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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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escortée.
    Tels étaient ses soupçons, qui s’évanouirent bientôt lorsqu’il aperçut un homme qui avançait lentement, après avoir franchi le portique, et dont l’ombre obscurcissait les objets devant lesquels il passait en s’approchant.
    – Frapperai-je avant d’entendre encore le son de cette voix odieuse ? pensa Leicester en saisissant la poignée de son épée. – Mais non, je veux savoir où tendent ses vils projets : quelque horreur qu’il me cause, j’observerai d’un œil calme les replis de ce reptile impur avant de me servir de ma force pour l’écraser.
    Sa main quitta la garde de son épée, et il s’avança lentement vers Tressilian, rassemblant pour cette entrevue tout le sang-froid dont il était capable : un instant après ils se trouvèrent face à face l’un de l’autre.
    Tressilian fit un profond salut, que le comte lui rendit par un signe de tête dédaigneux en lui disant :
    – Vous vouliez me parler en secret, monsieur : me voici, j’écoute.
    – Milord, dit Tressilian, ce que j’ai à vous communiquer m’intéresse si vivement, et je désire si ardemment trouver en vous une attention patiente et même favorable, que je chercherai d’abord à me justifier de tout ce qui pourrait prévenir Votre Seigneurie contre moi : vous me croyez votre ennemi ?
    – N’en ai-je pas quelques motifs apparens ? répliqua le comte, voyant que Tressilian attendait une réponse.
    – Vous êtes injuste, milord ; je suis ami du comte de Sussex, que les courtisans nomment votre rival ; mais je ne suis ni sa créature ni son partisan, et je me suis aperçu depuis long-temps que les cours et leurs intrigues ne conviennent ni à mon caractère, ni à mes idées.
    – Sans doute, répondit Leicester ; il est d’autres occupations plus dignes d’un savant de la réputation de M. Tressilian ; l’amour a ses intrigues aussi bien que l’ambition.
    – Je vois, milord, reprit Tressilian, que vous mettez trop d’importance à mon ancien attachement pour la malheureuse femme dont je dois vous parler, et peut-être pensez-vous que je viens défendre sa cause plutôt dans un esprit de rivalité que par un sentiment de justice.
    – Quelles que soient mes idées à cet égard, monsieur, poursuivez. Jusqu’à présent, vous ne m’avez parlé que de vous ; c’est un sujet certainement très grave et très important, mais qui ne m’intéresse pas personnellement d’une manière assez sérieuse pour que j’abandonne mon repos pour m’en entretenir. Épargnez-moi de plus longs détours, monsieur, et dites ce que vous avez à dire, si en effet vous avez à me parler de choses qui me regardent. Quand vous aurez fini, j’ai en retour une communication à vous faire.
    – Puisqu’il en est ainsi, je vais parler sans autre préambule, milord ; et comme ce dont j’ai à vous entretenir touche de près votre honneur, je suis assuré que vous ne regarderez point comme perdu le temps que vous passerez à m’entendre. J’ai à demander compte à Votre Seigneurie de l’infortunée Amy Robsart, dont l’histoire ne vous est que trop connue. Je regrette de ne pas avoir pris ce moyen dès le commencement, et de ne pas vous avoir fait juge entre moi et le scélérat par lequel elle est outragée. Milord, elle est parvenue à s’affranchir d’une captivité illégale ; sa vie était en danger, elle a espéré que ses représentations produiraient quelque effet sur son indigne époux ; elle m’avait arraché la promesse de ne point chercher à la défendre jusqu’à ce qu’elle eût employé tous ses efforts pour lui faire reconnaître ses droits !…
    – Monsieur, dit Leicester, oubliez-vous à qui vous parlez ?
    – Je parle de son indigne époux, milord, et mon respect ne peut trouver un langage moins sévère. Cette malheureuse femme est soustraite à mes regards, et séquestrée dans quelque endroit secret de ce château, si elle n’est pas déjà enfermée dans quelque retraite plus convenable à l’exécution d’un projet criminel. Cela doit cesser, milord ; je parle en vertu de l’autorité que je tiens de son père ; ce fatal mariage doit être publié et prouvé en présence de la reine ; Amy doit être affranchie de toute contrainte, elle doit librement disposer d’elle-même ; permettez-moi d’ajouter que l’honneur de personne n’est aussi intéressé que celui de Votre Seigneurie à ce qu’on fasse droit à de si justes demandes.
    Le comte resta

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