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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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votre réponse fût aussi courte ! Votre mariage est la seule cause de votre rupture avec la reine, milord ; n’est-il pas vrai ?
    – Tu le sais bien ; à quoi tend cette inutile question ?
    – Pardon, milord, je m’explique. Il est des hommes qui sacrifieraient leur fortune et leur vie pour un riche diamant ; mais ne serait-il pas prudent de bien examiner d’abord si ce diamant est sans défaut ?
    – Que dis-tu, et que veux-tu dire par là ? répondit Leicester en jetant un sombre regard sur son confident ; de qui veux-tu parler ?
    – C’est… de la comtesse Amy, milord ; c’est d’elle que je suis malheureusement obligé de parler. Oui, je parlerai, dût Votre Seigneurie payer mon zèle de ma mort.
    – Tu pourras peut-être mériter de la recevoir de ma main, dit le comte ; mais parle, je t’écoute.
    – Eh bien, milord, je vais m’armer de courage ; je parle pour ma propre vie autant que pour celle de Votre Seigneurie. Je n’aime pas les sourdes menées de milady avec Edmond Tressilian : vous le connaissez, milord ; vous savez qu’il avait su d’abord lui inspirer un intérêt dont Votre Seigneurie eut quelque peine à triompher ; vous avez vu la vivacité avec laquelle il a soutenu contre moi les intérêts de la comtesse. Son but évident était de forcer Votre Seigneurie à avouer publiquement ce que j’appellerai toujours votre malheureux mariage, et c’est cet aveu que milady voudrait aussi obtenir de vous à tout prix.
    Leicester reçut ces mots avec un sourire contraint. – Ton intention, mon bon Richard, est de sacrifier ton honneur, et même celui de toute autre personne, pour me retirer de ce que tu regardes comme un pas si difficile ; mais rappelle-toi, et il prononça ces mots d’un air sombre et résolu, rappelle-toi bien que tu parles de la comtesse de Leicester.
    – Je le sais ; mais aussi je parle dans l’intérêt du comte de Leicester : j’ai à peine commencé ce que j’avais à dire. Je crois très fermement que Tressilian, depuis ses premières démarches dans cette affaire, a agi de connivence avec la comtesse.
    – Tu dis des extravagances, Varney, avec la gravité d’un prédicateur ; mais où et comment ont-ils pu se concerter ?
    – Milord, malheureusement je ne puis que trop vous l’indiquer. Quelque temps avant qu’on eût présenté une pétition à la reine au nom de Tressilian, je le rencontrai, à mon grand étonnement, à la porte secrète du parc de Cumnor-Place.
    – Tu l’as rencontré, misérable ! et pourquoi ne l’as-tu pas étendu mort à tes pieds ? s’écria Leicester.
    – Nous avons tiré l’épée l’un contre l’autre, milord ; et si le pied ne m’eût pas glissé, il n’aurait peut-être plus été un obstacle à vos desseins.
    Leicester resta muet d’étonnement. À la fin il répondit : – Quelle preuve as-tu, Varney, de ton assertion ? car, comme le châtiment sera grand, je veux examiner froidement et avec circonspection. – Juste ciel ! mais non. – Je veux examiner froidement et avec circonspection… Il répéta plusieurs fois ces paroles, comme si à chaque fois elles eussent eu le pouvoir de le tranquilliser. Puis, se mordant les lèvres, comme s’il eût craint de laisser échapper quelque expression emportée, il s’écria : – Eh bien ! quelle preuve as-tu ?
    – Ah ! je n’en ai que trop, milord, dit Varney ; j’aurais voulu qu’elles ne fussent connues que de moi ; car elles eussent été ensevelies dans un éternel oubli ; mais mon valet, Michel Lambourne, a été témoin de tout, et même c’était lui qui avait facilité à Tressilian son entrée à Cumnor ; c’est pour cela que je l’ai pris à mon service, et que je l’ai toujours gardé depuis, tout mauvais sujet qu’il est, afin de pouvoir lui fermer la bouche.
    Il ajouta alors qu’il lui serait bien facile de prouver cette entrevue, par l’attestation d’Anthony Foster, soutenue du témoignage de diverses personnes qui avaient entendu la gageure se conclure, et qui avaient vu Lambourne et Tressilian partir ensemble. Dans tout son récit, Varney ne hasarda rien de faux, si ce n’est que, par des insinuations indirectes, il laissa supposer à son maître que l’entrevue qui avait eu lieu entre Amy et Tressilian à Cumnor avait été beaucoup plus longue qu’elle ne l’avait été réellement.
    – Et pourquoi n’en ai-je pas été informé ? dit Leicester d’un air sombre. Pourquoi vous

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