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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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et le courage magnanime des amazones anglaises, qui, d’après l’histoire, eurent la plus grande part au massacre général des Danois, qui eut lieu dans la saison de l’été, en l’an de grâce 1012. Ce divertissement, qui fut long-temps le passe-temps favori des habitans de Coventry, avait, à ce qu’il paraît, été interdit par le rigorisme de quelques ministres d’une secte puritaine, qui se trouvèrent avoir beaucoup d’influence sur les magistrats. Mais presque tous les habitans du bourg avaient adressé des pétitions à la reine pour qu’on leur rendît leur amusement national, et pour obtenir la permission de le renouveler devant Sa Majesté. Quand on agita cette question dans le conseil privé, qui suivait ordinairement la reine pour expédier les affaires, la demande des habitans de Coventry, quoique désapprouvée par quelques uns des membres les plus sévères, trouva grâce devant Élisabeth. Elle dit que des plaisirs de ce genre occupaient d’une manière innocente beaucoup de gens qui, s’ils en étaient privés, pourraient employer leurs loisirs à des jeux plus pernicieux ; et que les prédicateurs, quelque recommandables qu’ils fussent par leur science et leur sainteté, déclamaient avec trop d’amertume contre les passe-temps de leurs ouailles.
    Les habitans de Coventry eurent ainsi gain de cause. En conséquence, après un repas que maître Laneham appelle un déjeuner d’ambroisie , les principaux personnages de la cour à la suite de Sa Majesté se rendirent en foule à la tour de la Galerie, pour être spectateurs de l’approche des deux troupes ennemies, anglaise et danoise.
    À un signal donné, la barrière du parc fut ouverte pour les recevoir. Ils entrèrent tous ensemble, fantassins et cavaliers, car les plus ambitieux parmi les bourgeois et les laboureurs étaient vêtus de costumes bizarres, imitant ceux des chevaliers, afin de représenter la noblesse des deux nations. Cependant, pour prévenir les accidens, on ne leur permit pas de paraître sur de véritables coursiers ; seulement ils pouvaient se munir de ces chevaux de bois qui donnaient anciennement à la danse moresque ses principaux attraits, et qu’on voit de nos jours paraître encore sur le théâtre, dans la grande bataille qui termine la tragédie de M. Bayes. L’infanterie suivait avec des accoutremens non moins singuliers. Toute cette parade pouvait être considérée comme une espèce d’imitation burlesque de ces spectacles plus splendides dans lesquels la noblesse jouait un rôle et imitait aussi fidèlement que possible les personnages qu’elle voulait représenter. La fête dont nous parlons avait un aspect tout différent, les acteurs étant des personnes d’un rang inférieur, et qui se piquaient tous d’avoir les costumes les plus bizarres et les plus fantasques. Aussi leurs accoutrements, que la crainte de trop retarder le cours de notre histoire ne nous laisse pas le loisir de décrire, étaient assez ridicules ; et leurs armes, quoique capables de porter des coups vigoureux, n’étaient que de longues perches au lieu de lances, et des bâtons au lieu de sabres. Quant aux armes défensives, la cavalerie et l’infanterie étaient pourvues de casques solides et de boucliers d’un cuir épais.
    L’ingénieux ordonnateur de la fête était le capitaine Coxe, ce célèbre original de Coventry, dont le recueil de ballades, d’almanachs, et de petites histoires reliées en parchemin et fermées par un bout de ficelle, est encore si recherché des antiquaires. Il s’avançait bravement sur son cheval, à la tête des bandes anglaises : il avait l’air fier, dit Laneham, et brandissait, son long sabre comme il convenait à un guerrier expérimenté qui avait servi sous le père de la reine, le roi Henry, au siège de Boulogne. Ce général fut par conséquent le premier à entrer dans la carrière ; il passa près de la galerie, à la tête de ses compagnons, et, baissant respectueusement devant la reine la poignée de son épée, il exécuta au même moment une courbette telle que n’en avait jamais fait encore cheval de bois à deux jambes.
    Il défila ensuite avec toute sa troupe de fantassins et de cavaliers, et les rangea habilement en ordre de bataille à l’extrémité du pont, attendant que ses antagonistes fussent préparés pour le combat.
    Il n’y eut pas long-temps à attendre ; car les Danois, infanterie et cavalerie, nullement inférieurs aux Anglais en nombre et

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