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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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vers :
    Je voudrais bien monter, mais la chute est à craindre.
    Ne pourrait-on pas lui faire cette réponse, faute de meilleure :
    Si tu crains, reste à terre et cesse de te plaindre.
    La dame d’honneur poussa une exclamation de joie et de surprise en entendant une rime si heureuse, et certainement on en a applaudi de plus mauvaises, quoique leurs auteurs fussent d’un rang moins distingué.
    Encouragée par le suffrage de lady Paget, la reine prit une bague de diamant, et disant, – Notre jeune poète sera bien surpris quand il trouvera son distique achevé sans qu’il s’en soit mêlé, elle écrivit le second vers au-dessous du premier.
    La reine quitta le pavillon ; mais en se retirant à pas lents, elle tourna plusieurs fois la tête en arrière, et vit le jeune Walter courir avec le vol d’un vanneau vers le lieu qu’elle venait de quitter. – Ma traînée de poudre a pris feu, dit-elle alors, c’est tout ce que je voulais voir. Et riant de cet incident avec lady Paget, elle regagna le palais en lui recommandant de ne parler à personne de l’aide qu’elle avait accordée au jeune poète. La dame d’honneur lui promit un secret inviolable ; mais on doit supposer qu’elle fit une réserve mentale en faveur de Leicester, à qui elle conta sans délai une anecdote si peu propre à lui faire plaisir.
    Cependant Raleigh, s’étant approché de la fenêtre, lut avec un transport qui approchait de l’ivresse l’encouragement que la reine venait de donner elle-même à son ambition ; et, le cœur plein de joie et d’espérance, il alla rejoindre le comte de Sussex, sur le point de s’embarquer avec sa suite.
    Le respect dû à la personne du comte empêcha qu’on s’entretînt de l’accueil qu’il avait reçu à la cour avant qu’on fût arrivé à Say’s-Court ; et alors Sussex, épuisé, tant par la maladie que par les fatigues de cette journée, se retira dans sa chambre, et demanda à voir Wayland, qui l’avait traité avec tant de succès : mais Wayland ne se trouvait nulle part ; et, tandis que quelques officiers du comte le cherchaient de tous côtés avec cette impatience qui caractérise les militaires, et en maudissant son absence, les autres se groupèrent autour de Raleigh pour le féliciter sur la perspective brillante qui s’ouvrait devant lui.
    Il eut pourtant assez de discrétion et de jugement pour ne point parler de la circonstance décisive du vers qu’Élisabeth avait daigné ajouter au sien ; mais d’autres circonstances avaient transpiré, et elles annonçaient clairement qu’il avait fait quelque progrès dans la faveur de la reine. Tous s’empressèrent de le complimenter sur la tournure avantageuse que prenait sa fortune, les uns par intérêt véritable, les autres dans l’espoir que son avancement pourrait accélérer le leur, la plupart par un mélange de ces deux sentimens, et tous parce qu’une faveur accordé à un officier de la maison du comte de Sussex était un triomphe pour son parti. Raleigh les remercia tous de l’affection qu’ils lui témoignaient, ajoutant, avec une modestie convenable, que le bon accueil d’un jour ne faisait pas plus un favori qu’une seule hirondelle ne faisait le printemps. Mais il remarqua que Blount ne joignait pas ses félicitations à celles de ses autres camarades, et, s’en trouvant un peu blessé, il lui en demanda franchement la raison.
    – Mon cher Walter, lui répondit Blount avec la même franchise, je te veux autant de bien qu’aucun de ces bavards empressés qui t’étourdissent de complimens parce qu’un bon vent semble vouloir te pousser ; mais je crains pour toi ; je crains pour toi, répéta-t-il en portant la main sur ses yeux. Ces intrigues de cour, ces jeux frivoles, ces éclairs de la faveur des dames, réduisent souvent les plus brillantes fortunes à rien, et conduisent de beaux garçons et de beaux esprits au fatal billot.
    À ces mots, il sortit de l’appartement, tandis que Raleigh le suivait des yeux avec une expression de physionomie qui annonçait que cet avis n’était pas perdu.
    Stanley entra en ce moment, et dit à Tressilian : – Milord demande Wayland à chaque instant, et Wayland vient enfin d’arriver ; mais il ne veut pas voir le comte avant de vous avoir parlé. On dirait qu’il a l’esprit égaré ; voudriez-vous bien le voir sur-le-champ ?
    Tressilian sortit à l’instant même, et, ayant fait venir Wayland dans un autre appartement ; il fut surpris

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