses genoux cédèrent.
— Le désir est une route que nous avons souvent
empruntée ensemble, dit Duncan en se penchant sur ses
seins, un sourire aux lèvres. C’est pourquoi nos corps se
répondent ainsi, si rapidement.
— Non, c’est…
La voix d’Ambre se brisa lorsqu’elle sentit la pression
des lèvres chaudes de Duncan sur ses seins. Ses dents l’ef-
fleurèrent délicatement, et elle manqua de défaillir tant elle
était submergée.
— Duncan, dit-elle d’une voix brisée, vous êtes un feu,
vous me brûlez.
— C’est vous qui me consumez.
— Nous devons arrêter de nous toucher.
Duncan sourit sombrement.
— Quand il sera temps. Mais je vais d’abord éteindre le
feu dans votre corps. Et vous éteindrez le mien.
Tremblante, Ambre eut la vision soudaine de leurs corps
nus, collés, sans tissu pour émousser la joie intense de son
contact, rien d’autre entre eux que la chaleur sensuelle de
leur souffle tandis qu’elle donnait son corps à son sombre
guerrier.
— Un homme sans nom pourrait te réclamer, cœur, corps et
âme.
— Non ! s’écria-t-elle soudain. C’est trop dangereux !
Les mains puissantes se refermèrent davantage sur elle,
la retenant prisonnière alors qu’elle aurait dû s’arracher à
leur étreinte.
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INTERDIT
— Laissez-moi partir ! cria-t-elle.
— Je ne peux pas.
— Vous le devez !
Duncan plongea son regard dans celui d’Ambre. Ce qu’il
vit dans ses yeux sauvages l’étonna tant qu’il la relâcha. Elle
s’écarta immédiatement de lui, se rendant inaccessible.
— Vous avez peur, dit-il, à peine capable d’y croire.
— Oui.
— Jamais je ne vous ferai de mal, précieuse Ambre.
Vous devez le savoir. N’est-ce pas ?
Ambre recula, ignorant la main que lui tendait Duncan.
Il tourna les talons en jurant et repartit,
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