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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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honteuse politique ! Et la reine ! mais qu’elle prenne ma tête, comme elle m’en a menacé.
    – Votre tête, milord ? dit la comtesse. Quoi ! pour avoir usé de la liberté accordée à tout Anglais de se choisir une femme ? Ah ! c’est cette défiance de la justice de la reine, c’est cette crainte chimérique, qui, semblable à un vain épouvantail, vous ferait abandonner le sentier qui s’ouvre devant vous, le sentier le plus honorable et en même temps le plus sûr ?
    – Ô Amy ! tu ignores… dit Dudley ; mais s’arrêtant aussitôt, il ajouta : – Cependant elle ne trouvera pas en moi la victime facile d’une vengeance arbitraire. J’ai des amis, j’ai des parens ; je ne me laisserai pas, comme Norfolk, traîner à l’échafaud avec la soumission d’une victime qu’on immole à l’autel. Ne craignez rien, Amy, vous trouverez Dudley digne de porter son nom. Je vais à l’instant m’ouvrir à quelques uns de mes amis, sur lesquels je puis le plus compter ; car au point où en sont les choses, je puis être fait prisonnier dans mon propre château.
    – Ô milord ! dit la comtesse, ne troublez pas par une révolte un état paisible ; il n’y a pas d’ami sur lequel vous ayez le plus à compter que sur votre franchise et votre honneur. Avec ces alliés vous n’ayez rien à craindre au milieu de l’armée de vos ennemis et de vos envieux. Sans eux, tous les autres secours vous seront inutiles. Ce n’est pas à tort, milord, que la vérité est peinte désarmée.
    – Mais la sagesse, Amy, répondit Leicester, est revêtue d’une armure à l’épreuve de tous les traits. Ne combats pas les moyens que j’emploierai pour rendre ma confession (puisqu’il lui faut donner ce nom) aussi sûre que je le pourrai ; je serai toujours environné d’assez de dangers, quoi que nous puissions faire. – Varney, nous devons sortir d’ici. – Adieu, Amy, je vais te proclamer mon épouse en m’exposant à des risques dont toi seule es digne ; tu recevras bientôt de mes nouvelles.
    Il l’embrassa alors tendrement, s’enveloppa de son manteau, et sortit avec Varney de l’appartement. Ce dernier, en se retirant, s’inclina profondément ; et, en se relevant, il regarda Amy avec une expression toute particulière, comme s’il eût désiré connaître jusqu’à quel point son pardon était compris dans la réconciliation qui venait d’avoir lieu entre elle et son époux. La comtesse arrêta sur lui un regard fixe, mais sans paraître faire attention à sa présence ; ses yeux ne l’apercevaient pas même en s’arrêtant sur lui.
    – C’est elle qui m’a poussé à cette extrémité, dit-il entre ses dents ; l’un de nous deux est perdu… Il y avait quelque chose, je ne sais si c’était crainte ou pitié, qui me portait à éviter cette crise ; mais le sort en est jeté, il faut que l’un des deux périsse.
    En disant ces mots, il observa avec surprise qu’un petit garçon, repoussé par la sentinelle, avait abordé Leicester et lui parlait. Varney était un de ces politiques pour qui rien n’est indifférent. Il adressa des questions à la sentinelle, qui lui répondit que cet enfant l’avait priée de faire parvenir un paquet à la dame folle, mais qu’il n’avait pas voulu s’en charger, une telle commission étant contraire à sa consigne. Sa curiosité étant satisfaite sur ce point, Varney s’approcha de son maître, et lui entendit dire : – Bien, mon enfant, ce paquet sera remis.
    – Je vous serai obligé, mon bon monsieur, dit l’enfant ; et il disparut en un clin d’œil.
    Leicester et Varney retournèrent à pas précipités aux appartemens particuliers du comte, par le même passage qui les avait conduits à la tour de Saint-Lowe.

CHAPITRE XXXVI.
     
    « Je vous ai dit que c’est un adultère ;
    « Vous connaissez son lâche suborneur,
    « Et Camille connaît les secrets de son cœur.
    SHAKESPEARE, Conte d’hiver .
     
    À peine arrivé dans son cabinet, le comte prit ses tablettes, et se mit à écrire, parlant tantôt à Varney et tantôt à lui-même. – Il y en a plusieurs, disait-il, dont la destinée est liée à la mienne, et principalement ceux qui occupent les premiers rangs ; il en est beaucoup qui, s’ils se rappellent mes bienfaits et les périls auxquels ils resteraient exposés, ne me laisseront pas périr sans secours. Voyons : Knollis est sûr ? et par son moyen je tiens Guernesey et Jersey. Horsey est

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