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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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privilèges d’époux, pour décider de ce que vous devez faire ?
    – Arrêtez votre langue insolente ! s’écria-t-elle ; je dédaigne de répondre aux questions qui offensent mon honneur.
    – En refusant de me répondre, Amy, vous m’en dites assez. Mais écoutez-moi, fille infortunée ! Je viens armé de toute l’autorité de votre père pour vous ordonner d’obéir, et je vous délivrerai de l’esclavage de la honte et du crime, en dépit de vous-même s’il le faut !
    – Ne me menacez pas ainsi de violence ! s’écria la jeune dame en reculant de quelques pas, alarmée de son air déterminé. Ne me menacez pas, Tressilian ; j’ai les moyens de résister à la force.
    – Mais vous n’avez pas, j’espère, la volonté d’y avoir recours dans une si mauvaise cause. Il est impossible, Amy, que, librement et de votre plein gré, vous consentiez à vivre dans le déshonneur et l’esclavage. Ou vous êtes retenue par quelque talisman, ou vous êtes le jouet de perfides artifices, ou vous vous croyez liée par quelques vœux forcés… Mais c’est par ces mots que je romps le charme : – Amy, au nom de votre digne père, de votre père réduit au désespoir, je vous ordonne de me suivre à l’instant.
    À ces mots, il s’avança vers elle le bras étendu comme pour la saisir, et ce fut alors que, dans son effroi, elle poussa le cri qui attira dans cet appartement Lambourne et Foster.
    – Flammes et fagots ! s’écria le dernier en entrant, que se passe-t-il donc ici ? Et s’adressant à la jeune dame d’un ton qui tenait le milieu entre l’ordre et la prière : – Madame, lui dit-il, par quel hasard vous trouvez-vous hors des limites ? Retirez-vous ; il y va de la vie et de la mort dans cette affaire. – Et vous, l’ami, qui que vous soyez, sortez de cette maison ! partez bien vite avant que la pointe de mon poignard ait le temps de faire connaissance avec votre justaucorps ! – L’épée à la main, Michel ; débarrasse-nous de ce misérable !
    – Non, dit Lambourne, non, sur mon âme ! Il est venu ici en ma compagnie, et, d’après mes principes, il n’a rien à craindre de moi, du moins jusqu’à ce que nous nous rencontrions de nouveau. – Mais écoutez-moi, mon camarade de Cornouailles : vous avez apporté ici un temps de votre pays, un ouragan, comme on l’appelle dans les Indes. Évanouissez-vous, disparaissez, ou bien nous vous enverrons devant le maire d’Halgaver, et cela avant que Dudman et Ramhead se rencontrent {21} .
    – Silence, être misérable ! dit Tressilian. – Adieu, madame : le peu de vie qui reste à votre père aura peine à résister à la nouvelle que je vais lui porter.
    À ces mots il se retira, tandis que la jeune dame lui dit d’une voix faible : – Tressilian, point d’imprudence ! ne me calomniez pas !
    – Voilà de la belle besogne, dit Foster ; milady, retirez-vous dans votre appartement, je vous prie, et laissez-nous réfléchir à ce que nous avons à faire. Allons, retirez-vous.
    – Je ne suis point à vos ordres, monsieur, répondit-elle.
    – C’est vrai, milady ; mais il faut pourtant… excusez ma liberté, milady ; mais, sang et ongles, ce n’est pas l’instant de faire des politesses, et il faut que vous regagniez votre appartement. Michel, si tu désires… tu m’entends ? – Suis cet impudent coquin, et fais-le déguerpir, tandis que je mettrai cette dame à la raison. – Allons, dégaine, et suis-le à la piste !
    – Je le suivrai, dit Lambourne, jusqu’à ce qu’il ait évacué la Flandre ; mais pour lever la main contre un homme avec qui j’ai bu aujourd’hui le coup du matin, non, c’est contre ma conscience. Et il sortit de l’appartement.
    Cependant Tressilian avait pris d’un pas rapide la première allée qui lui paraissait devoir le conduire à la porte par où il était entré ; mais les réflexions qui l’agitaient, l’empressement qu’il mettait à s’éloigner, firent qu’il se trompa d’avenue, et au lieu d’entrer dans celle qui le menait au village, il en prit une qui, après qu’il l’eut parcourue quelque temps à grands pas, le conduisit d’un autre côté de ce domaine. Il se trouva vis-à-vis une petite porte percée dans la muraille, et qui donnait sur les champs.
    Il s’arrêta un instant. Peu lui importait par où il sortirait d’un séjour qui ne lui offrait que des souvenirs pénibles ; mais il était probable que cette porte était

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