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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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un long soupir, il dit d’une voix presque étouffée, mais qui s’éleva à mesure qu’il parlait : – Ne te mêle pas de cela, Lawrence ; si je m’enivre, Varney saura me rendre la raison ; ainsi ne te mêle pas de cela, j’aurai le vin discret. D’ailleurs, si je dois aller sur l’eau comme Orion, je veux me précautionner contre l’humidité. Tu prétends que je ne serai pas capable de jouer Orion ; je défie au plus intrépide braillard qui jamais s’époumona pour douze sous de m’en remontrer. Est-il un seul homme qui ne se grise dans cette nuit ? réponds-moi ! C’est prouver sa fidélité que de s’enivrer ; et je te réponds qu’il existe des gens dans le château qui, s’ils ne sont pas gais lorsqu’ils ont bu, n’ont guère de chance pour l’être étant à jeun. Je ne nomme personne, Lawrence, mais ton vin a une vertu particulière pour exciter la gaieté et mettre en bonne humeur. Huzza {119}  ! pour la reine Élisabeth, pour le noble Leicester, pour le très digne M. Varney et pour Michel Lambourne, qui pourrait les faire tourner autour de son doigt.
    En disant ces mots, il descendit l’escalier et traversa la cour intérieure.
    Le geôlier le suivit des yeux, secoua la tête, et, fermant le guichet de la tour, il se dit en lui-même :
    – C’est une belle chose en vérité que d’être un favori. Je manquai un jour de perdre ma place, parce que M. Varney s’imagina que je sentais l’eau-de-vie ; et ce drôle-là, sans craindre d’être repoussé, va paraître devant lui ivre comme un sac à vin. Il faut l’avouer, cependant, c’est un habile coquin ; on ne comprend jamais que la moitié de ce qu’il dit.

CHAPITRE XXX.
     
    « Allons, point de retard, clochers, ébranlez-vous ;
    « Elle vient ! elle vient ! cloches, parlez pour nous !
    « Canonnier, à ta mèche, et du bronze homicide
    « Que la voix tout-à-coup réveille les échos,
    « Comme si de païens une troupe intrépide
    « Venait pour assiéger ces antiques créneaux.
    « Nous aurons bien aussi les pompes du théâtre ;
    « Mais il faut pour cela du talent, de l’esprit,
    « Et moi, soldat grossier, je ne sais que me battre.
    « … »
    La Reine Vierge , tragi-comédie.
     
    Après que Wayland l’eut quitté, Tressilian, comme nous l’avons dit dans le dernier chapitre, était incertain sur ce qu’il devait faire, quand il vit Raleigh et Blount venir à lui, bras dessus bras dessous, et se disputant très chaudement comme d’usage. Tressilian, dans l’état où il se trouvait ne se souciait guère de leur compagnie, mais il n’était pas possible de les éviter ; il sentait en outre que, lié comme il l’était par la parole qu’il avait donnée à Amy de ne pas la voir et de ne tenter aucune démarche en sa faveur, ce qu’il avait de mieux à faire était de se mêler à la foule, et de ne laisser paraître que le moins possible sur son front les angoisses et les incertitudes dont il était intérieurement agité. Il fit donc de nécessité vertu, et salua ses camarades en disant : – La joie soit avec vous, messieurs ! d’où venez-vous donc ?
    – De Warwick, dit Blount ; nous sommes rentrés pour changer d’habits, comme de pauvres acteurs qui, pour jouer plusieurs rôles, changent plusieurs fois de costume. Vous auriez dû en faire autant, Tressilian.
    – Blount a raison, dit Raleigh. La reine aime l’étiquette, et elle regarde comme une infraction au respect qui lui est dû de paraître devant elle en négligé. Mais, mon cher Tressilian, regarde notre camarade Blount, tu ne pourras t’empêcher de rire ! Vois, comment ce coquin de tailleur l’a fagoté, avec du bleu, du gris, du rouge, des rubans couleur de chair, et des rosettes jaunes à ses souliers !
    – Et que voudrais-tu de mieux ? répondit Blount : j’ai dit à ce coquin de faire de son mieux, de ne rien épargner, et je crois que tout cela n’est pas mal assorti. À coup sûr, mon habit est plus élégant que le tien ; je m’en rapporte à Tressilian.
    – Volontiers, dit Walter Raleigh ; volontiers, parbleu ! Tressilian, juge entre nous.
    Tressilian, pris pour arbitre, examina les pièces du procès ; il devina d’un seul regard que le pauvre Blount avait pris, sur la foi du tailleur, l’habit qu’il portait ; et qu’au milieu de tous ces rubans dont il était surchargé, il se trouvait aussi gêné qu’un paysan dans son habit de dimanche. L’habit de Raleigh, au

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