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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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yeux plissés, brillants comme ceux d’un
    animal pris dans un piège.
    — Vous battre contre vous-même ne fait que vous
    blesser davantage, dit-elle. Laissez-vous vous habituer à la
    vie que vous avez désormais.
    — Comment le pourrais-je ? demanda-t-il d’une voix
    rêche. Dois-je abandonner la vie que j’ai laissée derrière
    moi ? Même si un seigneur attend que j’honore mon ser-
    ment ? Même si j’ai une épouse ? Des héritiers ? Une terre ?
    Lorsqu’il parla de seigneur et de terre, Ambre sentit sa
    mémoire vibrer étrangement dans l’obscurité. Il n’avait pas
    eu la même réaction en évoquant femme et enfants.
    Elle fut si profondément soulagée que ses genoux failli-
    rent se dérober sous elle. L’idée que Duncan puisse être lié à
    une autre femme avait été jusqu’alors comme une lame
    enfoncée dans son cœur. Elle prenait enfin conscience de
    l’ampleur de sa crainte, alors même qu’elle était effacée par
    la certitude inexprimable qui reposait au-delà de la mémoire
    élusive de Duncan.
    « Mon Dieu, faites qu’il ne retrouve pas la mémoire. Plus
    il aura de souvenirs, plus j’aurai peur.
    » Peur qu’il soit un ennemi, et non un ami.
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    ELIZABETH LOWELL
    » Mon âme sœur.
    » Duncan est venu à moi dans l’obscurité de la nuit. Il
    doit rester dans cette obscurité.
    » Ou mourir. »
    Mais cette pensée lui était encore plus insupportable
    que celle qu’il soit vivant et lié à une autre femme.
    Les battements d’ailes rapides de l’émerillon amenèrent
    l’oiseau promptement vers le leurre que Duncan faisait
    tourner à la force de son bras avec des gestes puissants et
    réguliers.
    — Bravo ! s’écria Ambre en tapant des mains tant elle
    était excitée. Vous avez dû faire tourner le leurre beaucoup
    de fois auparavant.
    Le leurre tressaillit légèrement avant de reprendre son
    mouvement régulier.
    Ambre regretta immédiatement ses mots. Elle avait
    refusé de parler du passé de Duncan de quelque façon que
    ce soit ces cinq derniers jours. Et sa mémoire n’était pas
    revenue… alors que cela faisait neuf jours maintenant qu’il
    s’était réveillé.
    Après cela, Duncan se concentra seulement sur le cercle
    régulier que décrivait le leurre, appelant le prédateur ailé à
    descendre du ciel nuageux. Sans prévenir, le petit faucon
    plongea sur eux, frappa le leurre à une vitesse mortelle, et
    s’installa au sol pour se nourrir, ouvrant des ailes protec-
    trices au-dessus de sa « proie ».
    Ambre appela l’émerillon à elle avec des sifflements per-
    çants, l’attirant avec un morceau de viande. Après quelques
    protestations, l’oiseau capitula enfin et vint se poser sur son
    poignet.
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    INTERDIT
    — Ne boude pas, ma beauté, dit-elle doucement. Tu t’en
    es très bien sorti.
    Elle défroissa les jets pour qu’ils pendent de manière
    égale sur son gant.
    — Assez bien pour mériter une véritable chasse ?
    demanda Duncan.
    — Vous semblez aussi impatient qu’un faucon, dit-elle
    en souriant.
    — Je le suis. Je n’ai pas l’habitude de rester enfermé
    dans une chaumière avec pour seule compagnie une jeune
    femme méfiante et mes pensées… Ou mon absence de pen-
    sées, ajouta-t-il avec ironie.
    Ambre grimaça.
    Bien qu’elle lui ait maintes fois répété qu’il devait se
    reposer, manger et encore se reposer, Duncan n’avait que
    faire de sa prescription. Quand la pluie froide tombait, il
    tournait certes comme un fauve en cage, mais il était aisé de
    l’empêcher de sortir.
    Cependant, ce jour-là, lorsque le brouillard s’était levé
    pour laisser place aux rayons du soleil, il lui avait été impos-
    sible de le garder à l’intérieur.
    — J’avais peur, dit-elle.
    — De quoi ? Je ne suis pas fait de glace, je ne fonds pas
    au soleil ou sous la pluie.
    — J’avais peur des ennemis.
    — De qui ? demanda-t-il promptement.
    — Les Terres contestées sont… au cœur de grandes dis-
    putes. Des chevaliers sans terre, des bâtards ambitieux, des
    fils cadets, des hors-la-loi… Tous traînent dans les parages,
    à la recherche d’une proie.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Vous êtes pourtant allée seule au château de Stone
    Ring pour me ramener des vêtements.
    Ambre haussa les épaules.
    — Je n’ai pas peur pour moi. Aucun homme n’oserait
    me toucher.
    Duncan avait l’air sceptique.
    — C’est vrai, dit-elle. Dans les Terres contestées, tout le
    monde sait qu’Erik fera pendre tout

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