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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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quelle preuve avez-vous de la vérité de ces attestations ?
    Varney se hâta de répondre avant Leicester. – Le jeune comte d’Oxford, qui est ici présent, dit-il, connaît l’écriture de M. Foster.
    Le comte d’Oxford, jeune débauché, à qui Foster avait plus d’une fois prêté à d’honnêtes intérêts, attesta, sur cette interpellation, que c’était un digne et opulent. Franklin {123} , et il reconnut que le certificat était de son écriture.
    – Et qui reconnaîtra le certificat du docteur ? dit la reine ; Alasco est son nom, à ce que je crois ?
    Masters, le médecin de Sa Majesté, qui n’avait pas oublié l’outrage qu’il avait essuyé à Say’s-Court, et qui pensait que son témoignage pourrait servir Leicester et mortifier le comte de Sussex et son parti, reconnut qu’il avait plus d’une fois consulté avec le docteur Alasco, et parla de lui comme d’un homme d’un vaste savoir, quoique pourtant, dans sa pratique, il ne fût pas dans la bonne route. Le comte de Huntingdon, beau-frère de lord Leicester, et la comtesse de Rutland, firent aussi son éloge ; tous se rappelèrent l’écriture de ses ordonnances, qui était exactement semblable au certificat produit.
    – Maintenant, j’espère, M. Tressilian, qu’en voilà assez sur ce sujet, dit la reine. Nous ferons quelque chose avant la fin de la nuit pour déterminer le vieux sir Hugh Robsart à consentir au mariage ; vous avez fait votre devoir et au-delà ; mais nous ne serions pas femme si nous n’avions pas compassion des blessures que fait le véritable amour. Ainsi nous vous pardonnons votre audace et la malpropreté de vos bottes, dont l’infection a failli l’emporter sur les parfums de lord Leicester.
    Ainsi parla Élisabeth. L’excessive délicatesse de son odorat était un des caractères de son organisation, comme elle le prouva long-temps après, quand elle chassa Essex de sa présence pour s’être rendu coupable, comme Tressilian, de paraître devant elle avec des bottes.
    Mais Tressilian avait eu le temps de se reconnaître et de revenir de l’étonnement que lui avait causé d’abord une imposture soutenue avec tant d’audace, et qui démentait ce dont il avait été témoin. Il se précipita aux genoux de la reine, et la retenant par le bord de sa robe :
    – Madame, si vous êtes chrétienne, dit-il, si vous êtes reine pour rendre une égale justice à tous vos sujets… pour écouter leurs prières comme vous espérez que le seront les vôtres (et je prie le ciel d’exaucer le vœu que j’en fais) à ce tribunal où nous comparaîtrons tous pour la dernière fois, daignez m’accorder une légère faveur : ne vous hâtez pas de prononcer ; donnez-moi seulement vingt-quatre heures d’intervalle : ce court délai expiré, je prouverai, jusqu’à l’évidence, la fausseté des certificats qui font croire que cette dame infortunée est maintenant malade dans le comté d’Oxford.
    – Laissez-moi, monsieur, dit Élisabeth que ce mouvement impétueux avait surprise, quoiqu’il y eût en elle quelque chose de trop mâle et de trop fier pour qu’elle pût éprouver la moindre crainte : cet homme doit être fou ! Mon filleul Harrington pourrait lui donner place dans son poème de Roland Furieux. Cependant il y a quelque chose de bien étrange dans le ton de sa demande. Parlez, Tressilian ; à quoi vous soumettez-vous, si, une fois les vingt-quatre heures expirées, vous ne pouvez pas réfuter un fait aussi solennellement prouvé que la maladie de cette dame ?
    – Je consens à porter ma tête sur l’échafaud, répondit Tressilian.
    – De par la lumière de Dieu, dit la reine, vous parlez comme un fou ; quelle tête peut tomber en Angleterre, à moins que la loi ne l’ordonne ? Je vous le demande, si vous avez assez de bon sens pour me comprendre, consentez-vous, si vous échouez dans ce dessein impraticable, consentez-vous à m’avouer franchement quelle est l’intention dans laquelle vous l’avez conçu ?
    Tressilian se tut, et hésita de nouveau ; il sentait que si, dans l’intervalle demandé, Amy venait à se réconcilier avec son mari, ce serait lui rendre le plus mauvais de tous les services que de dévoiler tous ces mystères devant Élisabeth, et de montrer combien cette sage et prudente princesse avait été trompée par de faux témoignages ; cette incertitude fit renaître l’embarras dans ses regards, dans sa voix et dans tout son maintien ; et,

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