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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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tôt ?
    – Une larme de la comtesse, milord, aurait fait oublier tout ce que j’aurais pu dire, et d’ailleurs je n’ai possédé ces preuves que ce matin, lorsque l’arrivée soudaine d’Anthony Foster, et les aveux qu’il avait arrachés à l’aubergiste Gosling, m’ont appris comment elle s’était échappée de Cumnor, et que mes recherches m’ont fait découvrir ce qu’elle était devenue ici.
    – Maintenant, que le ciel soit loué pour la lumière qu’il lui plaît de faire luire à mes yeux. L’évidence est si claire qu’il n’y a pas homme en Angleterre qui puisse accuser ma vengeance d’être injuste ou précipitée ; cependant, Varney, si jeune, si belle, si caressante, et si fausse ! de là vient cette haine qu’elle t’a vouée, mon fidèle, mon cher serviteur ; elle abhorre celui qui déjouait ses complots, et qui faillit immoler son lâche suborneur.
    – Je ne lui ai jamais donné d’autre sujet de haine, milord ; mais elle savait que mes conseils tendaient à diminuer l’influence qu’elle a sur vous, et que j’étais toujours prêt à exposer ma vie contre vos ennemis.
    – Oui, je le reconnais, dit Leicester ; et cependant avec quel air de magnanimité elle m’exhortait à mettre ma tête à la merci de la reine plutôt que de me couvrir plus long-temps d’un voile imposteur ! Il me semble que l’ange de la vérité lui-même n’aurait pas cet accent persuasif. Est-il possible, Varney ? L’imposture sait-elle à ce point affecter le langage de la vérité ? L’infamie peut-elle prendre ainsi le masque de la vertu ? Varney, tu m’as servi depuis l’enfance ; tu me dois ta fortune ; je puis t’élever plus haut encore ; réfléchis pour moi. Tu eus toujours un esprit subtil et pénétrant. Ne pourrait-elle pas être innocente ? Tâche de me le prouver, et tout ce que j’ai fait pour toi ne sera rien ; non, rien, en comparaison de ta récompense.
    L’angoisse déchirante avec laquelle il prononça ces paroles produisit quelque effet sur le cœur endurci de Varney, qui, au milieu des affreux projets de son ambition, aimait réellement son maître, autant toutefois qu’un cœur comme le sien était capable d’aimer ; mais il se raffermit bientôt, et dompta ses remords par la réflexion que, s’il causait à Leicester une douleur passagère, c’était pour lui aplanir le chemin du trône, qu’Élisabeth, si le mariage du comte était une fois dissous, s’empresserait de partager avec lui. Il persévéra donc dans son infernale politique, et après avoir hésité un moment, il répondit à l’inquiète question du comte par un regard mélancolique, comme s’il eût vainement cherché une excuse pour Amy. Puis, relevant aussitôt la tête, il dit avec une expression d’espérance qui passa soudain dans la contenance de son maître : – Cependant, si elle était coupable, elle ne se fût pas hasardée à venir ici ; pourquoi n’aurait-elle pas plutôt fui chez son père oui partout ailleurs ? Mais pourtant cette démarche s’accorde assez avec le désir qu’elle avait de se faite reconnaître comtesse de Leicester.
    – C’est la vérité, la vérité, s’écria Leicester, car son espérance passagère avait déjà cédé aux plus sombres sentimens. Tu ne lis pas comme moi dans les profonds replis du cœur d’une femme ; Varney, je devine tout. Elle ne veut pas renoncer au titre et au rang du sot qui s’est uni à elle, et si dans ma fureur j’avais levé l’étendard de la révolte, et si la colère de la reine avait fait tomber ma tête, comme elle m’en a menacé ce matin, le riche douaire que la loi assignerait à la comtesse de Leicester serait une assez bonne aubaine pour ce malheureux Tressilian. Ainsi elle m’excitait à affronter un péril qui ne pouvait que lui être utile. Ah ! ne me parle pas en sa faveur, Varney ; j’aurai son sang.
    – Milord, répondit Varney, votre douleur est excessive, et porte à l’excès votre ressentiment.
    – Je le répète, cesse de me parler pour elle, répondit Leicester ; elle m’a déshonoré. Elle eût voulu m’assassiner. Il n’y a plus de lien entre elle et moi. Elle mourra comme une épouse perfide et adultère, coupable devant Dieu et devant les hommes ! Qu’est-ce que cette cassette, continua-t-il, qui m’a été remise par un enfant, pour que je la portasse à Tressilian, attendu qu’il ne pouvait pas la porter à la comtesse ? Grand Dieu ! ces paroles

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