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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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conviction qu’on avait qu’elle était folle, elle aurait vu accourir à son secours lord Hunsdon et d’autres personnes ; mais s’apercevant que ses cris étaient inutiles, elle s’adressa à Foster dans les termes les plus touchans, et le conjura, au nom de l’honneur et de l’innocence de sa fille Jeannette, de ne pas souffrir qu’elle fût traitée avec tant d’indignité.
    – Comment donc, madame, dit Foster, les femmes doivent obéir à leurs maris, c’est l’Écriture qui leur en fait la loi. Et si vous vous habillez vous-même pour venir avec nous sans résistance, personne ne vous touchera du bout du doigt tant que je pourrai tirer un pistolet.
    Ne voyant arriver aucun secours, et rassurée même par la réponse de Foster, malgré son ton bourru, la comtesse promit de se lever et de s’habiller s’ils voulaient se retirer dans la chambre voisine. Varney alors l’assura qu’elle n’avait rien à craindre pour son honneur et sa sûreté tant qu’elle serait entre ses mains, et il promit de ne point l’approcher, puisque sa présence lui était si désagréable. Son époux, ajouta-t-il, serait à Cumnor vingt-quatre heures après elle.
    Un peu consolée par cette assurance, quoiqu’elle ne crût pas pouvoir y compter beaucoup, la malheureuse Amy s’habilla à la clarté de la lanterne que laissa Varney en quittant l’appartement.
    Amy se leva en versant des larmes, tremblante, et implorant le ciel avec des sensations bien opposées à celles qu’elle éprouvait jadis lorsqu’elle se parait avec toute la satisfaction d’une beauté qui connaît le pouvoir de ses charmes.
    Elle employa le plus long temps possible à s’habiller, jusqu’à ce que, épouvantée de l’impatience de Varney, elle fut obligée de déclarer qu’elle était prête.
    Au moment de se mettre en marche, la comtesse se tint près de Foster, avec une expression si marquée de la frayeur que lui inspirait Varney, que celui-ci lui protesta avec un serment solennel qu’il n’avait nullement l’intention de l’approcher.
    – Si vous consentez, dit-il, à obéir patiemment à la volonté de votre époux, vous ne me verrez que rarement. Je vous laisserai aux soins du guide que votre bon goût me préfère.
    – La volonté de mon époux ! s’écria-t-elle ; mais c’est la volonté de Dieu, et ce motif doit me suffire… Je suivrai M. Foster avec la docilité d’une victime qu’on mène au sacrifice, Foster est père ; du moins je serai traitée avec décence, sinon avec humanité. Quant à toi, Varney, je te le répète, quand ce devraient être mes dernières paroles, tu es étranger à ces deux sentimens.
    Varney se contenta de répondre qu’elle avait la liberté du choix, et marcha devant pour montrer le chemin. La comtesse s’appuyant sur Foster, et presque traînée par lui, fut conduite de la tour de Saint-Lowe à la poterne, où Tider attendait avec une litière et des chevaux.
    La comtesse se laissa placer dans la litière, et vit avec satisfaction que, pendant que Foster se tenait près de la voiture, conduite par Tider, l’odieux Varney restait à quelque distance en arrière ; bientôt elle le perdit de vue dans l’ombre de la nuit.
    Amy profita des sinuosités de la route pour jeter un dernier regard sur ces tours majestueuses dont son époux était le seigneur, et qui çà et là brillaient encore de l’éclat des lumières de la fête. Mais, quand il ne fut plus possible de les apercevoir, elle laissa retomber sa tête sur son sein, et, s’enfonçant dans la litière, se recommanda aux soins de la Providence.
    Outre le désir qu’avait Varney d’engager la comtesse à poursuivre tranquillement le voyage, il entrait aussi dans ses vues d’avoir un entretien sans témoins avec Lambourne, par qui il espérait d’être rejoint bientôt.
    Il connaissait le caractère de cet homme résolu, avide et cruel de sang-froid, qu’il regardait comme l’agent le plus propre à exécuter ses desseins.
    Il était déjà à plus de dix milles de Kenilworth, lorsqu’il entendit enfin le galop d’un cheval ; c’était celui de Michel Lambourne.
    Impatienté comme il l’était de ce retard, Varney fit à son valet licencieux un accueil plus dur que jamais.
    – Vaurien d’ivrogne, lui dit-il, ta paresse et ton inconduite te mettront avant peu la corde au cou, et, je voudrais que ce fût dès demain.
    Ce ton de réprimande ne plut guère à Lambourne, qui avait la tête exaltée outre

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